Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
La Tsédaka sauve de la mort
« Tu ne fermeras pas ta main à ton frère nécessiteux » (Dévarim 15, 7)
Le Rav Galinsky, de mémoire bénie, raconte cette histoire extraordinaire :
Deux radins se rencontrèrent. L’un dit à son compère :
« Nous sommes tellement méprisables que nous ne méritons ni ce monde-ci, ni le monde futur ».
- Pour quelle raison ?
- Nous ne profitons pas de ce monde-ci car nos habits sont déchirés, et nous ne consommons que les restes de nourriture. De plus, le monde futur n’est pas non plus pour nous puisque nous ne donnons pas de Tsédaka !
- Tu dis des bêtises, car tu ne peux pas nier que le fait de se contenter de peu dans ce monde-ci soit un plus grand plaisir que tous les autres plaisirs de ce monde. Mais concernant le monde futur, il est possible que tu aies raison. Cependant, je pense avoir trouvé une solution…
Etonné, le premier radin demanda : « De quoi s’agit-il ? »
Le second radin répondit : « J’ai fait un vœu de ne jamais tendre ma main à qui que ce soit et pour quoi que ce soit, et je suis très pointilleux sur ce vœu. Ainsi, je suis sûr que dans le Ciel, on ne me fera aucun reproche à ce sujet. De plus, ce n’est pas seulement pour la Tsédaka que je ne tends pas ma main ! »
- Je doute que ta solution soit la bonne, mais fais-moi une promesse : si tu arrives là-haut avant moi, tu me raconteras ce qui s’est passé en m’apparaissant en rêve !
- Je te le promets.
Les années passèrent et effectivement, le second radin quitta ce monde en premier. Peu de temps après, il apparut dans le rêve de son ami avec une mine dépitée. Le premier radin lui dit :
« Apparemment, ils n’ont pas tenu compte de ton vœu ! »
- Si, bien au contraire. Mais ils m’ont montré qu’un jour, je me trouvais dans le fleuve en train de me baigner, et que je faillis me noyer lorsqu’une personne me tendis la main pour me sauver et qu’elle me sortit de l’eau indemne. Dès lors, on m’a demandé dans le Ciel :
- Comment se fait-il que tu aies tendu ta main à ton sauveur ? Tu as transgressé ton vœu !
Je répondis qu’il s’agissait d’un cas de vie ou de mort, et que mon vœu ne s’appliquait pas dans cette situation. Mais ils me rétorquèrent :
« Si c’est ainsi, pourquoi n’as-tu pas donné de Tsédaka puisqu’il est écrit que celle-ci sauve de la mort ?! Cela non plus ne concerne pas ton vœu ! »
Le radin conclut : « Ils m’ont alors jugé avec sévérité. Je te conseille donc de faire le même vœu que moi ; néanmoins, fais bien attention de ne pas te baigner dans un fleuve… »
Donner et donner encore et encore
« Il faut lui donner, et lui donner sans que ton cœur ne le regrette… » (Dévarim 15, 10)
Pourquoi est-il écrit le mot donner à deux reprises ?
Il arrive parfois qu’un intermédiaire vienne nous demander de la Tsédaka pour une personne nécessiteuse. Une fois qu’on l’a donnée, le pauvre vient en personne demander une nouvelle fois de l’aide.
Grâce à cette répétition de la Torah, nous apprenons qu’il faut lui donner à nouveau de la Tsédaka, et ne pas compter sur la première !
Briser l’envie
« Tu ne dois pas manger de pain levé avec ce sacrifice » (Dévarim 16, 3)
Lors de la fête de Pessa’h, nous consommons exclusivement des Matsot et nous nous éloignons du plaisir de consommer du ‘Hamets. Cette fête a donc pour but de briser nos envies.
Le Rabbi de Viznitz, de mémoire bénie, s’abstenait de fumer durant Pessa’h. Lorsqu’on le questionna à ce sujet, il répondit :
« J’ai deux plaisirs : étudier la Torah et fumer. Or, à Pessa’h, je dois briser mes envies. Donc à votre avis, lequel de ces deux plaisirs vais-je abandonner ? »