« Tu pourras te donner un roi, celui dont l’Éternel ton D.ieu approuvera le choix. » (17:15) La Torah est éternelle ; depuis la nuit des temps elle nous transmet des messages nous guidant génération après génération. Alors comment comprendre et appliquer ce commandement puisqu’aujourd’hui nous sommes sans roi ?
Le peuple juif n’a qu’un seul Roi, Hachem, le D.ieu tout puissant ! (Rabbanite Jungreis).
Grâce à la Tsni'out, que nous soyons dans l’intimité de notre foyer, au travail, dehors entre amies ou même en vacances, nous devons toujours nous rappeler de placer notre unique Roi devant nous. Comme nous l’enseigne David Hamélekh : J’ai placé Hachem devant moi. »
Pourtant dans la Kédoucha lors de la répétition de la 'Amida il est écrit : « Saint, saint, saint est le Seigneur des Armées. Le monde entier est rempli de Sa gloire. »
Un dilemme se pose alors : si le monde est rempli de la gloire d’Hachem, pourquoi devoir constamment se rappeler de « placer Hachem devant moi » ?
Parce que j’ai le choix. Le libre arbitre de servir Hachem, de craindre Hachem, d’aimer Hachem par le biais de mes intentions, de mes pensées, de mes paroles ou de mes actes.
La Mitsva de la Tsni'out regroupe un large éventail de lois instaurées en majorité par nos Sages (Da’at Yéhoudit) qui vont me toucher dans ce que j’ai de plus sensible : mon aspect extérieur. Depuis des milliers d’années, des Sages de toutes tendances se sont penchés sur la Tsni'out afin de nous transmettre des directives, des remparts protégeant notre trésor de beauté, notre unicité.
Lorsque je vais choisir une jolie tenue dans un magasin, j’ai le choix ! Vais-je penser à la Tsni'out ? Vais-je désirer la Tsni'out ? Vais-je avoir la force et la détermination de dire non aux pantalons et aux mini-jupes pour opter pour des robes ou jupes aux bonnes longueurs ? Vais-je choisir une tenue qui m’ira et qui me plaira, mais qui aussi véhiculera l’image d’une fille d’Israël plaçant Hachem au centre de sa vie ? Y a-t-il quelque chose de plus beau et de plus précieux que de penser à Hachem et vouloir lui donner des petites attentions dans notre quotidien ?
Oui, l’aspect extérieur joue un rôle fondamental, et à chaque fois que je vais opter pour la Tsni'out de l’habillement ou du comportement, j’accomplirai entre autres le commandement : « Vous garderez Mes commandements et les mettrez en pratique : Je suis le Seigneur. Vous ne profanerez pas Mon saint Nom ; mais Je serai sanctifié parmi les enfants d'Israël; Je suis le Seigneur qui te sanctifie. » (Emor 22:31)
Même grâce à une petite Mitsva dans la Tsni'out, j’ai le mérite de sanctifier le Nom divin (Kiddouch Hachem) ! Surtout lorsque je suis bien mise et dégageant une image d’une femme épanouie et bien dans sa peau.
Lorsque je venais de faire Téchouva, mon futur mari m’annonça que je devais complètement couvrir ma chevelure. Travaillant dans la mode, j’étais pétrifiée, mais je ne voulais pas non plus refuser, ayant peur de le perdre. Vivant dans des pays différents, nous parlions au téléphone et lorsqu’il m’annonça la nouvelle fatale, j’acceptai à contrecœur. Seulement quelques jours après, en me baladant dans les rues de Manhattan où je vivais, je remarquai alors une femme juive pratiquante magnifique. Elle était vêtue de vêtements très élégants, et parée d’un superbe foulard en soie qui couvrait tous ses cheveux. Elle marchait heureuse et semblait très épanouie et très jolie. Je compris de suite qu’Hachem m’avait dans Sa grande bonté envoyé cette femme afin de me rassurer. Que je pouvais être jolie, élégante tout en étant Tsanoua. Cela n’est pas contradictoire. Je compris que la Tsni'out était bien plus subtile que des lois strictes et rigides et que je pouvais exprimer mes goûts en les unissant avec les lois instaurées par nos Sages, nos maîtres.
« Or quand il siègera sur le trône, il écrira pour son usage, dans un livre, une copie de cette loi (…). Elle sera auprès de lui, et il la lira sa vie durant, afin qu’il s’habitue à vénérer l’Éternel, son D.ieu, qu’il observe le contenu de cette Torah et pratique les présents statuts, afin que son cœur ne s’enorgueillisse pas à l’égard de ses frères. » (17:18-19)
Grâce au Séfer Torah que le Roi d’Israël gardera constamment sur lui (Rachi), il saura comment réagir face aux évènements de sa vie (Hatam Sofer) puisque la Torah l’accompagnera toujours.
La Tsni'out, les amies, est pour nous les princesses d’Israël, comme ce Séfer Torah pour le roi d’Israël. Nous la portons H24 avec nous et sur nous. Nous « vénérons » ainsi « l’Éternel », nous « observons le contenu de cette Torah » qui sont toutes les lois qui s’y appliquent et nous affinerons ainsi l’une des qualités essentielles : l’humilité. Le roi devait limiter « femmes, or et argent » (17:17) pour servir Hachem avec la plus grande simplicité malgré son haut rang. Voilà de quoi nous inspirer en ce beau mois d’Eloul quand le Roi du monde est dans les prés, tout près de nous. Par le biais de la Tsni'out, je vais affiner mon humilité en agissant et en m’habillant convenablement et dignement telle une princesse d’Israël, mais sans jamais oublier que j’ai un père et un roi au-dessus de moi !