Notre histoire semble tout droit tirée de ces livres sur les vies des Tsaddikim. Prenez une ou deux minutes et découvrez ce qui nous est arrivé...
Troisième mois de grossesse. Premiers examens médicaux. Le médecin commence la consultation, mais un saignement intervient. Il sort de la pièce pour revenir avec deux autres médecins. Ils nous disent que nous devons avorter le fœtus car il présente deux trous au cœur et un sixième doigt à l’une de ses mains. Ces deux malformations laissent présager une Trisomie 21, donc un enfant « spécial » et 1001 autres détails qui font que le bébé ne survivra pas plus d’une demi-minute à sa naissance en raison de sa malformation cardiaque.
Au milieu de ce tumulte, ma femme Ochrat et moi-même sommes sous le choc. Nos yeux sont remplis de larmes. Nous ne comprenons pas ce qui nous tombe dessus et d’où vient cette affreuse nouvelle.
Deux précédentes grossesses, deux accouchements. Deux enfants en parfaite santé et heureux, et d’un coup un tel drame, en plein milieu de notre vie. Les médecins nous disent de monter à l’étage supérieur, où nous serons pris en charge pour un avortement immédiat. Nous refusons et convenons d’un rendez-vous pour une amniocentèse le dimanche suivant. Nous ne voulons rien entendre d’autre. Nous n’avons tout simplement pas eu le temps de « digérer » la nouvelle.
Va voir Rav ‘Haïm
Nous sommes sortis de l’ascenseur dans un silence assourdissant. Soudain, Ochrat prononça le nom de Rav Kanievsky. « Je voudrais que tu ailles recueillir une bénédiction de Rav ‘Haïm ». « D’accord », ai-je répondu. Et je me suis muré dans mon silence.
Retour à la maison. L’un des plus longs trajets de ma vie. Un chemin de 20 minutes qui m’a paru durer une éternité.
Je ne prononce pas un mot et elle non plus.
Le soir même j’appelle mon oncle qui fait partie des proches du Rav Kanievsky. Nous sommes mercredi soir. « OK, je vois ça pour toi », me dit-il. Un quart d’heure après, il me rappelle et me dit que le Rav me recevra à son domicile vendredi matin à 8 heures. Le Rav qui n’est pas moins que le Grand de notre génération. Le même Rav qui en général ne peut pas recevoir les gens avant deux ou trois mois, et pour les conseils et les bénédictions duquel les gens se déplacent depuis l’étranger.
Vendredi matin, 7h45. J’attends en bas des escaliers que le Rav rentre de la prière. Mais le temps semble figé.
J’entre chez le Rav. Je lui explique que le fœtus a deux trous dans le cœur et un sixième doigt. « Un sixième doigt, c’est un enfant spécial », prononce le Rav. Je pense alors que tous les enfants autistes que je connais sont « spéciaux »… Je demande sa bénédiction au Rav et lui demande si nous devons effectuer l’amniocentèse prévue le dimanche suivant. Je m’approche de lui et pose ma main sur son Stander (lutrin). C’est alors qu’il aperçoit mon alliance. « Coutume païenne », me lance-t-il. « Un homme ne doit pas porter d’accessoires féminins ». Je reste interdit. Quel rapport avec la situation ? « Je travaille avec des personnes non-pratiquantes, je veux montrer que je suis marié »… expliquai-je. Au même instant, le Gabaï (intendant) du Rav me demande de retirer mon alliance. Je l’enlève de mes mains tremblantes et m’apprête à la ranger dans ma poche. « Pas besoin, tu n’en as plus besoin… Retire cette bague. Et ne faites pas cette amniocentèse. Tout ira bien. Que D.ieu veille sur vous ».
Le bedeau du Rav me fit signe de partir, ce que je fis.
Je sors de chez le Rav et me retrouve dans une rue de Bné Brak. Je m’assois sur un banc et me mets à regarder le ciel. Puis je rentre dans ma voiture et je me dirige vers mon Limoud. Nous sommes vendredi. En chemin, je parle avec mon épouse et lui raconte ce qu’il s’est passé. « Je vais vendre mon alliance et mettre la somme reçue à la Tsédaka. A part ça, prenons un engagement sur une Mitsva. Qu’en dis-tu Ochrat ? ». « D’accord », me répond-elle d’une voix faible. « Alors accueillons Chabbath 10 minutes plus tôt. On va se renforcer et tout se passera bien ». Nous nous séparons sur ces entrefaites et je poursuis ma route vers mon lieu d’étude.
En fait, j’y suis allé par obligation. Ce jour-là, je n’ai pas réussi à étudier.
Les jours passent, le temps s’écoule. A chaque séquence de tests, l'hôpital appelle et nous demande : "Eh bien, qu'est-ce que vous décidez ?!". Nous continuons, comme d'habitude. Et à l’autre bout du fil un silence assourdissant.
Trois semaines plus tard, nous sommes convoqués pour effectuer un électrocardiogramme, afin de voir comment se porte le cœur du fœtus. A peine arrivés chez le médecin, et avant que nous ayons dit quoi que ce soit, il attaque :
« - Cela ne sert à rien de vérifier ! Cet enfant ne survivra pas plus de deux minutes après sa venue au monde.
- Vous pouvez néanmoins contrôler ?, lui répondons-nous. De toute façon nous sommes déjà là.
- Bon d’accord, répond-il à Ochrat, puisque vous êtes là… ».
Ochrat s’installe sur le fauteuil d’examen. Puis le médecin reste coi.
« - Quoi ?, demandons-nous.
- Vous êtes bien Ochrat ? Votre numéro d’identité est bien le 356.433.569 ? ».
Nous confirmons.
« - Je ne comprends vraiment rien...
- Qu’est-ce que ça veut dire ?, demandons-nous, inquiets de l’état du bébé.
Le médecin nous regarde alors :
- Il n’y a plus rien.
- Comment ça il n’y a plus rien ?
- Il n’y a plus de trou dans le cœur. On a dû faire une erreur.
- Comment ça une erreur ? Vérifiez encore une fois !
- Il n’y a plus de malformation cardiaque, tout va bien. On peut vous libérer. »
Le tsadik transforme la matière
Ma femme et moi-même sommes abasourdis. On se regarde l’un l’autre sans comprendre. Tout juste trois semaines après que le Rav nous ait béni. Un véritable miracle !
Nous rentrons à la maison, très émus. La situation commence à s’améliorer. Un mois et demi passent. Nous nous rendons à l’hôpital pour une série d’examens. Nous informons le médecin que les trous au cœur se sont refermés. Il refuse d’y croire et commence la visite.
Mais là aussi, le médecin reste silencieux. Je lui demande de vérifier le sixième doigt, histoire de voir que c’est bien cela et pas quelque chose de plus grave, que D.ieu préserve. Le médecin nous demande d’attendre une minute, vérifie, vérifie encore et lâche finalement : « Je ne comprends rien ». Quoi, qu’est-ce qu’il ne comprend pas ? Que se passe-t-il D.ieu du ciel ?!
- Il n’a pas de doigt en trop.
- Quoi ? Mais comment est-ce possible ?
- Eh bien je ne vois rien. Je n’y comprends rien ».
Plus de sixième doigt, plus de malformation cardiaque. Juste un enfant, un fœtus en pleine santé. Les miracles existent !
Nos larmes coulent, mais ce sont cette fois des larmes de joie, des larmes de reconnaissance.
Naissance du bébé
Quatre mois passent. Une certaine veille de Chabbath et la petite Chira vient au monde.
Combien d’attente, combien de lumière, combien de bonheur !!! Nous l’avons tellement attendue. Cette grossesse a vraiment été trop longue. Et aujourd’hui, 40 jours après sa naissance, de retour de sa nomination. Nous avons dit le miracle de sa naissance et remercié à haute voix l’Eternel pour le cadeau qu’Il nous a accordé, pour l’expérience qu’Il nous a permis de traverser, et pour le fait que tout finit bien.
Voilà notre histoire. Une histoire d’épreuve et de Emouna, de prières et de grâce. Une histoire qui illustre que le verset : « Le Juste décrète et l’Eternel accomplit ». C’est notre histoire, un petit miracle mais immense à notre échelle.
On entend souvent ce genre de récit de la part de personnes éloignées de la Torah, qui ne connaissent pas les ouvrages traitant des miracles et autres prodiges réalisés par les Rabbanim exceptionnels. Eh bien aujourd’hui, c’est notre récit. N’hésitez pas à le diffuser autour de vous, à le raconter à l’envie. Il est tellement émouvant…
Et souvenez-vous bien que les miracles existent. Chaque jour, à chaque heure. L’Eternel organise tout depuis les Cieux, même si nous ne le voyons pas toujours.
Que l’on entende que des bonnes nouvelles, beaucoup d’amour. Et encore merci au Créateur.