Dans les communautés marocaines, la Mimouna une fête qu’il est habituel d’organiser à la sortie de la fête de Pessa'h (après le septième jour, en Israël, ou après le huitième jour, en dehors d’Israël - si cela n’est pas un vendredi soir).
Cette fête se caractérise par la visite chez les amis et les voisins et par la consommation de toutes sortes de gâteaux, de friandises sucrées et de la « reine de la soirée » - la Mofléta - crêpe.
Les tables sont richement garnies. On peut y trouver de la farine décorée, une pâte qui servira pour la fabrication du pain de la semaine à venir, des épis de blé, des fèves, des légumes verts, des fruits secs, de la confiture, du lait, du miel, des amandes, des dattes, des œufs, de l’huile, des bijoux, etc. - toutes sortes de bonnes choses (pareillement aux soirs de Roch Hachana) faisant signe à la douceur et à la réussite. Voir Miyamim Yamima [Rav Chlomo Amar], page 68.
Première explication
Le mot Mimouna vient du mot Émouna [croyance]. D’après certains, c’est le mot Émouna qui a été transformé pour devenir Mimouna.
Durant Pessa'h, nous avons fêté la naissance du peuple juif ayant acquis la croyance en un D.ieu unique, en ayant vu de nos propres yeux la grandeur, la splendeur et la toute-puissance du Créateur.
À la sortie de cette fête, nous marquons, par des festivités, notre croyance en la venue du Machia’h qui viendra nous délivrer de cet exil, comme ce fut le cas à l’époque de la sortie d’Égypte.
Voir Nétivot Hama'arav [édition 5766], page 193, note 1.
Nos Sages disent que le mois de Nissan est propice à la délivrance [Talmud Roch Hachana 11a]. La fin de Pessa'h se trouve à la fin du mois de Nissan - après que la majeure partie du mois se soit écoulée.
À la sortie de la fête, nous célébrons cette fête Émouna [devenue Mimouna] afin de mettre en évidence notre foi et notre espérance.
Seconde explication
Pessa'h est la fête durant laquelle nous sommes jugés sur nos récoltes [céréales]. Talmud Roch Hachana 16a.
Les épis et tous les produits de l’agriculture posés sur les tables sont une forme de remerciement et de reconnaissance envers Hachem - afin de mériter une année riche et abondante.
Troisième explication
La fête de Pessa'h est marquée par différentes coutumes, les unes plus ou moins rigoureuses que les autres. Chaque famille ou chaque communauté agit d’une manière différente.
Les uns ne mangent pas chez les autres et les invitations peuvent se faire de plus en plus rares.
Il se pourrait qu’une certaine distance se soit installée au sein du peuple juif, ce qui n’est absolument pas souhaitable.
À la sortie de la fête, on ouvre les portes de chez soi pour inviter le premier venant, afin de bien prouver que l’estime, l’honneur et le respect de l’autre sont toujours au rendez-vous.
Quatrième explication
Dès le moment où le 'Hamets devient permis à la consommation, il est habituel d'en consommer dans la joie, afin de bien montrer à Hachem que nous sommes reconnaissants et que nous Lui sommes redevables pour notre vie ainsi que pour l’ensemble des vivres et des choses assurant notre subsistance.
Tout n’a pas été dit à ce sujet.
Voir Atéret Avot, volume 2, pages 297-300 et l’ouvrage ‘Hag Hamimouna écrit par Rav Eliyahou Marciano.
Cinquième explication
Les joies de la Mimouna sont une expression des sentiments que l'on ressent après la fête de Pessa'h.
Pessa'h commémore la naissance du peuple juif.
Nous avons été choisis par Hachem, le Maître du monde, en tant que peuple élu et nous sommes considérés comme Ses enfants.
Que faudrait-il de plus pour fêter cela, de suite après la fête au cours de laquelle nous avons récité la Haggada où sont mentionnés tous les miracles et les preuves d'affection de la part du Créateur du monde.