Dans l’éditorial du journal Yated Nééman, le Rav Israël Friedman rapporte des données sur la situation des réformés aux Etats-Unis. « Il s’agit d’une minorité en voie d’extinction, qui tente de consolider son emprise sur le Kotel occidental », indique le Rav Fridman, appuyant ses propos sur différentes études sur la communauté réformée.
« La réaction indignée du gel du projet des réformés au Kotel a fait ressortir certains mensonges sous un angle nouveau, commence le Rav Fridman. Les propos sur la "crise avec le judaïsme mondial" rapportés de manière tendancieuse par les médias israéliens ralliés à leur cause, ne font depuis longtemps plus le poids face à la réalité, et les tentatives d’intimidation sont inutiles.
Diverses études prouvent l’une après l’autre que le mouvement réformé est très loin de constituer une majorité parmi le judaïsme mondial. Dans l’article de Binyamin Laskar, il cite les efforts du prestigieux institut Piu qui a publié les résultats de son étude sur le judaïsme américain, et a évalué le nombre de ses membres à environs 6,7 millions de personnes. Quel est le pourcentage de réformés parmi eux ? Le mouvement des réformés prétend compter dans ses rangs 1,5 millions de membres dans le monde. Il s’agit vraisemblablement d’un gonflement artificiel du chiffre réel, car cela fait plus de vingt ans que l’on cite le même nombre de membres, alors que ce nombre s’est beaucoup réduit depuis le début des années 2000. Tout ceci sans entrer dans LA question - comment recensent-ils leurs membres - par exemple les conjoints non-juifs des membres de la communauté, comptabilisés comme membre du mouvement.
D’après le sociologue et professeur Steven Cohen, spécialiste du judaïsme aux Etats-Unis, le nombre effectif de membres du mouvement réformé aux Etats-Unis ne se situe qu’aux alentours des 750 000, auxquels il faut ajouter encore environ 100 000 membres dans le monde entier. D’après l’enquête de l’institut Piu, ces chiffres ne comprennent pas les enfants : 65 % des enfants juifs grandissent dans des familles orthodoxes, contrairement aux communautés réformées dont les naissances ne compensent pas les décès.
Dans le temple le plus ancien de New York, ils ont tenté de rassemblé les petits-enfants des fondateurs pour marquer les cent ans de sa fondation, mais ils n’ont même pas trouvé un seul petit-fils juif. En réalité, d’après l’article, toutes les études indiquent que ce ne sont pas les réformés, mais les orthodoxes qui constituent le courant majoritaire, avec un grand écart. Non seulement l’emportent-ils sur les réformés en nombre, mais aussi en qualité, du point de vue de l’engagement envers un avenir juif.
Les tentatives d’intimidation sont un mensonge réel, mais surtout une infamie traditionnelle. Les sectes étrangères sont en déclin aux Etats-Unis et ont perdu de leur influence. Les temples se vident de plus en plus, et même les chiffres mentionnés comptabilisent ceux qui viennent "de temps en temps". L’assimilation est de plus en plus présente parmi ces sectes. Ces arbres aux racines courtes se dépouillent de leurs feuilles par l’assimilation à un rythme de plus en plus rapide.
Le thème juif a de moins en moins d’importance et ils deviennent des clubs à thème social, principalement politiques, avec une tendance marquée vers la gauche pro-palestinienne et hostile à la politique israélienne. Ces mouvements étrangers ne sont plus à l’ordre du jour des Juifs américains et ne les intéressent pas spécialement.
Pour stopper cette érosion, les réformés tentent d’obtenir une reconnaissance en terre sainte. C’est ainsi qu’est né leur assaut sur le Kotel. Toute personne affirmant craindre de porter atteinte à "la majorité juive aux Etats-Unis", non seulement se trompe, mais ment ! Ils ne sont ni la majorité, ni en grand nombre. C’est un mouvement dont l’avenir est derrière eux. C’est pourquoi ils sont venus ici dans le but de renaître à nouveau, se livrer à des provocations et faire du bruit. Le mouvement réformé qui ne peut plus mentir dans son pays après que ses dégâts ont été prouvés, suscite des controverses et des tempêtes de l’autre côté de l’océan, ici en Israël, dans le but de s’approprier une légitimité.
Dans leur revendication sur le Kotel, la question n’est pas de savoir si les Réformés sont Juifs, mais si la réforme, c’est du judaïsme ! Même si la réforme est éventuellement une sorte de religion, mais une religion étrangère, comme le christianisme ou l’islam. Si les réformés avançaient des arguments au nom de leur religion étrangère, ils auraient peut-être trouvé une oreille attentive chez les officiels, tout comme l’Etat se soucie des cultes des chrétiens et des musulmans. Mais la réforme s’entête à prendre la parole au nom du judaïsme, comme un porte-parole légitime, un mouvement du judaïsme, alors qu’elle ne l’est pas ! Il s’agit d’une religion étrangère qui a adopté quelques signes du judaïsme. Il n’est pas possible de prendre un chien et de lui coller une moustache, et d’affirmer que c’est un chat - même si vous lui avez appris à miauler, en langue étrangère. »
Est-ce que ceux qui ont effacé Jérusalem et Tsion de leur Siddour de prière ont vraiment besoin du Kotel comme légitimation ?
« Mais ces mêmes sectes insolentes ont osé s’attaquer au Kotel, et ont tenté de modifier le statu quo, non pas parce que ce sont des Juifs qui viennent prier au Kotel, mais parce qu’ils veulent obtenir une reconnaissance de la réforme en tant que courant du judaïsme. Est-ce que quelqu’un les a empêchés de s’approcher des saintes pierres du Kotel, de prier et de se faire photographier, tout comme tout touriste japonais ? Les vestiges de notre saint Temple ont-ils quelque valeur à leurs yeux, alors qu’ils méprisent tout ce que le Temple représente ? Est-ce que ceux qui ont effacé Tsion et Jérusalem de leurs livres de prière ressentent quelque chose au sujet des pierres emplies de sainteté dans la prière "Que nos yeux puissent voir Ton retour à Tsion" ? Ce qu’ils recherchent, c’est la provocation dans les médias, pour obtenir une légitimité, eux qui "foulent Mes parvis".
D’après une brochure des enquêtes de Manof, l’unité des enquêtes de l’organisme Arakhim, 53 % des réformés s’assimilent par des mariages mixtes. 40% d’entre eux, si Israël venait à être détruit, que D.ieu préserve, ne considèrent pas qu’il s’agirait d’une tragédie. 40% d’entre eux ne sont pas Juifs. 20% de leurs rabbins ne croient pas au Maître du monde. 59% d’entre eux vont travailler le jour de Yom Kippour !! 80% d’entre eux n’ont pas fait de Bar-Mitsva à leurs fils. Mais ce qui les préoccupe, c’est que les femmes puissent organiser une prière adressée à Celui auquel ils ne croient pas, avec un Talith et des Téfilines que leurs maris n’utilisent pas, dans le lieu où la Présence Divine - à laquelle ils ne croient pas - réside.
Une telle absurdité ne peut se voir que dans l’Etat d’Israël. Si un pays antisémite autorisait une danse de clowns près de l’arche sainte à la synagogue ou au cimetière qui se trouve sous sa souveraineté, quelqu’un garderait-il le silence ? Aucun législateur n’aurait permis d’entrer dans une église et d’y organiser une cérémonie africaine d’adorateurs d’idoles. Aucun juge de la Haute cour de justice n’aurait permis de se rendre à la mosquée El-Aksa et d’y organiser une prière chrétienne. Tout lieu a ses coutumes locales et ses traditions ancestrales. Personne n’aurait autorisé quelqu’un à venir à la Knesset, monter à la tribune pour chanter "Bialdi" le célèbre hymne palestinien, même si la personne qui chante prétend être un Israélien patriote et que la traduction littérale est : "Ma terre natale", un chant de louange à l’Etat d’Israël. Il n’est pas possible pour tout un chacun de faire ce qu’il veut en fonction de son interprétation. Si des chrétiens venaient au Kotel et demandaient l’esplanade pour y organiser une prière avec une croix, selon leur coutume, quelqu’un leur aurait-il permis ? Seulement, lorsqu’il est question du Kotel, le lieu le plus saint du peuple juif, il se pourrait que tout soit permis ? Il n’y a ni Halakha, ni tradition, ni sentiments, ni statu quo ?
L’Etat d’Israël, même avec du retard, s’est repris et a gelé le projet du Kotel réformé. A ce sujet, il n’y a pas d’unité, et il n’y en aura pas. Le peuple juif et le peuple d’Israël ne sont pas forcément un seul peuple, même si certains possèdent les deux passeports ! Le peuple juif ne permettra à aucun autre peuple de conquérir les vestiges du Temple et de le profaner », conclut le Rav Fridman.