Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Pourquoi l’ânesse ?
« Il chevauchait son ânesse » (Bamidbar 22,22)
La Guémara Sanhédrin (page 105b) raconte que les princes de Moav demandèrent à Bilam la raison pour laquelle il chevauchait une ânesse. En effet, un homme important comme lui devrait plutôt avoir un cheval !
Bilam leur répondit qu’il avait laissé son cheval dans l’enclos pour le faire manger. Cependant, la question persiste : pourquoi n’a-t-il pas pris son cheval pour se rendre à Moav ?
Nos Sages nous expliquent qu’en Egypte, juste avant la plaie de la grêle, Bilam était l’un des conseillers de Pharaon (qui avait recommandé à ce dernier de ne pas libérer les Bné Israël). Or, lorsque la plaie de la grêle s’abattit sur l’Egypte, Bilam avait laissé son cheval dans l’enclos au lieu de le faire rentrer dans l’écurie, ce qui entraîna la mort de son cheval.
On peut ainsi comprendre la réponse de Bilam aux princes de Moav : il ne voulait pas leur avouer qu’il avait été négligent avec son cheval, que ce dernier avait bêtement trouvé la mort, et qu’il ne pouvait donc utiliser que son ânesse !
Vivre et mourir comme un juif
« Puissé-je mourir comme meurent ces justes, et puisse ma fin ressembler à la leur ! » (Bamidbar 23,10)
Bilam espère ici mourir comme un juif alors que durant toute sa vie, il se comporta comme un non-juif mécréant. Or, il est évident que ces deux choses ne sont pas compatibles.
Le ’Hafets ‘Haïm explique que la vie d’un juif est un véritable parcours du combattant semé d’embûches. En effet, il doit se priver de certains aliments et en consommer d’autres, faire attention à ses paroles, réaliser certaines actions et s’abstenir d’en faire d’autres etc.
Mais lorsque la vie d’un juif arrive à son terme, il sait qu’il s’agit juste d’une étape avant d’arriver au monde futur puisqu’effectivement, il est certain que l’âme est éternelle et qu’il y a une récompense pour avoir accompli les Mitsvot.
Le ‘Hafets ‘Haïm disait en riant : « Les gens se plaignent car ils n’ont pas de quoi vivre, tandis que je m’interroge plutôt de savoir s’ils ont de quoi mourir ! »
Comment maudire un tel peuple ?
« Qu’elles sont belles tes tentes, Yaakov… » (Bamidbar 24,5)
Rachi : parce qu’il observa que l’entrée des tentes ne correspondait pas les unes aux autres.
Bilam désirait fortement maudire le peuple d’Israël, mais pour cela, il avait besoin de l’aide divine.
Cependant, notre verset nous explique qu’Hachem ne pouvait pas maudire Son peuple puisqu’Il est de son côté.
En effet, Bilam constata qu’Hachem se comportait d’une manière particulière avec Son peuple, c’est-à-dire que lorsque le peuple d’Israël ouvre une porte de la taille du chas d’une aiguille, Hachem ouvre devant lui une porte de la taille d’un palais !
Ainsi, Bilam remarqua donc que « l’entrée des tentes ne correspondait pas les unes aux autres », c'est-à-dire que même lorsque le peuple n’ouvre qu’une petite porte (autrement dit lorsqu’il fait un petit effort pour se rapprocher d’Hachem), il reçoit une grande porte (Hachem l’aide beaucoup). Il n’y a donc aucune chance de pouvoir maudire un tel peuple !