Demandez à n’importe qui pourquoi nous mangeons de la Matsa à Pessa'h, ils répondront : "en fait, il y a longtemps, ma maman, pour la première fois dans l’histoire des mères juives, a pensé à autre chose que la nourriture, comme sortir d’Égypte, et a oublié de cuire le pain. Alors, la pâte n’a pas monté, nous devions partir, nous avions ce pain, et pour toujours, toujours, nous devons consommer ce « pain » à Pessa’h.
Merci maman.
Vraiment ? D.ieu passe un an à recourir à tous les stratagèmes possibles, à secouer les Égyptiens, D.ieu n’aurait-Il pas pu donner une heure aux femmes ?
Personne n’aurait pu envoyer un s.m.s : « Nous partons cet après-midi ? »
À l’époque, nous avions un problème technique, nous devions fuir l’Égypte. Personne ne doit fuir l’Égypte aujourd’hui. Nous savons que Pessa’h approche, nous nettoyons déjà la maison. Pourquoi dois-je souffrir avec la Matsa alors que je peux cuire du pain ?
En réalité, la Matsa ne représente pas le sujet technique d’avoir fui. Nous avons bien quitté dans la précipitation, mais nous n’en étions pas obligés. Hachem aurait pu faire n’importe quoi ! La Matsa représente quelque chose de plus.
La Matsa représente comment nous devenons libres. Vous voyez, dans la vie, nous sommes souvent coincés, bloqués, nous avons des problèmes, querelles, nous sommes coincés dans notre propre Égypte. Nous sommes limités par ce problème qui nous tracasse : relations, argent, maladie, santé, bonheur, peu importe. Nous, très souvent, sommes placés ou nous plaçons nous-mêmes dans notre propre Égypte. Et ensuite, une ouverture se présente, quelqu’un nous donne une idée, l’occasion de saisir quelque chose. Il y a une opportunité de nous réconcilier avec quelqu’un. Je peux m’exprimer et il entend ce que je dis. Je peux commencer quelque chose de nouveau, je peux changer ma vie.
Il y a des moments dans la vie où nous avons une petite fenêtre d’opportunité, où nous pouvons nous extraire de nos problèmes. Ce qui se passe, c’est que, dès que ça se produit, nous considérons et comprenons que ce sera difficile, et nous ne disons pas “non”, nous disons “demain”. Nous ne disons pas : “Je ne veux pas avoir cette conversation”, nous disons : “je vais appeler demain”. Nous ne disons pas : “je ne veux pas apprendre ou m’améliorer ou essayer un nouveau business, ou changer mes habitudes alimentaires”. Nous ne disons pas “non”, car nous savons que c’est vrai, mais nous disons : “je le ferai plus tard, je le ferai demain.”
Hachem a compris la chose suivante : si tu veux être libre, lorsqu’une fenêtre s’ouvre, tu t’en saisis sur le moment.
La Matsa, ce n’est pas en raison des événements de l’époque. La Matsa est un rappel de la manière d’être libre aujourd’hui. Car l’Égypte est plus qu’un lieu géographique, c’est un lieu dans notre vie. Et Pessa’h est inestimable, car il a eu lieu il y a bien longtemps. Il est précieux, car il a lieu aujourd’hui. Pour chacun d’entre nous, à sa manière.
Si vous voulez être libérés des problèmes qui vous préoccupent toute l’année, très souvent, la réponse est : agissez maintenant ! Avancez, n’attendez pas que la pâte monte, n’attendez pas plus tard, n’attendez pas demain, nous ne serons peut-être pas là demain. Une occasion se présente à vous ? Saisissez-la maintenant !
Charlie Harary