Allons, soyons francs. Il est indubitable que l’une des principales craintes des parents qui les faits réfléchir deux fois avant de permettre à leur fils d’étudier en Yéchiva, concerne son avenir financier.
Il n’est pas difficile de prouver, même au parent le plus sceptique, que la Yéchiva offre clairement des avantages incontestables, au niveau de la construction de la personnalité de l’élève, de l’acquisition de bonnes vertus, de valeurs louables et d’une vaste connaissance en Torah. Mais, et c’est là qu’intervient le grand mais… qu’en est-il de son avenir ? D’où se procurera-t-il son gagne-pain ? Comment gagnera-t-il sa vie et quelle sera son activité professionnelle ?
Ces questions ont du poids et ne sont pas à prendre à la légère. Conjointement, nous ne tenterons point de nous en décharger, mais nous nous y confronterons de face et avec sincérité.
Commençons par évoquer une hypothèse simple qui, en dépit de sa simplicité, mérite d’être mentionnée lorsque nous comparons les études au lycée et celles en Yéchiva : nul n’obtient son gagne-pain grâce à ses connaissances acquises au lycée. Les études au lycée ne constituent pas un but en soi mais ont pour seul objectif de préparer les jeunes aux épreuves du baccalauréat. Cette préparation est-elle vraiment utile ?
Un article publié dans le journal « Haarets » cite : « En Israël, le diplôme du baccalauréat a perdu de sa valeur et, désormais, ce sont les résultats des psychométriques qui déterminent les chances d’être accepté dans les disciplines les plus demandées. Même la méthode qui proposait d’améliorer les résultats du bac après le service militaire nous montre que le lycée est bien plus un lieu de socialisation que d’instruction», autrement dit : le but principal pour lequel les jeunes fréquentent le lycée est d’ordre social et non pas d’ordre scolaire.
En effet, la réalité prouve qu’il n’y a pas besoin de quatre années d’étude pour préparer son baccalauréat. En étudiant sérieusement et de façon intensive, l’on peut combler les lacunes en l’espace de quelques mois. Ce qui peut être fait soit après ses études en Yéchiva, soit (dans certaines structures) dans le cadre même de la Yéchiva. Ne serait-il pas dommage de perdre quelques années - et il s’agit des plus déterminantes de la vie - et de céder aux valeurs fondamentales transmises à la Yéchiva, et le tout, pour un objectif qui pourrait être atteint en quelques mois d’étude ?
De plus, les enquêtes ont prouvé que l’étude en Yéchiva améliore de façon significative la réflexion de l’élève et, de ce fait, l’étudiant pourra, en cas de besoin, acquérir assez facilement les connaissances qui lui feront défaut. Cette conclusion a été déduite de l’enquête menée par le Professeur Iris Lévine de l’école d’éducation de l’Université de Tel-Aviv.
Le Professeur Yoram Dumbo du Ministère de l’Education et le Professeur Robert Sigler, expert en psychologie comportementale de l’Université Corngy-Town de Petersburg, l’un des plus grands experts internationaux en matière de développement cognitif ont, tous les trois, vérifié les aptitudes de 240 jeunes, à résoudre des problèmes géométriques et mathématiques. Il y avait 120 jeunes ‘Hilonim (non-religieux) et 120 jeunes ‘Harédim (orthodoxes). Les résultats ont prouvé que les jeunes ‘Harédim étaient plus aptes à résoudre des problèmes de Géométrie et de Mathématiques que les jeunes non-religieux.
Ces résultats étaient d’autant plus surprenants du fait qu’il fallait prendre en considération que les jeunes religieux n’avaient jamais étudié les sujets sur lesquels ils avaient été interrogés. Comment ont-ils donc pu trouver les bonnes réponses ?
Et au Professeur Lévine d’expliquer : « Certes, les étudiants religieux n’ont pas acquis de connaissances (dans les disciplines citées plus haut), toutefois, grâce à leur méthode d’apprentissage et à leur approfondissement du Talmud, ils développent un raisonnement logique qui dépasse celui des écoles publiques ».
Il se trouve donc qu’étudier à la Yéchiva ne ferme pas les portes à un avenir professionnel. A l’inverse, cette étude à la Yéchiva aiguise l’esprit de l’élève et lui fait acquérir des réflexes d’apprentissage corrects basés sur l’exploitation maximale du bon sens. Cela a pour conséquence directe, si l’élève le souhaite, de ne pas avoir de difficultés à combler les lacunes qu’il aurait accumulées concernant les matières générales et, ce, à travers des structures nombreuses et variées, ayant spécialement été conçues à cet effet.