“Longue vie à Yossef !”, “Longue vie au vice-roi d’Égypte !”
Voici comment Yossef est chaleureusement accueilli par la population égyptienne après sa nomination. Il n’en revient pas lui-même de ce miracle incroyable que lui a fait Hachem !
Après avoir été vendu par ses frères comme esclave, puis avoir passé douze longues années à dépérir dans une prison égyptienne, il est nommé du jour au lendemain et de façon totalement inespérée vice-roi d’Égypte. Malgré la joie qui envahit Yossef à cet instant, une inquiétude le saisit : comment va-t-il parvenir à épouser une femme juive et fonder un foyer juif dans un tel contexte ?
Revenons quelques années auparavant pour répondre à cette question et comprendre le miracle dont il va bénéficier.
Dina, la fille de Ya’acov, avait été kidnappée par Chkhèm. L’ayant forcée à avoir une relation, elle est tombée enceinte d’une petite fille qu’elle a appelée Osnat (qui vient de “Assone” qui signifie “catastrophe”).
Mais ce petit bébé rappelle bien trop de mauvais souvenirs à Dina et à toute la famille. De plus, Ya’acov a peur que quelqu’un s’en prenne à ce petit bébé par vengeance de ce qui avait été fait à Dina. C’est ainsi que Ya’acov prend la douloureuse décision de faire adopter Osnat par une famille égyptienne. Sur son cou, il prend la précaution de lui mettre comme pendentif, un camée comportant un message inscrit dessus.
Osnat grandit donc chez sa famille adoptive, dont le chef de famille se trouve être un certain “Monsieur Potiphar”. Par la suite, lorsque Yossef a servi comme esclave pendant un an chez ce fameux Potiphar, elle l’a côtoyé pendant une année entière sans jamais savoir qu’ils étaient de la même famille.
Puis, Yossef a été envoyé en prison pour une longue période de douze ans ; et pendant tout ce temps-là, Osnat conservait son pendentif comme la chose la plus précieuse qu’elle avait au monde… C’était en effet l’ultime et unique lien avec ses véritables origines.
Et voilà que notre Yossef, par un retournement de situation prodigieux, est nommé vice-roi d’Égypte. Tout le monde se précipite dans les rues égyptiennes pour le féliciter et lui jeter des perles et des bijoux sur son char, comme le veut la tradition. Osnat fait partie de la foule et lorsqu’elle le voit passer, tout d’un coup, ne sachant pas ce qui lui prend, lui envoie son précieux pendentif.
“Mais qu’est-ce qui m’a pris de lui envoyer mon bien le plus précieux?!”, se demande-t-elle.
Elle n’a pas le temps de regretter son acte puisque dès que le bijou tombe dans le char de Yossef, le voici qui lit le message inscrit dessus : “Quiconque épouse cette jeune femme doit savoir que ses enfants seront des descendants de la maison de Ya’acov”.
Yossef n’en revient pas. Il retrouve la femme qui lui a envoyé ce bijou et finit par l’épouser.
De ce mariage naîtront deux fils qui deviendront des Juifs parfaitement accomplis, Ephraïm et Menaché. Menaché vient de “Nachani”, qui signifie “faire oublier” et fait allusion au fait que Yossef était affligé du fait d’avoir oublié une partie de la Torah que son père lui avait transmise. En effet, Yossef révisait constamment la Torah que son père lui avait enseignée, mais il en avait oublié une grande partie à cause des souffrances qu’il avait subies. Ephraïm vient de “Para”, qui signifie “fructifier”, car Hachem l’a “fait fructifier dans son pays de misère”.
De cet épisode de la Bible, parmi la multitude de messages véhiculés, en voici un qui est fondamental.
Hachem a préorganisé ce mariage depuis des années. Bien que l'enchaînement des événements paraisse illogique et la route assez longue pour y parvenir, Yossef, contre toute attente, a pu épouser une femme juive et fonder un foyer dans lequel ses enfants seront des êtres parfaitement accomplis.
Hachem assiste toute personne ayant de bonnes intentions pour se marier. Même si le dossier paraît “compliqué”, même si le parcours de cette personne est un peu chaotique, Hachem réserve à chacun d’entre nous le ou la partenaire parfaitement adéquat(e) pour réaliser cette magnifique ambition qu’est celle de fonder un foyer juif. Il est vrai que certains cas paraissent plus difficiles que d’autres, mais rien n’est impossible pour Hachem. Il faut se dire la chose suivante : si Hachem a envoyé à Yossef une femme extraordinaire alors que la situation paraissait complètement inextricable, c’est bien le signe qu’Il soit capable d’envoyer le conjoint le plus parfaitement bien adapté à chacun d’entre nous, quel que soit notre background social, familial ou religieux.
Et Il le fait ! Il est écrit dans le Talmud : “Que fait Hachem depuis que le monde a été créé ? Il assemble les couples”. Jour après jour, Hachem provoque des rencontres improbables entre deux êtres qui pourtant n’étaient pas disposés.
Vous connaissez ces histoires que l’on entend parfois ? “Je ne devais pas aller à ce mariage, d’ailleurs je me demandais bien pourquoi on m’avait invitée, j’ai été sans trop savoir pourquoi… puis j’ai rencontré le frère du marié”, ou bien “C’était mon voisin pendant toute mon enfance et nous allions dans la même synagogue, mais je ne l’ai jamais rencontré... jusqu’au jour où l’on m’a proposé un Chiddoukh et j’ai découvert qu’il habitait dans ma rue et que nous avions de nombreux amis en commun”, ou bien encore “Je viens d’une région en France où il n’y a presque pas de Juifs, puis je suis partie sur un coup de tête pour un séjour en Israël et je suis revenue avec… mon ‘Hatan” !
Que nous ayons toujours le mérite d’assister à de tels miracles et de voir la Main prodigieuse d’Hachem dans toutes ces unions, et que nous ayons le mérite qu’Il assiste tous les couples à fonder un Bayit Nééman Béisraël, une maison juive parfaitement authentique où règnent l’amour, la joie et la sainteté.