Le thermomètre affiche 39°C et moi, je dois donc garder mes coudes couverts, une jupe oui, mais avec des collants en dessous, et, cerise sur le gâteau, un couvre-chef… Ah, et j’allais oublier, si possible garder la mine fraîche et éviter d’avoir l’air d’un rôti de dinde en train de roussir sous un grill. Tout un programme. Comment s’en sortir et par où commencer ?
Telles furent mes réflexions en ce début d’été torride en plein Paname transformé, pour ce qui est du climat, en Acapulco le temps d’un été. Pourtant, forte de la conviction intime et profonde que toutes Tes lois visent mon bien le plus ultime, je me suis armée de courage. Et d’un bon brumisateur.
Question de gratitude
Si l’on y réfléchit bien, le dilemme ne devrait pas susciter chez nous tant de tergiversations. L’équation est finalement simple : au fond, tout ce que nous possédons au monde ne nous a-t-il pas été octroyé par D.ieu en personne ? Ce même D.ieu qui nous écoute et nous soutient, accède à l’écrasante majorité de nos demandes, nous accorde la vie, la santé, la joie, la subsistance, une famille, des opportunités et la liste est encore longue. Et que nous demande-t-Il en retour ? De bien vouloir accomplir des actes qui s’avèrent finalement viser notre bien absolu !
Alors, certes, il n’est pas aisé d’afficher un look pudique alors que les gens tout autour se dévêtissent de manière inversement proportionnelle aux températures qui grimpent. Mais on reconnaîtra qu’il est plus difficile encore de faire preuve d’ingratitude et de renoncer à la valeur incommensurable de cette Mitsva ! En effet, une Mitsva accomplie avec peine (comprenez : rester Tsnou’a - pudique en plein été) est considérée comme un véritable acte de bravoure et il est infiniment apprécié aux yeux d’Hachem. Perdrions-nous une si belle occasion de prouver notre amour envers le Créateur ?
Etre une porte-parole
En fait, la Tsniout est une affaire de prise de conscience. Une jeune fille qui ignore qui elle est et qui vit dans la négation inconsciente de son identité vivra effectivement la Tsniout comme une entrave à son bon développement, voire un mal dont D.ieu souhaiterait l’accabler… En revanche, pour celle qui a pris la peine de se connaître et de comprendre quelles sont ses valeurs, alors la Tsniout n’est plus un joug, elle devient une évidence ! Pour celle qui a compris qu’elle est la porte-parole du Roi des rois, alors la Tsniout devient une alliée ! Elle prend soudain conscience qu’il s’agit du plus précieux présent que D.ieu n’ait jamais offert aux filles d’Israël, en leur permettant de couvrir leur extériorité pour mieux révéler leur intériorité. Y a-t-il de plus grande marque d’amour de la part du Créateur à notre égard ?
Une valeur inestimable
La sensation fallacieuse de « valoir quelque chose » procurée en portant des vêtements non-conformes à la Tsniout (pudeur) est si éphémère… Elle est surtout insignifiante en comparaison du bonheur intense procuré par la Tsniout ! Et c’est justement la difficulté première qui réside dans l’accomplissement de cette Mitsva, surtout dans les circonstances actuelles, qui entraine dans un second temps une sensation de joie inégalée, doublée du sentiment limpide que l’on vient de remporter une victoire. La femme qui a la chance inouïe de se vêtir de manière pudique n’est plus en prise avec l’illusion qu’elle vaut quelque chose : elle sait qu’elle a une valeur intrinsèque inestimable, elle est la fille du Roi des rois !
Une femme armée de l’intime conviction que la Tsniout est ce qu’elle a de plus cher pourra surmonter toutes les difficultés, franchir tous les obstacles : sous 40°C ou en plein hiver, que la mode soit au court ou au contraire au long, dans une société aux antipodes des valeurs de la Torah ou en plein quartier orthodoxe, elle ne se départira jamais de son port princier…