AInsi est écrit dans la paracha Michpatim : « Moché se leva avec Yéhochoua son serviteur ; puis il gravit la montagne de D. » (Chemot, 24:13)
Rachi explique, sur les mots : « Moché se leva avec Yéhochoua » : Je ne sais pas ce que faisait Yéhochoua ici : je pense qu’il était comme un disciple accompagnant son maître jusqu’aux limites de la montagne, mais qui n’avait pas le droit d’aller plus loin. Et ensuite, Moché monta seul sur la montagne de D. Yéhochoua planta sa tente et resta là-bas pendant quarante jours…
À la fin de la paracha de cette semaine, Rachi affiche la grande loyauté de Yéhochoua envers son rav, Moché Rabbénou. Il suivit indéfectiblement Moché autant qu’il le pouvait et, même quand ce n’était plus réalisable, il resta loin du peuple, pour rester aussi proche de Moché que possible. C’est ce dévouement à l’égard de son rav et ce désir de passer chaque instant possible en sa compagnie qui prouve la grandeur de Yéhochoua et qui explique son ascension ultérieure au poste de dirigeant du peuple juif.
‘Hazal énumèrent les diverses fois où Yéhochoua fit preuve de soumission à l’égard de son maître. La Thora le nomme « intendant de Moché »[1] et ‘Hazal précisent qu’il lui apportait des serviettes aux bains et qu’il se levait tôt chaque matin pour sélectionner la plus grande part de manne et la donner à Moché[2].
Et en ce qui concerne l’étude de la Thora, il s’efforçait de comprendre et d’émuler son rav au point que le Talmud Yérouchalmi affirme que même pour les sujets qu’il n’avait pas appris de Moché, son propre raisonnement correspondait à ce qui avait été transmis à Moché au Mont Sinaï[3].
Yéhochoua était entièrement satisfait de son rôle subalterne ; il ne se sentait nullement rabaissé, mais plutôt ennobli d’être le second de Moché.
En effet, le Midrach raconte que c’est par le mérite de la modestie et de la soumission de Yéhochoua à Moché, qu’il devint le dirigeant du Klal Israël. « Hachem dit à Moché : "Yéhochoua t’a constamment servi et t’a accordé beaucoup d’honneurs. Il arrivait tôt et sortait tard de ta maison d’étude ; il arrangeait les bancs et étalait les tapis. Puisqu’il t’a servi de toute sa force, il est digne de servir Israël…"[4] »
Yéhochoua accepta volontiers sa mission en tant que « numéro 2 » et arriva par conséquent au poste éminent de leader du Klal Israël.
L’une des leçons que l’on peut tirer de Yéhochoua est l’importance du dibouk ba’hakhamim, se cramponner aux érudits en Thora. L’exemple de Yéhochoua nous apprend qu’il ne suffit pas de poser plusieurs questions au Rav, il faut s’y attacher continûment, utiliser chaque moment comme une opportunité de voir comment se comporte un talmid ‘hakham.
Puissions-nous tous mériter d’apprendre et d’intérioriser cet enseignement.
[1] Parachat Béaalotekha, Bamidbar, 11:28.
[2] Baté Midrachot, 234.
[3] Talmud Yérouchalmi, Péa, 1:1.
[4] Bamidbar Raba, 21:15.