Le siège parisien d'Orange-France Telecom a été perquisitionné le mardi 3 avril 2012, dans le cadre d'une plainte contre X déposée par un collectif de syndicats, suite à la multiplication des suicides de ses salariés en 2008 et 2009.
Il y a environ un an (voir la news Torah-Box du 16 juin 2011), nous avions évoqué le sujet délicat des suicides dans les grandes entreprises. Il y était question de la condamnation de Renault pour faute inexcusable, suite au décès d’un salarié dont l’entreprise ne pouvait ignorer l’état psychologique. Et chez France Télécom, on tirait déjà la sonnette d’alarme après que 58 salariés se soient donnés la mort entre 2007 et 2010, le paroxysme ayant semble-t-il été atteint avec le cas de l’un des ses cadres qui s’était immolé le 26 avril 2011 sur son lieu de travail.
Par contre, si au centre de l’article sur Renault, il y avait le sujet de Eima Yétéra (autorité abusive), dans ce dernier drame, il ne s’agit pas de harcèlement mais plutôt d’inutilité. Le salarié suicidaire avait écrit en 2009 : « je suis de trop ». Selon le témoignage d’un de ses enfants, il était régulièrement employé à des tâches diverses sans qu’on lui donne de rôle précis dans l’entreprise. Un de ses collègues a écrit dans un texte d’hommage : « Si le travail construit, protège, il peut également détruire et fragiliser les individus.»
Nous sommes peu après la fête de Pessa’h, celle qui symbolise notre liberté. Mais en fait pas seulement la notre mais celle de l’humanité entière car nous lui livrons un message : le travail ne doit pas être une machine à casser. Les égyptiens n’avaient pas toujours besoin de nos ancêtres esclaves ; ils cherchaient surtout à les fatiguer (physiquement et moralement) par des travaux inutiles comme balayer le désert ou recommencer plusieurs fois la même construction…