À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître l'Admour de Satmar, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod haRav Teitelbaum, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Le Tsadik et Admour Rav Yoël Teitelbaum, auteur du Divré Yoël, est le fondateur de la ‘Hassidout de Satmar. Il occupa un rôle central dans la reconstruction du monde ‘Hassidique après la Deuxième Guerre mondiale, et était le tenant d’une ligne conservatrice.
Né le 17 Tévet 5647 (1887) dans la ville de Sighet en Hongrie, fils du Rav ‘Hanania Yom-Tov Lipa, l’Admour de Sighet, auteur de l’ouvrage Kédouchat Yom Tov.
Dès son enfance, ses talents sont reconnus, et il possédait des connaissances étendues de la Torah. Encore célibataire, il reçoit une Smikha, une lettre d’accréditation rabbinique de la part de 8 rabbins, dont le Gaon Rav Moché Grinwald - l’un des grands Rabbanim de Hongrie, auteur du « Arougat Habossem ». Le Rav Elizezer Chlomo Shik relate : lorsqu’il était un petit enfant, son père l’envoya avec son frère, l’auteur du « Atsé ‘Haïm » pour recevoir une bénédiction du Rav, Rabbi Mordékhaï de Nadvorna, et en les bénissant, il leur dit : « Mes enfants, abreuvez-vous du ‘Houmach avec le commentaire de Rachi, car j’ai connu de grands hommes qui ignoraient où habite le Saint béni soit-Il, n’ayant pas étudié le ‘Houmach avec Rachi. Si vous prenez soin d’étudier chaque jour le ‘Houmach avec Rachi, vous aurez le privilège d’avoir le Roua’h Hakodech, l’esprit prophétique ».
Quelques jours avant la mort de son père, décédé le 29 Chevat 5664 (1904), Rabbi Yoël prit pour épouse la fille de Rav Avraham ‘Haim Horowitz de Palantesh, et le mariage fut célébré en grande pompe à Sighet. Le couple eut trois filles, qui moururent toutes trois du vivant de leur père qui resta sans descendance. Par la suite, il devint veuf et se remaria avec la fille de Rav Avigdor de Tchentokhov, qui avait la moitié de son âge, et ils n’eurent pas d’enfants.
Suite au décès de son père, alors qu’il n’avait que vingt-quatre ans, il est nommé au poste de Rav de la ville d’Irchova en Ukraine. Il devient ensuite Rav de la ville de Carei en Hongrie, et en l’an 1929 (5689), il est choisi pour occuper le poste de Rav de la ville de Satmar (aujourd’hui Satomara) en Roumanie, où il fonde sa communauté, et commence à se tailler une réputation.
Jeune Rav, Rabbi Yoël continue sur la voie stricte héritée de son père et grand-père. Il comptait parmi les participants du rassemblement de rabbins à Oradia.
Le Rav Yoël de Satmar encourageait ses ‘Hassidim à trouver une subsistance, il soulignait l’importance des Mitsvot de ‘Hessed et demandait à ses ‘Hassidim de donner de la Tsédaka autant que possible, également en dehors de leur communauté.
Histoire
On raconte d’ailleurs à ce sujet, qu’un jour, un Avrekh de la ‘Hassidout de Gour en Israël avait une petite fille qui devait subir une opération urgente et complexe, et les médecins exigeaient pas moins de 3000 dollars ! C’était une somme astronomique à l’époque, et le père de la fillette, privé de choix, fut contraint de se rendre aux Etats-Unis pour rassembler la somme nécessaire. Il logea chez un ami d’enfance à Boro Park, et se rendit chez des bienfaiteurs, passant de maison en maison, dans les synagogues, etc.
Après avoir travaillé durement pendant deux semaines, il rassembla la somme de 200 dollars (à cette époque, 1 dollar était déjà considéré comme une belle somme), et, bien entendu, cet Avrekh fut brisé, tant sur le plan du corps que de l’esprit.
Son ami, en le voyant dans cet état, lui conseilla de venir avec lui chez le Rabbi de Satmar à Williamsburg, qui possède un bon cœur et distribue de grandes sommes à la Tsédaka aux démunis. Or l’Avrekh (un ‘Hassid de Gour faisant partie de l’Agoudat Israël) ne voulut pas du tout en entendre parler, et commença à plaisanter sur lui. Son ami lui expliqua que bien qu’il n’aimait pas l’Agoudat Israël, il avait cependant entendu qu’il distribuait de l’argent à tout Juif, sans vérifier le genre de Tsitsit qu’il portait, et on pouvait tenter sa chance. Sur les nombreuses insistances de son ami et après avoir constaté qu’il n’avait pas beaucoup d’espoir de trouver une source d’argent, il consentit à venir.
Ils entrèrent chez le Rabbi de Satmar, et l’Avrekh raconta au Rabbi tous les événements. Le Rav lui demanda : « Combien te manque-t-il ? », il répondit : « Encore 3000 dollars ! » Le Rabbi réfléchit quelques instants et lui demanda de revenir le lendemain. L’Avrekh commença à se moquer encore davantage du Rav et dit à son ami : « Ne t’avais-je pas dit qu’il est dommage de perdre du temps chez lui, s’il avait voulu m’aider, il m’aurait donné immédiatement de l’argent, et ne se serait pas moqué de moi en me demandant de revenir le lendemain, il a bien vu que je portais l’habillement d’un ‘Hassid de Gour de l’Agoudat Israël, et je ne recevrai certainement pas un centime de lui. » Son ami rétorqua pourtant : « Tu ne le connais pas, tu habites en Israël, mais moi j’habite ici et je sais qu’il donne beaucoup de Tsédaka et fait des actes de bonté, et personne ne peut se mesurer à lui sur ce point. » L’Avrekh répondit : « Combien pourra-t-il me donner ? Tout au plus 20 dollars ? » (c’était une somme que seuls quelques individus particulièrement fortunés pouvaient offrir), mais son ami n’abandonna pas la partie et insista beaucoup pour qu’il y retourne.
Le lendemain, ils se rendirent à nouveau chez le Rabbi de Satmar, et immédiatement, le Rav sortit une enveloppe fermée du tiroir qu’il lui tendit en lui souhaitant un bon rétablissement et que tout se passe bien. Une fois arrivé au bas de l’immeuble, l’Avrekh ouvrit l’enveloppe et compta la somme d’argent qui s’y trouvait : exactement 3000 dollars !
L’Avrekh éclata en pleurs : « Pourquoi me suis-je moqué de lui ? Pourquoi ai-je parlé contre lui ? »
La veille du Chabbath de la Paracha Chékalim de l’an 1968 (5728), il eut une attaque qui le laissa partiellement paralysé et, à partir de là, il apparut très peu en public.
Onze ans plus tard, le 26 Av 5739 (1979), au matin, l’Admour se sentit mal et fut conduit à l’hôpital. À huit heures du matin, après un AVC, il rendit son âme à son Créateur.
100 000 personnes assistèrent à son enterrement ; il est inhumé au cimetière de Kiriat Yoël à Monroe.
Après son décès, l’admiration qu’on lui portait fut révélée, même chez une partie de ses opposants, Rav Ménakhem Chakh, dirigeant du monde lituanien et l’un de ses farouches adversaires, fit son éloge funèbre en ces termes : « Il nous manquera à l’avenir un homme de cette envergure, nous n’avons pas d’homme aussi intransigeant. Nous n’avons personne pour relayer la parole d’Hachem sans compromis. »
Que son saint mérite protège tout le peuple juif, Amen.
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