L'Éternel parla à Moïse et à Aaron, en leur disant:
À Mochè et à Aharon
Il a parlé à Mochè pour qu’il parle à Aharon
En leur disant
Etait-ce pour le faire dire à El‘azar et à Ithamar, ou bien pour le faire dire à Israël ? Étant donné qu’il est écrit : « Parlez aux fils d’Israël » (verset 2), c’est que la parole a été adressée à Israël. Comment faut-il alors comprendre : « en leur disant » ? À ses fils, El‘azar et Ithamar
11,2
"Parlez ainsi aux enfants d'Israël: voici les animaux que vous pouvez manger, entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre:
Parlez aux fils d’Israël
Il les a tous mis sur le même plan pour transmettre cette parole, parce qu’ils étaient tous demeurés silencieux et avaient accepté avec amour la décision divine
Celle-ci est la bête – ‘haya (litt. : vivante)
Du mot ‘hayim (« vivant »). C’est parce qu’Israël est attaché à l’Omniprésent et qu’il mérite de rester « en vie » qu’Il l’a séparé de l’impureté et lui a imposé des mitswoth. Mais Il n’a rien interdit aux nations du monde. Cela ressemble à un médecin venu examiner un malade. [Il permet à l’incurable de manger à discrétion, tandis qu’à celui qui pourra guérir, il spécifie ce qui lui est permis et ce qui lui est interdit], comme expliqué dans le Midrach de Rabi Tan‘houma
Celle-ci est la bête
Cela nous apprend que Mochè a empoigné les animaux et les a montrés à Israël : « “Celle-ci” vous le mangerez ! “Celle-là” vous ne le mangerez pas ! » – Il a pris même de chaque espèce des animaux aquatiques et la leur a montrée : « Celle-ci vous la mangerez » (verset 9), tout comme les oiseaux : « Et “ceux-ci” vous exécrerez parmi les volatiles » (verset 13), tout comme les cheratsim : « Et “celui-ci” [est] pour vous [ce qui vous est] l’impur » (verset 29) (Torath kohanim)
Celle-ci est la bête […] parmi tout l’animal (habehéma)
Cela nous apprend que la behéma est comprise dans la catégorie générale de ‘hayya (‘Houlin 70b)
11,3
tout ce qui a le pied corné et divisé en deux ongles, parmi les animaux ruminants, vous pouvez le manger.
Fendu
Comme le rend le Targoum Onqelos : « fourchu »
Le sabot
En français : « plante »
Et la sole complètement divisée
Divisée d’en haut et d’en bas par deux sabots, comme le rend le Targoum Onqelos : « le sabot divisé ». Car certains animaux ont la sole fourchue en haut, sans qu’elle soit divisée et séparée entièrement, étant unie par le bas
Faisant remonter le bol alimentaire
Il fait remonter et renvoie les aliments depuis l’estomac en les faisant revenir dans sa bouche pour les écraser et les mastiquer finement
Le bol alimentaire (guéra)
Le mot guéra désigne les aliments, et il provient de la même racine que : « l’eau versée (hanigarim) » (II Chemouel 14, 14), car l’aliment est « déversé » dans la bouche. Le Targoum Onqelos le rend par : « dissous », car les aliments fondent et s’amollissent par le déversement
Dans l’animal
Ce mot est explétif et est destiné à l’interprétation : il permet la consommation du fœtus trouvé dans les entrailles de sa mère (Torath kohanim)
Lui vous le mangerez
Mais non une behéma impure. Celle-ci n’a-t-elle pas été déjà interdite ! Il s’agit ici d’instituer un commandement actif en plus de l’interdiction (Torath kohanim)
11,4
Quant aux suivants, qui ruminent ou qui ont le pied corné, vous n'en mangerez point: le chameau, parce qu'il rumine mais n'a point le pied corné: il sera immonde pour vous;
11,5
la gerboise, parce qu'elle rumine, mais n'a point le pied corné: elle sera immonde pour vous;
11,6
le lièvre, parce qu'il rumine, mais n'a point le pied corné: il sera immonde pour vous;
11,7
le porc, qui a bien le pied corné, qui a même le sabot bifurqué, mais qui ne rumine point: il sera immonde pour vous.
11,8
Vous ne mangerez point de leur chair, et vous ne toucherez point à leur cadavre: ils sont immondes pour vous.
De leur chair vous ne mangerez pas
Il n’est ici question que de ceux-là. D’où sait-on qu’il en est de même pour les autres animaux impurs qui ne portent aucune marque de pureté ? Par un raisonnement a fortiori : S’il y a interdiction pour ceux qui détiennent certaines de ces marques, à plus forte raison pour ceux qui n’en portent aucune (Torath kohanim)
De leur chair
Il y a interdiction pour leur chair, mais non pour les tendons, les nerfs, les cornes et les sabots (‘Houlin 77b)
Et à leur charogne (nevéla) vous ne toucherez pas
J’aurais pu penser que l’interdiction de toucher leur nevéla fût adressée aux yisraélim. Aussi est-il écrit : « Dis aux kohanim, fils de Aharon, tu leur diras : Qu’il ne se rende pas impur pour une âme dans ses peuples ! » (infra 21, 1). C’est aux kohanim que s’adresse l’interdiction, et non aux yisraélim. D’où un raisonnement a fortiori : Si l’impureté causée par le contact avec un mort, qui est grave, n’est interdite qu’aux kohanim, à plus forte raison en est-il de celle, légère, que cause le contact avec la nevéla d’un animal. Que signifient alors les mots : « vous ne toucherez pas » ? Pendant les fêtes de pèlerinage (Roch hachana 16b). D’où la règle selon laquelle on doit se rendre en état de pureté pour monter en pèlerinage
11,9
Voici ce que vous pouvez manger des divers animaux aquatiques: tout ce qui, dans les eaux, mers ou rivières, est pourvu de nageoires et d'écailles, vous pouvez en manger.
Nageoire
Celles qui leur servent pour nager (‘Houlin 59a)
Ecaille (qasqèsseth)
Ce sont des squames qui leur sont fixées, comme dans : « Il était vêtu d’une cotte de mailles (qasqassim) » (I Chemouel 17, 5)
11,10
Mais tout ce qui n'est pas pourvu de nageoires et d'écailles, dans les mers ou les rivières, soit ce qui pullule dans l'eau, soit les animaux qui l'habitent, ils vous sont abominables,
Vermine (chèrets)
Le mot chèrets désigne toujours une créature inférieure qui rampe et qui évolue à même le sol
11,11
abominables ils resteront pour vous: ne mangez point de leur chair, et ayez leurs cadavres en abomination.
Et ils seront pour vous exécration
Cette répétition vient interdire les mélanges, s’ils contiennent de quoi communiquer leur goût
De leur chair
Les écailles et les os ne sont pas prohibés
Et leur charogne (nevéla) vous exécrerez
Y compris les moucherons restés dans un tamis (‘Houlin 67a). En français : « moscherons »
11,12
Tout ce qui, dans les eaux, est privé de nageoires et d'écailles, vous sera une abomination.
Tout ce qui n’a pas
Que vient nous apprendre ici le texte ? J’aurais pu penser que seul fût permis le poisson qui conserve ses signes de pureté une fois sur la terre ferme. D’où aurais-je su qu’il l’est aussi s’il les a laissés dans l’eau ? De ce qu’il est écrit : « tout ce qui n’a pas nageoire et écaille dans l’eau ». S’il en a eu dans l’eau, il est permis, même s’il les a perdues en la quittant
11,13
Et voici, parmi les oiseaux, ceux que vous repousserez; on ne les mangera point, ils sont abominables: l'aigle, l'orfraie, la vallérie;
Ils ne seront pas mangés
Pour rendre coupables ceux qui en donnent à manger aux jeunes enfants (Yevamoth 114a). Car c’est ainsi qu’il faut le comprendre : Est-ce qu’ils « ne seront pas mangés » par toi-même ? Ou bien s’agit-il d’en interdire toute jouissance ? Il est écrit : « Et ceci est dont vous ne mangerez pas » (Devarim 14, 12). Seule la consommation est interdite, mais la jouissance est permise. Il est écrit à propos de chaque oiseau : leminah [selon son espèce – suffixe possessif féminin] (versets 14, 19), lemino [selon son espèce – suffixe possessif masculin] (verset 15 ou leminéhou [selon ses espèces – suffixe possessif pluriel] (verset 16). Il existe pour chaque race des spécimens qui ne se ressemblent ni dans leur aspect ni dans leur nom, mais qui appartiennent à la même espèce
11,14
le faucon et le vautour selon ses espèces;
11,15
tous les corbeaux selon leurs espèces;
11,16
l'autruche, l'hirondelle, la mouette, l'épervier selon ses espèces;
L’épervier
En français médiéval : « esparvier »
11,17
le hibou, le cormoran, la hulotte;
Le cormoran
Nos maîtres ont expliqué que c’est un oiseau qui capture les poissons dans la mer, et c’est ainsi que traduit le Targoum Onqelos : « le ravisseur »
La chouette et le hibou
Ce sont, en français médiéval, les « chouettes », qui crient la nuit et qui possèdent des mâchoires comme celles des hommes. Il existe une autre espèce appelée en français médiéval : « javan »
11,18
le porphyrion, le pélican, le percnoptère;
La taupe (tinchèmeth)
En français médiéval : « chalve soriz ». Elle ressemble à une souris et elle vole pendant la nuit. Le tinchèmeth (« taupe ») cité parmi les cheratsim (verset 30) lui ressemble. Il ne possède pas d’yeux, et on l’appelle en français médiéval : « talpe »
11,19
la cigogne, le héron selon ses espèces, le tétras et la chauve-souris.
La cigogne (‘hassida)
C’est la daya blanche, en français médiéval : « cegoine ». Et pourquoi s’appelle-t-elle ‘hassida (« bienfaitrice ») ? Parce qu’elle agit avec bonté (‘hassidouth) envers ses semblables pour la nourriture
Le héron
C’est la daya colérique. Il me semble que c’est ce que l’on appelle en français : « héron »
La huppe (doukhifath)
C’est un coq sauvage dont la crête est double (‘Houlin 63a). En français médiéval : « herupe ». Et pourquoi s’appelle-t-elle doukhifath ? Parce que sa crête (hodou) est attachée (kafouth). On l’appelle aussi « perceuse de montagnes », à cause de son histoire, comme expliqué par nos maîtres dans le traité Guitin (68b)
11,20
Tout insecte ailé qui marche sur quatre pieds vous sera une abomination.
Vermine (chèrèts) de la gent volante
Ce sont des créatures minuscules qui rampent sur la terre, comme les mouches, les frelons, les moustiques et les sauterelles
11,21
Toutefois, vous pourrez manger, parmi les insectes ailés marchant sur quatre pieds, celui qui a au-dessus de ses pieds des articulations au moyen desquelles il saute sur la terre.
Sur quatre
Sur quatre pattes
Au-dessus de ses pattes
Il possède comme deux pattes près du cou, en plus des quatre autres. Lorsqu’il veut s’envoler et sauter depuis le sol, il s’appuie sur ces deux pattes-là et s’envole. Il y en a beaucoup, comme ceux que l’on appelle en français médiéval : « langoste », mais nous ne les connaissons pas bien, car il est indiqué à leur sujet quatre signes de pureté : quatre pattes, quatre ailes, les articulations, qui sont les pattes décrites ici, et des ailes couvrant la majeure partie du corps (‘Houlin 59a). On rencontre chez nous tous ces signes, mais certains ont la tête allongée et d’autres n’ont pas de queue. Il faut aussi qu’ils portent le nom de ‘hagav (‘Houlin 65b), et en cela nous ne savons pas les distinguer les uns des autres
11,22
Vous pouvez donc manger les suivants: l'arbé selon ses espèces, le solam selon les siennes, le hargol selon ses espèces et le hagab selon les siennes.
11,23
Mais tout autre insecte ailé qui a quatre pieds, sera pour vous chose abominable.
Et toute vermine (chèrèts) de la gent volante…
Cela nous apprend que s’il en a cinq, il est pur (Torath kohanim)
11,24
Ceux qui suivent vous rendront impurs; quiconque touchera à leur cadavre sera souillé jusqu'au soir,
Et par ceux-ci
Ceux qui sont désignés plus loin dans le présent contexte (Torath kohanim)
Vous serez impurs
Signifiant qu’il y a impureté par contact
11,25
et qui transportera quoi que ce soit de leur cadavre lavera ses vêtements, et restera souillé jusqu'au soir:
Et quiconque porte de leur charogne (nevéla)
Toutes les fois que le texte parle d’impureté « par port », elle est plus sévère que celle « par contact », car elle exige en plus le lavage des vêtements (V. Rachi sous infra 11, 40)
11,26
tout quadrupède qui a l'ongle divisé mais non fourché, ou qui ne rumine point, ceux-là sont impurs pour vous: quiconque y touchera sera souillé.
Le sabot fendu et la sole non divisée
Comme le chameau, dont le sabot est fourchu en haut, mais uni en bas. On t’apprend ici que la nevéla d’un animal impur rend impur, et l’on expliquera à la fin du présent contexte qu’il en va de même d’un animal pur (verset 39)
11,27
Tous ceux d'entre les animaux quadrupèdes qui marchent à l'aide de pattes, sont impurs pour vous: quiconque touche à leur cadavre sera souillé jusqu'au soir,
Sur ses paumes
Comme le chien, l’ours et le chat
Ils sont impurs pour vous
« Par contact »
11,28
et qui transportera leur cadavre doit laver ses vêtements et rester souillé jusqu'au soir. Ils sont impurs pour vous.
11,29
Voici ceux que vous tiendrez pour impurs, parmi les reptiles qui se traînent sur la terre: la taupe, le rat, le lézard selon ses espèces;
Et ceci est pour vous ce qui est l’impur
Toutes ces impuretés sont étrangères à l’interdiction de manger, mais ce sont des impuretés véritables, qui rendent impur « par contact » empêchent ainsi de consommer la terouma et les offrandes, et d’entrer dans le sanctuaire
La loutre
En français médiéval : « mostoile »
Et le crapaud
En français médiéval : « froit ». Il ressemble à la grenouille
11,30
le hérisson, le crocodile, la salamandre, la limace et le caméléon.
Le hérisson
En français médiéval : « heriçon »
Le lézard
En français médiéval : « leizerde »
La limace
En français : « limace »
La taupe
En français médiéval : « talpe »
11,31
Ceux-là sont impurs pour vous entre tous les reptiles: quiconque les touchera après leur mort sera souillé jusqu'au soir.
11,32
Tout objet sur lequel il en tomberait quelque chose après leur mort, deviendrait impur: soit ustensile de bois, soit vêtement, peau ou sac, tout objet destiné à un usage quelconque. II doit être passé dans l'eau, restera souillé jusqu'au soir, et alors deviendra pur.
Sera amené dans l’eau
Même après son immersion, il demeure impur quant à la terouma
Jusqu’au soir
Après quoi
Et il sera pur
Au coucher du soleil
11,33
Que s'il en tombe quelque chose dans l'intérieur d'un vase d'argile, tout son contenu sera souillé, et le vaisseau, vous le briserez.
Vers le milieu duquel
Un récipient en terre cuite ne devient impur que de son intérieur (‘Houlin 25a)
Tout ce qui est dans son milieu
Le récipient rend impur à son tour ce qui est à l’intérieur
Et lui vous le briserez
Ce qui nous apprend qu’il ne redevient pas pur par immersion dans un miqwè (Torath kohanim)
11,34
Tout aliment dont on se nourrit, une fois que l'eau l'aura touché, sera susceptible de souillure; toute liqueur potable sera susceptible de souillure dans un vase quelconque.
De tout le manger qui sera mangé
Ces mots font suite au verset précédent : « tout ce qui est dans son milieu sera impur, […] de tout le manger qui sera mangé, sur lequel viendra de l’eau… » et qui se trouvera à l’intérieur d’un récipient en terre cuite impur sera impur. De même « toute boisson qui sera bue, dans tout ustensile » et qui se trouvera à l’intérieur d’un récipient en terre cuite impur « sera impure » (Pessa‘him 20b). Nous apprenons ici beaucoup de choses. Nous apprenons en premier lieu qu’un aliment est susceptible et en mesure de devenir impur seulement après qu’il a été mouillé une fois par de l’eau. Il pourra alors devenir impur à tout moment, même à l’état sec. Le vin, l’huile et tout ce que l’on appelle « liquide » rendent, à l’égal de l’eau, les plantes susceptibles de devenir impures, car c’est ainsi que l’on doit expliquer le verset : « sur lequel viendra de l’eau » ou « toute boisson qui sera bue, dans tout ustensile » rendra l’aliment impur. Nos maîtres nous ont enseigné à partir de ce verset, en deuxième lieu, qu’une impureté « dérivée » (tolda) ne rend pas impurs les récipients. Car voici ce que nous avons appris (Pessa‘him 20a et b) : J’aurais pu penser que tous les ustensiles fussent susceptibles de devenir impurs par l’intérieur d’un récipient en terre cuite avec lequel ils entrent en contact. Aussi est-il écrit : « tout ce qui est dans son milieu sera impur, […] de tout aliment… », ce qui veut dire que les aliments et les boissons peuvent devenir impurs par l’intérieur du récipient en terre cuite, mais que tous les ustensiles ne sont pas susceptibles de devenir impurs par l’intérieur d’un récipient en terre cuite. Car le chèrets est source d’une impureté « primaire » (av hatouma), et l’ustensile devenu impur à cause de lui est d’une impureté « dérivée » (tolda), de sorte qu’il ne peut rendre impurs à son tour les récipients qu’il contient. Nous apprenons en troisième lieu (Pessa‘him 20a) que lorsqu’un chèrets est tombé à l’intérieur d’un four contenant du pain, sans être entré en contact avec le pain, le four est du premier degré d’impureté et le pain du second. On ne considère pas, dans un tel cas, le four comme étant rempli d’impureté, de sorte que celle du pain serait du premier degré, car alors aucun ustensile ne serait écarté de la faculté de devenir impur par l’intérieur du récipient en terre cuite, l’impureté elle-même l’ayant touché du dehors. Nous apprenons en quatrième lieu (‘Houlin 118b), à propos du contact avec l’eau, que celui-ci ne rend les plantes susceptibles de devenir impures que si elle est tombée après qu’elles ont été détachées du sol. Car si l’on disait qu’elles en sont susceptibles étant encore attachées à la terre, il n’y en aurait jamais aucune à n’avoir pas été mouillée par de l’eau. Que signifieraient alors les mots : « sur lequel viendra de l’eau » ? Et nous apprenons en cinquième lieu (Yoma 80a) qu’un aliment n’en rend d’autres impurs que s’il a le volume d’un « œuf », comme il est écrit : « qui sera mangé », à savoir un aliment consommable en d’un coup. Et les Sages ont estimé que le gosier ne peut pas contenir plus qu’un œuf de poule
11,35
Tout objet sur lequel il sera tombé quelque chose de leur cadavre, sera souillé; fût-ce un four ou un fourneau, il sera mis en pièces. Ils sont impurs, impurs ils resteront pour vous.
Un four ou un fourneau
Ce sont des ustensiles mobiles et en terre cuite, et ils possèdent une cavité sur l’ouverture de laquelle on place la marmite. Et les deux s’ouvrent par le haut
Sera brisé
Car un récipient en terre cuite ne redevient pas pur par immersion dans un miqwè
Et ils vous seront impurs
Pour que tu ne dises pas que tu es tenu de les mettre en pièces. Voilà pourquoi il est écrit : « et ils vous seront impurs » : si l’on veut les conserver dans leur impureté, on en a le droit
11,36
Toutefois, une source ou une citerne contenant une masse d'eau restera pure; mais ce qui touchera au cadavre sera souillé.
Toutefois une fontaine
Étant rattachés au sol, ils ne peuvent pas devenir impurs. Et sache, en outre, que « sera pur » de son impureté celui qui s’y immerge
Et qui touche à leur charogne (nevéla) sera impur
Même s’il se trouve dans la fontaine ou dans le puits et qu’il touche à leur impureté, il sera impur (Pessa‘him 16a). On ne doit pas ici procéder par un raisonnement a fortiori qui consisterait à dire : S’il libère ce qui est impur de son impureté, à plus forte raison empêche-t-il ce qui est pur de devenir impur. D’où les mots : « et qui touche à leur nevéla sera impur »
11,37
S'il tombe de leur cadavre sur une semence végétale quelconque que l'on sème, elle restera pure.
Sur toute semence de semaille (zérou‘a)
Une semence de toutes espèces de graines. Le mot zérou‘a est un substantif, comme dans : « ils nous ont donné des semences » (zérou‘im) » (Daniel 1, 12)
Elle est pure
Le texte t’apprend ici qu’elle n’est propre et apte à être appelée « aliment » susceptible de devenir impur que si elle a été mouillée par de l’eau
11,38
Mais si de l'eau a été jetée sur un végétal, et qu'il y tombe quelque chose de leur cadavre, il sera souillé pour vous.
Et lorsqu’il sera donné de l’eau sur une semence
Après qu’elle aura été détachée du sol. Car si l’on disait qu’elles sont susceptibles de devenir impures y étant encore attachées, aucune plante n’en serait non susceptible
De l’eau sur une semence
Que ce soit de l’eau ou un autre liquide, qu’ils aient été jetés sur la plante ou que la plante soit tombée sur eux, le tout étant expliqué dans Torath kohanim
Et qu’il tombe de leur charogne (nevéla) sur elle
Même après que l’eau a séché (Baba Metsi‘a 22a et b). Car la Tora n’attache d’importance qu’à sa qualité d’« aliment ». Dès que la faculté de devenir impure lui a été conférée, elle ne la quitte plus
11,39
Si l'un des animaux que vous pouvez manger vient à mourir, celui qui touchera à son cadavre sera souillé jusqu'au soir.
À sa charogne (nevéla)
Et non s’il touche à ses os ou à ses tendons, à ses cornes ou à ses sabots ou à sa peau (‘Houlin 118a)
11,40
Celui qui mangera de cette chair morte lavera ses vêtements, et restera souillé jusqu'au soir; celui qui la transportera lavera ses vêtements, et restera souillé jusqu'au soir.
Et celui qui porte sa charogne (nevéla)
L’impureté contractée « par port » est plus grave que l’impureté « par contact », car celui qui « transporte » rend impurs les vêtements, tandis que celui qui « touche » ne rend pas impurs les vêtements puisqu’il n’est pas écrit à son sujet : « il lavera ses vêtements »
Et celui qui mange de sa charogne
J’aurais pu penser que le manger à lui seul rendît impur. Mais lorsqu’il est écrit à propos de la nevéla d’un oiseau pur : « Une nevéla ou une teréfa, il ne les mangera pas pour s’en rendre impur » (infra 22, 8), c’est donc celle-ci qui rend les vêtements impurs par la consommation, mais la nevéla d’un animal ne rend pas les vêtements impurs par la consommation sans qu’il y ait « transport », comme par exemple lorsqu’on en fait avaler une à quelqu’un en l’enfonçant dans la gorge. Dans ce cas, que veut dire : « et celui qui mange » ? Cela sert à fixer la mesure pour celui qui « transporte » ou qui « touche », qui est celle de la consommation, à savoir le volume d’une olive (Nidda 42b)
Et il sera impur jusqu’au soir
Même après s’être immergé, il devra attendre le coucher du soleil
11,41
Tout reptile, qui se traîne sur le sol, est chose abominable on n'en doit pas manger.
Qui rampe sur la terre
À l’exclusion des insectes qui se forment dans les petits pois et les fèves, et des mites dans les lentilles, car ils ne rampent pas sur le sol mais à l’intérieur de l’aliment. Cependant, dès l’instant où ils sortent à l’air libre et se mettent à ramper, ils deviennent interdits (‘Houlin 67b)
Elle ne sera pas mangée
Pour rendre coupable celui qui donne à manger à l’égal de celui qui consomme. Ne sont appelés « chèrèts » que les animaux inférieurs aux pattes courtes, qui semblent ne se déplacer que par reptation
11,42
Tout ce qui se traîne sur le ventre, ou se meut soit sur quatre pieds, soit sur un plus grand nombre de pieds, parmi les reptiles quelconques rampant sur le sol, vous n'en mangerez point, car ce sont choses abominables.
Qui marche sur le ventre (ga‘hon)
Il s’agit du serpent. Le mot ga‘hon signifie « accroupi » : Il avance accroupi et comme tombé sur le ventre
Qui marche
Ce qui inclut les lombrics et ce qui leur ressemble
Et tout ce qui marche sur quatre
C’est le scorpion
Tout
Ce qui inclut l’escarbot – en français : « escarbot » – et ce qui lui ressemble
Qui a beaucoup de pattes
C’est le mille-pattes, un chèrèts qui possède des pattes de la tête à la queue, de-ci et de-là, en français médiéval : « centpieds »
11,43
Ne vous rendez point vous-mêmes abominables par toutes ces créatures rampantes; ne vous souillez point par elles, vous en contracteriez la souillure.
Ne rendez pas exécrables
En les mangeant (Me‘ila 16b). Car il est écrit : « vos âmes », et l’abomination de « l’âme » ne résulte pas du « toucher ». Et de même : « et ne vous rendez pas impurs », en les mangeant
Vous seriez impurs par eux
Si vous vous rendez impurs par eux sur terre, je vous traiterai, moi aussi, comme impurs dans le monde à venir et dans le séjour dans l’au-delà (Yoma 39a)
11,44
Car je suis l'Éternel, votre Dieu; vous devez donc vous sanctifier et rester saints, parce que je suis saint, et ne point contaminer vos personnes par tous ces reptiles qui se meuvent sur la terre.
Car je suis Hachem votre Éloqim
De même que je suis saint, puisque je suis « Hachem votre Éloqim », de même « vous sanctifierez-vous » : Rendez-vous saints ici-bas
Vous serez saints
Car je vous sanctifierai là-haut et dans le monde à venir
Et vous ne rendrez pas impures…
Ce verset institue de nombreuses défenses [relatives aux animaux interdits], dont chacune rend passible de malqouth. C’est ce que spécifie la Guemara (Makoth 16a) : pour avoir mangé un poutitha (sorte de ver volant d’origine aquatique), on sera passible de quatre fois malqouth, pour une fourmi de cinq fois, pour un frelon de six fois
11,45
Car je suis l'Éternel, qui vous ai tirés du pays d'Egypte pour être votre Dieu; et vous serez saints, parce que je suis saint.
Car je suis Hachem
C’est à la condition que vous acceptiez mes mitswoth que je vous ai fait monter. Autre explication : « Car je suis Hachem, qui vous fais monter ». Il est écrit partout ailleurs : « qui vous ai fait sortir » (Chemoth 12, 17 ; 20, 2 ; 29, 46 ; Wayiqra 19, 36 ; 25, 38 ; 25, 42 ; 25, 55 ; 26, 13 ; 26, 45 ; etc.), et ici : « qui vous fais monter ». On a enseigné à l’école de Rabi Yichma’el : Si je n’avais fait monter Israël d’Egypte que pour lui épargner d’avoir à se rendre impur par des cheratsim à l’instar des autres peuples, cela aurait été suffisant pour lui et cela lui aurait été une « élévation ». C’est ce que veut dire le mot : « faire monter » (Baba Metsi‘a 61b)
11,46
Telle est la doctrine relative aux quadrupèdes, aux volatiles, à tous les êtres animés qui se meuvent dans les eaux et à tous ceux qui rampent sur la terre;
11,47
afin qu'on distingue l'impur d'avec le pur, et l'animal qui peut être mangé de celui qu'on ne doit pas manger."
Pour séparer
Non seulement par l’étude, mais pour qu’on les sache, qu’on les reconnaisse, et que l’on y soit expérimenté
Entre l’impur et entre le pur
Fallait-il évoquer la différence qui sépare un âne d’une vache ? Tout cela n’a-t-il pas déjà été expliqué ?! Ce dont il s’agit, c’est de la différence qui sépare ce qui est impur pour toi de ce qui est pur pour toi, de celle qui sépare l’animal dont la moitié de la trachée-artère a été tranchée lors de la che‘hita, [et qui est interdit], de la bête dont la majeure partie de la trachée-artère a été tranchée lors de la che‘hita, [et qui est permis]
Et entre la bête (‘hayya) qui est mangée
Fallait-il évoquer la différence qui sépare un cerf d’un âne sauvage ? Tout cela n’a-t-il pas déjà été expliqué ?! Ce dont il s’agit, c’est de la différence qui sépare l’animal sur lequel se sont déclarés des signes d’animal défendu, et dont la consommation est néanmoins permise, de l’animal sur lequel se sont déclarés des signes d’animal défendu, et dont la consommation est interdite
Il a parlé à Mochè pour qu’il parle à Aharon