Le 7 Octobre dernier, on a marqué le souvenir de l’attaque la plus meurtrière perpétrée contre des Juifs depuis la Shoah. En fait, cette date fatidique nous accompagne au quotidien puisque la guerre qui a suivi cet évènement se prolonge sans deadline apparente, et qu’une centaine d’otages n’ont toujours pas été libérés. En dépit de la peine que peut causer cette commémoration, le peuple hébreu s’évertue à garder le moral et à se projeter vers un avenir meilleur.

De façon générale, il existe un pan de l’existence qui ne peut être perçu dans l’immédiat, car les sentiments engendrés empêchent parfois l’esprit de l’analyser dans toute sa dimension. Prenons l’exemple de la Guerre de Yom Kippour qui s’est déroulée il y a plus de 50 ans. Israël avait été attaqué par surprise, en ce jour de jeûne collectif, par les armées syrienne et égyptienne. Le pays était en réel danger, mais cette guerre qui était mal partie a connu au bout de quelques semaines un retournement de situation en faveur de Tsahal. Les Nations qui observaient passivement jusque-là ces évènements dramatiques, se sont alors levées pour imposer un cessez-le-feu. (Étrange similitude avec leur réaction à la riposte de l’armée israélienne suite au massacre du 7 octobre 2023 !)

Israël était sorti de cette guerre meurtri, pas seulement par les nombreuses pertes humaines, mais aussi par le choc qu’elle avait causé dans les consciences. En effet, après la Guerre des Six jours quelques années auparavant, l’euphorie régnait dans le cœur des Israéliens. Encerclé alors de pays ennemis qui menaçaient de l’anéantir, le jeune État hébreu avait écrasé en quelques jours des armées redoutables, tout en gagnant des territoires inespérés. Le sentiment après cette guerre était qu’Israël demeurait invincible, et que personne ne pourrait plus jamais la menacer. Yom Kippour 1973 a tout remis en question et a réveillé beaucoup d’interrogations quant à l’avenir du peuple juif sur cette terre, tout comme des questions existentielles. C’est à partir de ce moment qu’ont germé les prémices du mouvement de la Téchouva moderne avec le retour au Judaïsme de grandes figures de la bohème israélienne, qui ont drainé dans leur sillon des centaines de milliers de Ba’alé Téchouva.

L’attentat du 7 octobre 2023 a lui aussi provoqué une onde de choc terrible dans la conscience juive. À la veille de cette attaque, Israël connaissait un fort développement économique ainsi qu’un rayonnement politique incroyable à l’international, qui laissaient entrevoir un avenir serein, propulsant le pays dans le peloton de tête des Nations. Ce sentiment s’est vu balayer en une journée pour faire place à de la peine et de l’inquiétude. Cependant face à cette situation, notre peuple a réagi et réalisé que son avenir ne dépendait ni de ses capacités, ni de l’aide des Nations, mais uniquement de notre Rocher. Ce réveil s’exprime aussi par des actes positifs comme le port des Téfilin, des Tsitsit, de la Kippa, la prière, le respect du Chabbath, le ‘Hessed, etc.

De la même façon que la Guerre de Yom Kippour a engendré un retour au Judaïsme, les évènements de Sim’hat Torah (du 7 octobre) ont réveillé la Émouna dans le cœur des Juifs. Or, on sait par la tradition que durant les 7 jours de Souccot, les Cohanim offraient 70 sacrifices destinés à apporter l’expiation aux 70 Nations de la terre. Par contre, le huitième jour (Chémini ‘Atreret - Sim’hat Torah) était lui consacré uniquement à la relation privilégiée entre le Klal Israël et l’Éternel. 

Chaque fête apporte son message dont on puise des forces, et c’est ce que nous vous souhaitons à la veille de ces ’Haguim de joie qui se présentent !