Ete Tsara Hou Léya'acov ; ce sont des jours de souffrance pour notre peuple.
Le feu fait rage dans le monde entier. L’antisémitisme est censé appartenir au passé. Mais ceux d’entre nous qui sommes des survivants de la Shoah savent qu’Hitler n’était pas un phénomène isolé, mais la conséquence naturelle de siècles de provocation, d’oppression et de persécution contre les Juifs. Avec la défaite nazie, ces forces virulentes ne se sont pas éteintes, elles ont été temporairement réduites au silence, attendant l’occasion d’attaquer à nouveau les Juifs ; désormais, les Arabes ont une plateforme à partir de laquelle ils peuvent débiter leur mal, les loups vicieux peuvent à nouveau aboyer.
Nos problèmes internes s’y ajoutent. Aux Etats-Unis, les campus universitaires sont saturés de groupes islamistes haineux et tragiquement, des étudiants juifs, qui n’ont aucune connaissance du judaïsme, se joignent à eux. Ces étudiants n’ont aucune notion de Torah. Ils ne connaissent même pas l’histoire juive élémentaire. Leur seule association au judaïsme est le terme « Shoah », mais ils ne savent rien non plus de la Shoah, d’où leur grande vulnérabilité : c’est pourquoi il est possible de leur vendre des salades que les Arabes sont les nouvelles victimes de la Shoah et qu’Israël est l’agresseur.
Ajoutez-y l’animosité dans nos communautés. C’est une vieille maladie juive. Hélas, il y a toujours parmi nous ceux des délateurs ou des individus qui causent la dissension pour la dissension. Nous avons besoin d’unité autour de notre Torah, de ‘Hessed (actes de bonté) et d’engagement envers les Mitsvot, nous avons besoin de prières pour invoquer la compassion d'Hachem. Dans ce climat tendu, il est sympathique d’entendre une bonne histoire, qui fait sourire et chaud au cœur. C’est une telle histoire que j’aimerais vous livrer.
Une Ba'alat Téchouva de notre organisme Hinéni, qui continue à étudier régulièrement avec nous, a confié à ma fille ‘Haya Sora qu’elle comptait tous les jours le 'Omer, et après chaque décompte, récitait une prière spéciale pour demander à Hachem de lui envoyer des occasions de faire du ‘Hessed. Depuis qu’elle a commencé ces prières, elle a rencontré d’incroyables occasions de prodiguer du bien autour d’elle.
Cette histoire a marqué ‘Haya Sora. Ce soir-là, ou dirais-je plutôt ce matin là, à une heure du matin, après avoir enfin fini ses multiples tâches de maîtresse de maison et d’enseignante à Hinéni, elle s’est assise pour lire les journaux juifs qu’elle reçoit chaque semaine chez elle. Elle ouvrit le Jewish Press ainsi que le Yated.
Ma fille ‘Haya Sora est une lectrice assidue. Elle lit le journal de bout en bout et trouve même ces petites annonces obscures qui échappent à la plupart des lecteurs. Réfléchissant à une occasion de faire du ‘Hessed, elle feuilletait le Yated lorsqu’elle aperçut une petite annonce : « PERDU à Boro Park, une alliance en diamant et une bague de fiançailles. » Cette description était suivie d’un numéro de téléphone.
Quelques minutes plus tard, ‘Haya Sora sortit le Jewish Press. En feuilletant les pages, elle aperçut cette fois-ci encore une petite annonce : « TROUVÉ dans le quartier de Boro Park une alliance en diamant et une bague, téléphonez à Nat » suivie d’un numéro de téléphone.
« C’est une opportunité de ‘Hessed. Ça ne peut pas être une coïncidence », se dit ‘Haya Sora. « Je vais téléphoner et me renseigner. Très certainement, la personne qui a inséré son annonce dans un journal ne lit pas l’autre, et elles ne verront pas ces annonces. » Bien entendu, ‘Haya Sora téléphona. Elle découvrit que la bague appartenait à une femme ‘Hassidique qui n’avait jamais vu l’annonce parue dans le Jewish Press. Elle avait perdu la bague avant Pessa’h, en était très perturbée, pas seulement pour des raisons financières, mais surtout en raison de la grande valeur sentimentale de ce bijou. Quelqu’un lui avait suggéré de mettre une annonce dans un journal. Son mari rit. « Cela s’est passé avant Pessa’h, dit-il. Quelle chance as-tu de la retrouver ? Ne sois pas ridicule ! »
Mais elle inséra néanmoins l’annonce. Elle aurait dû paraître la semaine précédente, mais en raison d’une erreur, elle fut publiée une semaine plus tard.
L’homme qui avait trouvé la bague avant Pessa’h recherchait sa propriétaire partout. Sans succès, il avait décidé de faire paraître une annonce dans le Jewish Press cette semaine-là !
Alors, je vous le demande, mes chers lecteurs, quelles sont les chances de trouver une bague en diamant qui a été perdue avant Pessa’h quelque part à Boro Park ? Et quelles sont les chances que quelqu’un trouve cette bague et recherche incessamment sa propriétaire ? Et quelle est la probabilité que les personnes impliquées insèrent des annonces la même semaine dans des journaux différents ? Et enfin, quelle est la probabilité qu’un lecteur voie les deux annonces et fasse deux plus deux ? Cela peut arriver si vous aspirez à faire du ‘Hessed.
Cette histoire devrait nous faire réfléchir. En dépit de tous nos malheurs, notre peuple est merveilleux : il ne perd jamais espoir, il restitue les objets perdus et est un catalyseur de bonnes actions.
J’aime toujours considérer de telles histoires comme des métaphores. En tant que Juifs, nous avons perdu nos diamants… un grand nombre de Juifs sont devenus étrangers à la Torah, nous avons perdu le Beth Hamikdach…mais nous ne perdons jamais espoir que le trésor reviendra. Tout comme la bague a été retrouvée, les Juifs retrouvent le chemin de la Torah. Notre époque se caractérise par une vague presque sans précédent de Ba'alé Téchouva. Nous avons retrouvé notre chemin pour Erets Israël et prions pour que rapidement et de nos jours, le Beth Hamikdach y soit reconstruit. Un Juif trouve toujours l’alliance en diamant qui le relie à tout jamais au Sinaï, à la Torah et à Hachem.