Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rabbi Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
1. De quoi peut-on être jaloux ?
« Et ils ont continué à le haïr à propos de ses rêves et de ses paroles » (37,8)
Lorsque Yossef raconte à ses frères son premier rêve à propos des gerbes de blé dans le champ qui se prosternent à sa gerbe de blé, ses frères lui disent alors : est-ce que tu vas régner sur nous si tu nous gouvernes ? Et leur haine envers lui s’est attisée.
Et lorsqu’il leur raconte son deuxième rêve à propos du soleil et de la lune, ainsi que des 11 étoiles qui se prosternent à lui, le verset nous dit : « ils le jalousèrent » (37,11).
La question qui se pose est la suivante : pourquoi le premier rêve n’a pas provoqué la jalousie mais uniquement la haine, alors que le deuxième rêve a provoqué cette jalousie ?
Le Beth Halevi répond à ce sujet qu’il y a une différence fondamentale entre les deux rêves. Le premier rêve de Yossef parle de gerbes de blé, ce qui symbolise que la situation économique de Yossef sera meilleure que celle de ses frères. Tandis que le deuxième rêve symbolise le côté spirituel, et là aussi Yossef sera supérieur à ses frères qui se prosterneront devant lui.
Lorsque les frères de Yossef entendent que dans le futur ils viendront et demanderont à Yossef de la nourriture, ils ne sont pas jaloux de lui. Car même s’il est plus riche que ses frères, cela ne veut pas dire qu’il est forcément plus sage ou Tsadik que ses frères. Cependant, ce rêve augmenta leur haine car Yossef pouvait avoir de l’orgueil vis-à-vis d’eux, mais en aucun cas ce fut une cause de jalousie.
En revanche, le deuxième rêve indique clairement que Yossef sera supérieur à eux, même du côté spirituel, alors : « ils le jalousèrent ».
Il était une fois un juif qui désirait acheter une voiture, mais sa femme s’y opposa sous prétexte que cela éveillerait la jalousie des voisins et que cela attire le mauvais œil. Ne parvenant pas à se mettre d’accord, ils décidèrent que le mari irait exposer le problème à un Gadol qui trancherait pour eux.
Le mari se rendit chez Rav Steinmann : il insista sur le profit qu’il tirerait de cette voiture, mais souligna en revanche que sa femme craignait que cela éveille la jalousie des gens.
Le Rav Steinmann lui demanda : « Connais-tu le Chass (tous les traités de Guémara) par cœur ? »
Le mari répondit : « Non. »
« Et un traité, est-ce que tu connais ? »
« Non. »
« Et un chapitre ? »
« Non plus. »
Le Rav Steinmann se tourna alors vers cet homme et lui dit : « Si c’est ainsi, tu peux acheter la voiture, et dis à ta femme qu’elle n’a pas à craindre la jalousie des gens. Si même un chapitre de Guemara tu ne connais pas par cœur, de quoi peut-on être jaloux ? »
2. Les miracles entre les mains de Yossef
« Et son maître constata qu’Hachem est avec lui, et que tout ce qu’il entreprenait de ses mains, Hachem le faisait réussir » (39,3)
Le Midrach sur la Paracha nous raconte que Pharaon constata la réussite de Yossef car Hachem se souciait de sa réussite : ainsi, tout ce que Pharaon demandait à Yossef, cela se transformait dans les mains de Yossef. Pharaon commandait un verre d’eau, et Yossef amena donc un verre d’eau.
« Pourquoi un verre d’eau ? répondit Pharaon, j’ai demandé un Coca-cola ! »
« Pas de problème, voici un Coca-cola ! répondit Yossef. » Et le verre d’eau se transforma entre ses mains.
« Non je ne veux pas une boisson fraîche, se souvient Pharaon, donne-moi un café. »
Et le verre se changea en café.
« Mais tu n’as pas mis de sucre ! »
« Si, j’en ai mis. »
« Oui mais cette fois, je n’en veux pas ! »
« Il n’y a pas de sucre ! »
C’est l’explication du verset, dans les mains de Yossef se produisait des miracles surnaturels, qui démontrent qu’Hachem est avec lui. Yossef mérita par la suite d’être le gouverneur de tout l’Égypte.
3. Les cheveux de Yossef
« Et Yossef avait une belle prestance et était agréable à voir » (39,6)
Rachi nous explique que Yossef s’était vu gouverneur et il commença à boire et à manger et à faire des boucles à ses cheveux…
Il faut comprendre pourquoi Yossef faisait des boucles avec ses cheveux.
Après la septième grossesse de Léa, la Guémara nous raconte que cette dernière se mit à réfléchir : 12 tribus vont naître de Ya’acov, 6 sont déjà sorties de moi et 4 des servantes. Soit 10 tribus. Si maintenant ce septième enfant c’est un garçon, alors ma sœur Ra’hel sera moins qu’une servante ! Et immédiatement l’enfant se transforma en fille et ce fut Dina.
Ainsi, au début de la grossesse, Dina était un garçon, et également le début de la grossesse de Yossef, était d’être une fille. La prière de Léa fut exaucée : dans son ventre cela se concrétisa par une fille et dans celui de Ra’hel par un garçon qui au départ devait être une fille ! Et ainsi tout de suite après la naissance de Dina, Rahel donna naissance à Yossef.
Ainsi, on peut très bien comprendre pourquoi Yossef faisait des boucles à ses cheveux comme une fille, car il restait un peu de sa véritable nature d’être une fille comme au départ. Et Dina, de part sa nature d’être un garçon au départ, Rachi nous explique que c’est la raison pour laquelle elle sortait souvent de chez elle comme un homme, alors que la nature d’une femme est d’être plus souvent présente dans sa maison.