Cet article sur le Chalom Bayit, la paix conjugale, est exclusivement réservé aux hommes, c’est pourquoi Mesdames, je vous conseille vivement de le lire !
Nous allons parler d’un sujet particulièrement sensible à nous autres venus de la planète Mars, il s’agit du portefeuille. Nous avons en tant que mari/père de famille, le souci constant de la subsistance. D’une part, la loi juive nous oblige à subvenir aux besoins de nos épouses (Traité Kétoubot), de l’autre on ressent instinctivement le besoin de mettre à l’abri ceux qui dépendent de nous, virilité oblige.
C’est pourquoi les gens font des études supérieures, des heures sup’ au boulot, des investissements et des épargnes pour que personne autour d’eux ne manque de quoi que ce soit. Pourtant, nous le savons, la subsistance est dispensée par D.ieu suivant nos mérites et notre Mazal (notre sort) comme les textes nous l’établissent (Voir traité Moéd Katan, p.28). Alors en plus de notre Hichtadlout (notre participation matérielle) dont le but est de dissimuler la main divine nourricière, nous nous essayons à toutes sortes de Ségoulot (astuces ésotériques) comme l’ablution des mains, le Birkat Hamazon (les actions de grâce après avoir consommé du pain) avec ferveur (etc.) que les décisionnaires établissent comme étant des machines à sous à portée de main.
C’est pourquoi, j’aimerais vous faire part de la plus efficace des Ségoulot, celle mentionnée dans le Talmud il y a environ 2000 ans. C’est là, que Madame la dépensière rentre en jeu. En fait, vous ne me croirez sûrement pas – du moins pas avant d’avoir vu les sources talmudiques adjacentes – mais il faut laisser dépenser vos femmes pour vous enrichir !
Ce n’est pas si rudimentaire que cela, ne vous inquiétez pas, mais l’esprit y est.
Âmes à sensibilité machiste s’abstenir !
Messieurs tenez-vous bien, Mesdames quant à vous, profitez bien du spectacle, j’ouvre le bal.
Commençons par le début, la Guémara, au traité Baba Métsia (p.59), dit au nom de Rabbi Helbo : « Un homme doit toujours être attentif au respect qu’il donne à sa femme car la bénédiction ne résidera dans sa demeure que grâce à sa femme, comme le dit le verset "Et à Avram on fit du bien grâce à elle" » (Genèse 12:16).
Premier constat : la bénédiction n’est pas due aux heures sup’ de monsieur, ni à son bagou commercial ou encore à sa nouvelle stratégie marketing mais à sa femme Déborah.
On pourrait tout de même pinailler et faire une distinction entre l’argent à proprement parler et la bénédiction, qui serait plus de l’ordre de la bonne humeur générale dans la maison ou de la chance de trouver une place de parking du premier coup le soir en rentrant à la maison, mais la Guémara continue au grand dam des machos.
Une ligne plus bas, il est fait cas de Rava qui disait au gens de Mékhoza (sa région) : « respectez vos épouses afin que vous vous enrichissiez » (ibid.) Là plus le moindre doute, il s’agit bien d’euros, de dollars ou de livres sterling chacun selon son pays. Lorsqu’on respecte nos femmes, elles ramènent des espèces sonnantes et trébuchantes.
Et pour ceux qui prétendraient que ce n’est pas leur cas, puisqu’ils sont riches bien que leur femme soit malheureuse, qu’ils se mettent à les respecter, ils pourraient doubler leur capital !
S’il y a encore des hommes à ce stade-là de l’article, je les félicite, sinon j’écris pour ces dames qui, je pense, liront jusqu’au bout…
Comment comprendre cet enseignement – le respect des épouses fait gagner de l’argent ? De prime abord, cela n’a pas de sens, c’est même irrationnel, tâchons d’en comprendre la logique.
L’explication du Rav Chlomo Zalman Auerbach
Un des fondamentaux de la Providence divine qui touche aux attributs divins est le principe de Midda Kénèguèd Midda – mesure pour mesure. Le Midrach (Chémot Raba 1:22, Tana Débé Elyhaou Raba, chap.7 etc.) déclare explicitement « D.ieu ne rétribue que suivant le principe de mesure pour mesure ».
Partant de là, le Rav Auerbach entame sa démonstration et ouvre avec une question : En quoi le respect de la femme est il une garantie de subsistance ? Quelle est la mesure pour mesure qui le justifie ?
Se référant à la section de la Genèse, il fait remarquer que suite à la faute originelle, la femme fut frappée pour avoir mangé et fait manger du fruit défendu, et fait remarquer quelle fut sa condamnation :
« Et il te dominera » (Genèse 3:16). Le machisme était né !
Et le Rav continue avec le châtiment de monsieur :
« À la sueur de ton front, tu mangeras du pain » (Ibid.3:19) La naissance du Pôle Emploi…
Alors le Rav explique, D.ieu dit à l’homme : « Si tu délies la malédiction qui plane sur elle, J’en ferai de même avec la tienne et tu n’auras plus besoin de t’efforcer pour subvenir à tes besoins » mesure pour mesure oblige !
C’est ainsi que, sans un business plan sorti des grandes écoles, ou d'investissements boursiers douteux, un homme peut s’enrichir à travers le respect et l’honneur qu’il octroiera à son épouse.