Mor Maman, ex-Miss Israël et représentante de son pays au concours Miss Monde 2014, partage avec beaucoup de discernement ce qu'elle a toujours su en son for intérieur : le peuple juif est le "diamant d'Hachem". Mais voilà qu'après la tragédie du 7 octobre, elle ressent l'urgence de protéger son peuple : respecter la Tsni'out demandée à la femme juive, décision qui était a priori pour elle "contre-nature". Récit.
Hachem a donné Sa Torah au peuple juif. Nous sommes un 'Am Ségoula, un peuple de prédilection, le diamant d’Hachem.
Une décision contre nature
Et à l'origine de toute la Torah et des Mitsvot, se trouve une sagesse. Hachem demande aux femmes de respecter les règles de Tsni’out (pudeur) et avec la tragédie du 7 octobre, j'ai compris que mon peuple avait réellement besoin de quelque chose de plus grand que ce que nous pensons.
Un simple exemple : il y a toutes les prières. Moi, par exemple, lorsque nos soldats entrent dans Gaza, on me demande en quoi les prières peuvent-elles aider ? Ou encore, les élèves de Yéchiva, en quoi peuvent-ils aider ? Il y a les soldats qui combattent vraiment sur le terrain et il y a toutes les prières, toutes les Mitsvot que nous accomplissons et qui nous protègent.
Et je suis parvenue à la décision très rapide qu'il fallait que je fasse quelque chose pour instaurer un changement, un changement au-delà de la nature. Et c'est de là qu'est venue cette décision de respecter les règles de la Tsni’out.
Comme un mauvais pressentiment…
Pendant 'Hol Hamoèd Souccot (quelques jours avant le 7 octobre), j'ai vécu une petite révolution. J'ai eu le sentiment que quelque chose de négatif se produisait... Oui, je ne me suis pas sentie bien, je n'ai pas cessé de pleurer pendant toute la fête de Souccot, j'ai ressenti une tristesse, comme si mon âme avait ressenti que quelque chose allait se passer.
Je suis sortie avec des amies un soir à une fête, je portais une robe vraiment courte et inconfortable. Je suis rentrée chez moi, j'ai eu le sentiment que quelque chose n'allait pas chez moi, et j'ai parlé à Hachem ! Je lui ai dit : "Hachem, je ne veux plus de ça, je ne veux plus rentrer comme ça chez moi, je ne veux plus rentrer chez moi avec le sentiment d'être trop exposée ou qu'on m'a regardée."
Cette idée que je me suis ajoutée, c'est le principe de Chemirat Négui’a (s'abstenir de contact physique avec une personne du sexe opposé). Et j'ai vraiment demandé quelque chose : je veux me purifier, je veux faire peau neuve, cette idée résonne et a de l'influence sur moi parce que j'assiste à des cours de Torah une ou deux fois par semaine : le spirituel est bien présent en moi. Il ne s'agit pas de quelque chose d'éloigné mais bien d’une notion concrète que j'étudie.
Une prière simple et sincère
Je me suis sentie très mal le 7 octobre, lorsque l'événement a eu lieu. Lorsque j'ai demandé à Hachem de me conformer à la Tsni’out, je Lui ai dit que je ne savais pas le faire. C'est difficile, ma garde-robe n'est pas pudique. Je n'ai rien de pudique dans mon armoire, je n'ai pas de jupes. Tout est ouvert et je ne savais pas comment m'y prendre. Puis le 7 octobre est arrivé et je me suis dit : "maintenant, je le fais".
En pratique, j’ai ouvert mon armoire et j’ai improvisé : j'ai commencé à sortir tous les vêtements non-pudiques, à prendre des robes non-pudiques que j'ai assemblées avec des vestes. Je le répète : une personne qui n'est pas dans le spirituel ne comprendra pas le rapport, mais une personne spirituelle saura que c'est un sacrifice, et ce sacrifice, je l'ai fait en faveur de mon peuple. Nous sommes le peuple juif et une femme doit porter des vêtements pudiques.
J'ai fait quelque chose au-delà de ma nature, car la Tsni’out ne m'est pas naturelle, ça ne se retrouve pas dans ma garde-robe. J'ai fait quelque chose au-delà de ma nature afin qu'aient lieu des miracles au-delà de la nature. Et grâce à D.ieu, j'ai partagé le processus que je vivais, ce que je faisais, et des milliers de femmes m'ont suivie dans le respect de la Tsni’out, du Chabbath, de l'allumage des bougies, des prières, et de trouver ce qu'il y a de beau dans la Torah.
Une famille royale
Car il y a à l'origine une logique. Une femme qui est pudique, même si elle n’est pas religieuse, même si elle ne croit pas en D.ieu, dès le moment où elle est pudique, elle est royale. Je le dis : regardez les femmes de la famille royale à Londres : vous ne les verrez pas en short ou porter des jeans, car c'est la royauté. Dès le moment où une femme s'habille de manière pudique, elle comprend qu'elle fait partie de la famille royale.
La Tsni’out me parle beaucoup. Aujourd'hui, je comprends la logique de cette idée. Si l’on prend le Chabbath, les lois de pureté familiale ou tout ce que la Torah nous demande, nous y décelons une sagesse. Le Chabbath, avec l’idée de faire une pause de toute la semaine, pour notre âme. La pureté familiale : des études démontrent la sagesse contenue dans cette idée, selon laquelle que le corps a besoin des lois de pureté familiale, du point de vue hygiénique. Pareil pour la Tsni’out : si tu comprends que tu fais partie d'une famille royale infinie, une fille d’Hachem, alors tu t'habilles avec royauté.
Mor Maman