Dans le langage professionnel, un « vertigo » se produit lorsque la vitesse de l’avion enfonce fortement le pilote dans son siège et lui donne le sentiment que la force d’attraction du globe terrestre est ce qui le pousse vers son siège.
Il est donc persuadé que sa tête est vers le haut, en direction du ciel, mais, en réalité, il est à l’envers, avec la tête en bas. En raison de la vitesse extrême de l’avion, il a l’impression d’avoir la tête en haut, mais ce n’est qu’une illusion.
Qu’est-ce que le pilote doit faire dans un cas pareil ?
J’attire votre attention sur ce qu’écrit Mordékhaï Arnon dans le journal Michpa’ha sur le pilote et l’histoire du vertigo.
Il y a plus de vingt ans, un pilote très actif et bourré de talents est arrivé à la Yéchiva Or Saméa’h. Ses supérieurs lui avaient prédit un avenir de chef d’escadrille, mais il préféra étudier à la Yéchiva et se consacrer à l’étude de la Torah.
Un jour, il fut invité par ses amis de l’escadrille, qu’il avait quittés, pour relater la révolution intervenue dans sa vie. Pourquoi et comment avait-il décidé de faire Téchouva ?
Dans un langage acéré et éloquent, il leur décrivit son histoire, de manière à ne laisser aucune autre possibilité logique que de suivre sa voie. Mais alors, l’un des pilotes objecta : « Pourquoi devrais-je modifier mon mode de vie agréable ? Je suis bien comme ça, j’aime la vie confortable que je vis actuellement. Je ne veux pas changer. »
« Mais dans la Torah, il est écrit que ton mode de vie n’est pas juste, répondit le pilote nouvellement repenti, tu es susceptible de te retrouver au Guéhinam, en enfer. »
« Que m’importe l’avenir ?, insista le pilote, maintenant, je suis bien. »
« Écoute ce que tu dis, répondit notre homme. Nous avons suivi tous deux la formation de pilote, nous avons tous appris comment nous conduire en cas de vertigo.
Qu’est-ce qu’un vertigo ? Comme dit, c’est une situation dans laquelle le pilote voyage de nuit et ignore si les lumières qu’il aperçoit sont des étoiles ou des lumières émanant de la terre, s’il vole droit, avec la tête en haut, ou à l’envers, avec la tête vers le bas, car les étoiles du ciel et les lumières sur terre se ressemblent. La vitesse de l’avion enfonce fortement le pilote dans son siège et lui donne le sentiment que la force d’attraction du globe terrestre le pousse vers son siège, et il est donc persuadé d’avoir la tête en haut vers le ciel, alors qu’en réalité, il vole à l’envers, avec la tête vers le bas. En raison de la vitesse extrême de l’avion, il a l’impression d’avoir la tête en haut, mais ce n’est qu’une illusion. »
Et de poursuivre : « Nos enseignants du cours de pilote nous ont appris à répéter et à mémoriser : ne te laisse pas guider par tes émotions, repose-toi uniquement sur les appareils, car les sentiments peuvent t’induire en erreur. »
À ce stade, tu as cinq secondes pour prendre une décision : ou se reposer sur le sentiment qui t’induit en erreur, et selon lequel ta tête est en haut, et tirer sur les commandes pour s’envoler vers le haut, et, en réalité, tu peux plonger en quelques secondes vers la terre et t’écraser, ou bien plonger, pour ainsi dire, vers le bas, mais c’est en réalité un envol vers le haut pour être sauvé ! Et il y a eu plusieurs cas pareils.
Pour éviter un tel malheur, on nous a enseigné à suivre les règles et à nous reposer uniquement sur le poste de pilotage et les commandes, et non sur nos sensations. Les commandes indiquent que tu es à l’envers, et à toi de « plonger » pour t’élever vers le ciel.
Le sentiment est trompeur, alors maintenant tu te sens bien et tu ne veux pas changer ? Tu ne peux pas te reposer sur tes sentiments. Le livre, le poste de pilotage, et les commandes - la Torah - t’indiquent une autre voie que celle de tes sentiments - et tu es sur le point de t’écraser. »
Retenez vous aussi ce principe : ne vous laissez pas entraîner par votre sentiment de bien-être, pensez à l’avenir…