Cette histoire s’est déroulée il y a près de trente ans. Brouria Elimélekh, qui vivait dans la région du Sharon, rencontra une bonne copine à Tel-Aviv, et les deux femmes décidèrent de manger au restaurant. A la fin du repas, elles montèrent dans la voiture de l’amie de Brouria en direction de la sortie de Tel-Aviv, lorsque soudain, une voiture circulant en sens inverse percuta leur véhicule. Il s’agissait sans doute d’un conducteur qui avait perdu le contrôle de sa voiture.

Brouria, assise à côté de son amie, vola en direction du pare-brise qu’elle heurta avec puissance. « Je me suis retrouvée dans un chaos indescriptible », relate Brouria en fermant les yeux, revivant ces instants douloureux. « J’étais entourée d’une grande obscurité, j’ai entendu du bruit et de l’agitation autour de moi et une forte odeur d’essence pénétra dans mes narines. La voiture était à l’envers : la paroi de la porte était enfoncée sur moi et m’écrasait. Je me sentis étouffer. »

« J’étais alors une mère de trois enfants, pas du tout intéressée à respecter les Mitsvot. A mon réveil, en me retrouvant dans une telle situation - avec le menton ouvert qui saignait abondamment, je fus absolument bouleversée, et je commençai à appeler Hachem pour qu’Il m’aide à me sortir de là. « Fais quelque chose. J’ai des enfants qui ont besoin de moi », ai-je imploré.

Au bout d’un certain temps, les équipes de secours sont arrivées sur les lieux de l’accident - mais chaque minute d’attente me semblait durer une éternité. « Mon amie, la conductrice, s’en sortit presque indemne. Pour moi, en revanche, cela a été compliqué », relate-t-elle. « Il a fallu faire appel à un garagiste pour qu’il soude la porte afin que je puisse sortir, mais dans la région où l’accident a eu lieu, avec les embouteillages précédents ajoutés à ceux que nous avons formé par la suite - ce n’était pas si évident. »

Que fait-on dans un cas pareil ? On prie. Il n’y a pas d’autre solution. « J’avais tellement peur que la voiture n’explose pendant que je me trouvais à l’intérieur. Je n’arrêtais pas d’y penser, et je pensais aussi à mes chers enfants qui attendaient le retour de leur maman. De nombreuses pensées circulaient dans ma tête, et j’ai commencé à regretter de m’être rendue à Tel-Aviv et de les avoir laissés. J’ai senti que j’étais absolument désemparée, et tout ce qu’il me restait à faire, c’était de fermer les yeux, de m’unir avec Hachem et de pleurer pour qu’Il ait pitié de moi et me sorte de là. »


Et là, l’incroyable se produisit

Un homme qui passait par là en voiture s’arrêta, descendit de son véhicule et s’approcha d’elle. « Il s’approcha de la voiture, ouvrit la porte, me souleva et me déposa sur la route, jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Jusqu’à aujourd’hui, je ne comprends pas comment il a réussi, comment il a réussi alors que tout le monde avait échoué ? »

Ce jour-là, il y avait une grève des secouristes (Maguen David Adom) et seules quelques ambulances fonctionnaient. « Comme je saignais beaucoup, l’homme en question ne m’a pas laissée un instant. Même lorsque l’ambulance arriva, il m’accompagna dans le trajet en direction de l’hôpital et pendant toute la durée du voyage, m’encouragea et me rassura, me demandant de ne pas m’inquiéter. »

A son arrivée à l’hôpital, les médecins commencèrent à retirer de son corps les débris de verre, à l’aide d’un tuyau. « C’était une torture que je ne souhaite à personne. En même temps, je leur fis part de mon impression d’avoir du verre dans l’œil. Le médecin m’examina et me déclara avec indifférence : "Tu n’as aucun bout de verre dans l’œil, tu t’imagines des choses." Mais l’homme qui m’avait accompagné vit le bout de verre, indiqua aux médecins son emplacement, il m’a sauvé l’œil ! C’est clair. »


Qui était cet homme ?

Les médecins la firent entrer en salle d’opération pour coudre des points dans l’œil, et en sortant, elle chercha son « ange gardien », ce merveilleux accompagnateur qui s’était trouvé là pour elle exactement au bon moment - mais en vain. Il avait disparu, comme englouti par la terre. « J’ai crié aux médecins : "Où est l’homme qui était ici ?" Et eux, comme en plein délire, me demandèrent : "De qui parles-tu ? Personne n’était là." J’étais stupéfaite, je n’arrivais pas à en croire mes oreilles. "L’homme qui vous a dit que j’avais un bout de verre dans l’œil, où est-il ?" Ils me répondirent : "Tu t’imagines des choses". »

Brouria témoigne : « J’ai ressenti le besoin de confier mon expérience à un grand personnage, je savais qu’il y avait là un événement sortant de l’ordinaire, et je voulais obtenir des réponses. » Avec toutes les complications et les questions difficiles, Brouria s’adressa à l’un des grands rabbanim d'Israel.

Quelle fut la réponse du Rav ? « Eliahou Hanavi ! Appelle-le ange, appelle-le homme. Qu’importe ! Ce fut un envoyé du Ciel venu pour te sauver. C’est ce qui compte. » Bien entendu, la réponse du Rav l’étonna, mais la conduisit également à faire Téchouva, de A à Z.

« Hachem m’a sauvé deux fois : d’abord, le corps, puis l’âme. Et je Lui en serais reconnaissante toute ma vie. »