Les dix commandements sont répétés dans la Paracha de Vaét’hanan. Ce qui pourrait sembler être une somme d’injonctions et de restrictions s’avère, en réalité, au-delà du côté moral, des conseils avisés pour mieux vivre notre vie !
Ces enseignements précieux sont en réalité la base fondamentale pour porter un regard positif sur la vie, sur nous-mêmes et sur ceux qui nous entourent.
1. Je suis l’Éternel ton D.ieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte
Hachem aurait pu Se présenter comme le Créateur du monde, et, pourtant, Il s’introduit par Son intervention pour sauver le peuple juif de l’esclavage en Égypte. Ceci pour nous montrer qu’Il intervient à tous les niveaux, du niveau macrocosmique au niveau personnel de chacun des individus. Ce principe est la base de la sérénité et de la confiance face aux épreuves de la vie. On ne sait jamais de quoi demain sera fait et on rêverait d’avoir des certitudes. Or, pour vivre une vie authentique, il faut s’arracher de nos certitudes et comprendre que, dans toutes les situations, même celles qui paraissent les plus difficiles, Hachem gère tous les détails de notre existence. Plus on intègre cette notion de confiance en Hachem dans notre vie, plus nous allons développer calme, confiance et sérénité.
2.Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi
D.ieu est Le Seul qui contrôle tout ce qui arrive et s’Il nous envoie des épreuves, c’est pour apprendre à grandir et à nous dépasser. Lorsqu'on commence à accuser la terre entière, on réduit ce qui nous arrive à quelque chose de factuel et immédiat. Ainsi, on manque l’opportunité que l’on avait de grandir, puisqu’on est concentré sur les accusations à porter sur les “responsables” de nos malheurs. De plus, puisque, de toute façon, on ne va pas changer le monde entier, le fait d’accuser les autres ne va contribuer à créer en nous que… de la frustration. Autant ne pas perdre de temps à accuser les autres afin de nous concentrer sur l’essentiel et vivre pleinement notre vie.
3. Tu ne prononceras pas le Nom de l’Éternel ton D.ieu en vain
La relation avec Hachem peut certes être intime et personnelle, mais nous ne devons jamais perdre de vue que trop de familiarité engendre de la dérision. De même dans la vie, il faut savoir mettre des limites, car une trop grande spontanéité est non seulement contre-productive, mais également dangereuse. Dans la gestion de notre temps, les règles viennent permettre d’organiser nos initiatives, sinon on ne peut rien créer de solide et pérenne. De même dans les relations humaines, il faut mettre constamment des barrières de respect pour ne pas tomber dans les travers d’une trop grande familiarité.
4. Observe le jour du Chabbath pour le sanctifier
Le Chabbath s’apparente pour certaines à une somme de “39 travaux interdits”. Mais, comme le dit le Talmud, l’être humain ne peut pas en même temps produire et profiter. Les 6 jours de la semaine, nous sommes occupés à produire, et Chabbath, vient le moment de profiter vraiment ! Le Chabbath nous a en fait été ordonné pour prendre du recul par rapport à notre quotidien et nous concentrer sur les vraies priorités de la vie et en retirer de l’inspiration pour toute la semaine qui suit. De plus, à l’heure de la télécommunication à outrance, ce jour nous permet de passer de vrais moments de qualité avec nos proches.
5. Honore ton père et ta mère
Lorsque l’on respecte ceux qui nous ont mis au monde et accompagnés jusqu’à aujourd’hui, on développe petit à petit à l’intérieur de nous la notion de reconnaissance. Se remplir de reconnaissance envers ceux à qui nous devons tant nous permet de réaliser à quel point rien ne va de soi et donc d’encore mieux apprécier ce que l’on reçoit. De plus, lorsque l’on respecte les autres, en particulier nos parents qui sont à l’origine de notre existence, c’est notre existence propre que l’on respecte.
6. Tu ne tueras pas
Le meurtre résulte du fait qu’une personne en considère une autre comme “dérangeante” ou insignifiante. Dans ce cadre-là, “tuer” l’autre signifie être dans le refus des éléments qui composent notre réalité. En fait, chaque être humain a été mis sur notre chemin pour une raison. Il faut apprendre à composer avec notre réalité, c’est-à-dire les bons et les “mauvais” éléments. Car tout événement et toute personne a une raison d’être, et dénier la réalité nous fait inévitablement manquer des occasions.
7. Tu ne commettras pas d’adultère
La Torah nous enjoint de limiter les relations avec les personnes de l’autre sexe au strict nécessaire. De risquer d’avoir une liaison extraconjugale, et donc de ruiner sa vie familiale, n’est pas le seul problème. En fait, quand on apprend à diriger son énergie émotionnelle exclusivement vers son conjoint, en découlent une alchimie et une complicité qui vont nous faire jouir de sentiments intérieurs profonds.
8. Tu ne voleras pas
Au-delà du fait que voler n’est pas moral, aller chercher les possessions chez les autres revient à chercher d'autres ressources que celles dont nous sommes dotés. Or, les outils dont nous sommes dotés sont ceux dont nous avons précisément besoin pour réaliser notre mission sur terre. Ceux qui volent leur prochain, au-delà du caractère immoral de leur acte et de leur inévitable incapacité à jouir de ce qui ne leur revient pas, sont en fait, dans le fond, des éternels insatisfaits...
9. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain
Se réfugier derrière un mensonge, c’est fuir ses responsabilités. Bien que nous ne soyons pas fiers de certains faits, le fait de ne jamais mentir est le véritable secret pour apprendre à assumer pleinement la portée de nos actes. Lorsque l’on s’assume pleinement, dans les bonnes choses comme les pires choses, on acquiert une estime de soi inconditionnelle.
10. Ne convoite pas la femme de ton voisin
Ce commandement nous enjoint de limiter notre curiosité vis-à-vis des autres. Il est un principe connu que “l’herbe est toujours plus verte chez son voisin”. De se concentrer sur les biens ou les réjouissances de l’autre (en allant regarder les réseaux sociaux notamment) nous empêche de vraiment nous concentrer sur ce que nous avons. Or, si nous ne sommes pas concentrés sur nos propres possessions et sur nos joies, nous ne pourrons jamais les vivre pleinement. Ce commandement est donc le principe sous-jacent d’être heureux avec ce que l’on possède.