Cette semaine, nous nous sommes entretenus avec Sarah Ifrah, fondatrice et responsable de l’association "Lirot Èt Hanolad" ("Voir ce qui est à naître"), qui a pour mission d’accompagner les femmes confrontées à la difficile épreuve de l’infertilité… jusqu’à leur délivrance si D.ieu veut et même au-delà ! Découvrez cette belle initiative.
"Avec le recul, 9 ans d’attente, c’est ce qui me permet aujourd’hui de comprendre et d’accompagner toutes ces femmes qui font appel à nous", nous explique au téléphone Sarah Ifrah, fondatrice et responsable de l’association "Lirot Èt Hanolad" ("Voir ce qui est à naître"). D’emblée, on ne peut qu’être admiratif devant la noblesse de l’initiative, menée avec une bienveillance et une sensibilité sans pareil. "Notre objectif ? Accompagner, soutenir et surtout renforcer toutes ces femmes confrontées à la difficile épreuve de la stérilité", nous précise-t-elle.
Sarah, Chalom. En quoi consistent les activités de l’association ?
Avec le temps, nous avons créé une communauté chaleureuse de femmes parfois très différentes, mais unies dans la même épreuve. Notre équipe de bénévoles propose un accompagnement par téléphone mais aussi, pour celles qui parviennent à franchir le cap de l’exposition, des rencontres mensuelles autour d’ateliers, de cours, de sorties etc. Nous mettons l’accent sur l’enseignement des lois de pureté familiale, convaincues que leur respect est source de bénédictions. Nous faisons en sortes d’inviter des conférencières variées et de proposer des activités axées sur la créativité, l’expression personnelle etc. Il nous est rapidement apparu fondamental de créer pour ces femmes un espace où elles pourraient s’exprimer autrement que via leur non-maternité… Nous offrons aussi, et c’est notre principal domaine d’action, un soutien psychologique, des conseils en matière de fertilité et sommes disponibles presque constamment pour venir en aide à ces femmes.
Comment l’idée de fonder Lirot Èt Hanolad est-elle née ?
Mon époux et moi-même avons attendu 9 ans avant de connaitre le bonheur de devenir parents. Si j’ai personnellement, et avec l’aide d’Hachem, vécu cette longue attente de manière relativement positive en la mettant à profit (j’ai entrepris des études, ai voyagé etc.), je me suis dit qu’il ne pouvait forcément pas en être ainsi de toutes les femmes dans ma situation. La grande solitude, l’absence de sentiment d’appartenance, la honte, le désespoir, sont autant de maux qui rongent le cœur de certaines de ces femmes. Après 7 ans et alors que je subissais encore des traitements, j’ai décidé de mettre mon irrésistible besoin de donner à profit. C’est ainsi que petit à petit, via le bouche à oreille, un noyau d’environ 25 femmes issues de Jérusalem et ses environs s’est créé. Grâce à D.ieu, avec le temps, le visage de la communauté a changé puisque de nombreuses femmes ont été délivrées !
Justement, quel est le type de femmes qui viennent à vous ?
Il y a de tout. Au-delà des mots, des styles et des affinités, la cohésion est immédiate. Peu importe qu’on soit ‘Hassidat ‘Habad ou juste traditionnaliste, on vit la même attente et on est confronté aux mêmes difficultés. Mais il est certain qu’il s’agit d’un processus. Passer du déni, de la honte et de la peur de l’exposition parfois très profondément ancrés à l’acceptation de la situation, à l’envie de créer des liens et d’être aidée est un cheminement qui prend du temps. D’ailleurs nombreuses sont celles qui continuent de ne garder le contact avec nous que par téléphone, tant la difficulté de sortir de l’ombre leur semble insurmontable. Nous respectons tous les choix et essayons de proposer des solutions adaptées à toutes. Mais d’expérience, c’est souvent celles qui étaient le plus réticentes au départ qui deviennent ensuite les membres les plus actives !
Des histoires de délivrances intéressantes à nous rapporter ?
Oui ! Il y en a beaucoup. Assez récemment par exemple, l’une des femmes du groupe, une pâtissière de métier qui attendait depuis 18 longues années, a proposé en guise de rencontre mensuelle d’offrir au groupe un atelier pâtisserie. Les femmes en sont sorties ravies, elles n’avaient pas de mots pour la remercier. Et 9 mois après… elle donnait naissance à un adorable bébé !
Magnifique. Pour finir, quels sont vos projets pour l’année à venir ?
Nous aimerions pouvoir être en mesure de proposer nos services à toutes les femmes d’Israël, au Nord comme au Sud et pas seulement à Jérusalem et ses alentours comme c’est le cas actuellement.
Comment peut-on entrer en contact avec vous ?
Vous pouvez nous joindre par téléphone/Whatsapp au 050 670 05 17 ou au 058 521 26 27ainsi que sur notre page Facebook intitulée ˮלראות את הנולדˮ. Un site internet est en préparation avec l’aide d’Hachem, sur lequel vous pourrez très bientôt retrouver toutes nos informations et nos activités, nous contacter et recevoir de l’aide. Bon courage à toutes !
Merci Sarah et bonnes nouvelles pour toutes !