La Paracha Térouma nous dit : « Tu feras une Ménora (candélabre) d’or pur. La Ménora devra être façonnée d’une seule pièce… » (Chémot, 25:31)
Notre commentateur Rachi explique, sur les mots « La Ménora devra être faite » : D’elle-même ; étant donné que Moché eut du mal [à la façonner], Hakadoch Baroukh Hou lui dit : "jette l’or dans le feu et elle se fera toute seule."
Rachi rapporte le Midrach Tan’houma pour expliquer la forme passive employée par la Torah : La Ménora devra être faite, plutôt que Tu façonneras la Ménora. Le Midrach nous dit aussi que Moché ne pouvait visualiser la forme de la Ménora, et qu’Hachem lui en montra alors un modèle en feu. Mais même après s’être grandement efforcé de la façonner selon cette représentation, Moché demeurait incapable de la confectionner. C'est pourquoi Hachem lui ordonna de jeter l’or dans le feu et la Ménora apparut, toute prête.Le Sfat Emeth demande quel sens y avait-il à montrer à Moché une représentation de la Ménora, si elle était destinée à se faire toute seule – cela ne lui a pas permis de la fabriquer ?!
C’est pour nous apprendre un principe fondamental de la Torah : bien que l’homme ait le libre arbitre et puisse décider d’accomplir la volonté de D.ieu ou pas, il n’a pas réellement la possibilité d’exécuter les Ordres d’Hachem, s’Il ne lui en donne pas les moyens. Par exemple, on peut décider de faire un acte charitable, mais de nombreux obstacles peuvent mettre un frein à cette action.
La plupart des Mitsvot exigent des actions et il ne nous est possible de les accomplir que si Hachem nous le permet. Quel est alors le rôle de l’homme ? On lui demande uniquement de faire l’effort d’accomplir les Mitsvot. Même s’il n’a pas la possibilité de les accomplir intégralement, il sera quitte de son obligation. Mais, poursuit le Sfat Emeth, s’il fait tout son possible, il bénéficiera d’une Siyata Dichemaya (aide du Ciel) pour accomplir entièrement la Mitsva.
C’est ce qui se produisit avec Moché pour la fabrication de la Ménora – Hachem ne voulait pas qu’il termine sa construction, mais Il montra à Moché une image de la Ménora, pour qu’il s’efforce de la construire. En récompense de sa persévérance, Hachem termina le travail.
Le rav ‘Haïm Chmoulewitz zatsal rapporte plusieurs personnages bibliques qui illustrèrent cette idée, à savoir, considérer que si une personne s’efforce d’accomplir la volonté d’Hachem, il bénéficiera d’une aide Divine exceptionnelle pour obtenir des résultats surhumains. Prenons pour exemple Bitya, la fille de Pharaon qui sauva le jeune Moché des eaux. On se pose rarement la question de savoir pourquoi Bitya fit une tentative de sortir Moché, alors qu’il lui était, rationnellement, impossible de l’atteindre. En réalité, elle comprit qu’il lui fallait faire l’effort, même s’il paraissait superflu. Mais grâce à cet effort, Hachem accomplit un miracle et allongea son bras, ce qui lui permit d’atteindre le berceau.
Nous voyons, de l’exemple de Moché Rabbénou et de la Ménora qu’Hachem demande uniquement que nous nous efforcions d’accomplir Sa volonté, et si nous le faisons sincèrement, Il terminera le travail à notre place.
Prenons également l’exemple du Siyoum Hachass de Dirchou. Deux cents hommes apprirent tout le Talmud et furent testés sur son ensemble. Parmi les candidats, plusieurs affirmèrent qu’au départ, ils ne pensaient même pas pouvoir réussir l’examen d’une seule Massékhet (traité), mais persévérèrent et réussirent ce projet extraordinaire. Puissions-nous tous émuler ces personnes dans notre 'Avodat Hachem.