"Tu ne dois pas voir le bœuf ou la brebis de ton frère égarés et te dérober à eux: tu es tenu de les ramener à ton frère.
Et te cacheras
En fermant les yeux comme si on ne l’avait pas vu
Tu ne verras pas […] et te cacheras
Tu ne le verras pas pour te dérober à eux, tel est le sens littéral. Et nos maîtres ont enseigné : Dans certains cas tu pourras te dérober, etc. (Baba Metsi‘a 30a)
22,2
Que si ton frère n'est pas à ta portée, ou si tu ne connais pas le propriétaire, tu recueilleras l'animal dans ta maison, et il restera chez toi jusqu'à ce que ton frère le réclame; alors tu le lui rendras.
Jusqu’à ce que le cherche ton frère
Te serait-il venu à l’idée qu’il dût restituer avant qu’on le réclame ? Cela signifie, en fait : Interroge-le [pour bien t’assurer] que ce n’est pas un imposteur
Tu le lui rendras
Comme il faut qu’il y ait restitution, on doit éviter que l’animal ait mangé chez toi pour le montant de sa propre valeur et que tu exiges son remboursement par son propriétaire. D’où l’on apprend la règle : tout ce qui travaille et se fait nourrir travaillera et se fera nourrir, tandis que ce qui ne travaille pas et se fait nourrir sera vendu (Baba Metsi‘a 28b)
22,3
Et tu agiras de même à l'égard de son âne, de même encore à l'égard de son manteau, de même enfin à l'égard de toute chose perdue par ton frère et que tu aurais trouvée: tu n'as pas le droit de t'abstenir.
Tu ne pourras pas te cacher
En fermant tes yeux comme si tu ne l’avais pas vu
22,4
Tu ne dois pas voir l'âne ou le bœuf de ton frère s'abattre sur la voie publique et te dérober à eux: tu es tenu de les relever avec lui.
Relever
Il s’agit du fardeau : On doit recharger le fardeau qui est tombé de sur lui (Baba Metsi‘a 32a)
Avec lui
Avec son maître. Mais s’il est allé s’asseoir en disant : « C’est à toi qu’incombe la mitswa ! Recharge-le si tu veux ! », on est dispensé de le faire (ibid.)
22,5
Une femme ne doit pas porter le costume d'un homme, ni un homme s'habiller d'un vêtement de femme; car l'Éternel, ton Dieu, a en horreur quiconque agit ainsi.
Il n’y aura pas un ustensile d’homme sur une femme
De façon qu’elle ait l’air d’un homme et qu’elle se mêle aux hommes, car cela ne peut conduire qu’à la débauche
Et un homme ne revêtira pas un manteau de femme
Pour se mêler aux femmes et s’asseoir avec elles. Autre explication : On ne doit pas se raser les poils du pubis ni ceux des aisselles (Nazir 59a)
Car c’est une abomination
La Tora n’interdit que les habits qui mènent à l’abomination
22,6
Si tu rencontres en ton chemin un nid d'oiseaux sur quelque arbre ou à terre, de jeunes oiseaux ou des œufs sur lesquels soit posée la mère, tu ne prendras pas la mère avec sa couvée:
Quand tu rencontreras
A l’exclusion de ce qui s’y trouve normalement
Tu ne prendras pas la mère
Quand elle est encore au-dessus de ses petits (‘Houlin 140b)
22,7
tu es tenu de laisser envoler la mère, sauf à t'emparer des petits; de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours.
Afin qu’il te soit fait du bien
Si la Tora te promet qu’il te « sera fait du bien et que tu prolongeras tes jours » pour une mitswa facile et qui ne t’en coûte rien, il en sera ainsi à plus forte raison pour la récompense des mitswoth difficiles (‘Houlin 142a)
22,8
Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras un appui autour du toit, pour éviter que ta maison soit cause d'une mort, si quelqu'un venait à en tomber.
Quand tu construiras une maison neuve
Si tu observes la mitswa de « renvoyer la mère », un jour viendra où tu construiras une maison neuve et où tu observeras la mitswa du « parapet ». Car toute mitswa crée [l’occasion d’en observer] une autre. Et tu en viendras à un vignoble (verset 9), à un champ (verset 10) et à de beaux vêtements (verset 11). Voilà pourquoi ces versets se font immédiatement suite
Un parapet
Une balustrade autour du toit (Mo‘éd qatan 11a). Le Targoum Onqelos rend ce mot par un terme signifiant : « écrin », comme un écrin protégeant son contenu
Lorsque tombera celui qui en tombe
Son destin était de tomber, mais évite néanmoins d’être la cause de sa mort, car ce sont les gens méritants qui confèrent des mérites et les coupables qui sont les instruments des punitions (Chabath 32a)
22,9
N'ensemence pas ton vignoble de graines hétérogènes, si tu ne veux frapper d'interdit la production entière: le grain que tu auras semé et le produit du vignoble.
Hybrides
Du blé, de l’orge et des pépins de raisins semés dans le même geste (Berakhoth 22a)
De peur que soit sanctifiée
Comme le rend le Targoum Onqelos : « Que devienne impure ». Tout ce dont on doit se tenir à l’écart, soit à cause de sa primauté comme ce qui est consacré, soit à cause de sa dévalorisation comme ce qui est interdit, on lui applique l’idée de « sanctification », comme dans : « Ne me touche pas, car je t’ai fait saint » (Yecha’ya 65, 5)
La plénitude
Il s’agit de la plénitude et de la multiplication créées par la semence
22,10
Ne laboure pas avec un bœuf et un âne attelés ensemble,
Tu ne laboureras pas avec un bovin et un âne
Il en va de même pour toutes les espèces existantes qui sont différentes. Et il en va de même si on les mène harnachés par paires pour transporter quelque fardeau (Baba Metsi‘a 8b)
22,11
Ne t'habille pas d'une étoffe mixte, mélangée de laine et de lin.
Une étoffe mixte (cha‘atnéz)
Dans le sens de « mélange ». Et nos maîtres ont expliqué : chou‘a (« sérancé »), tavvouï (« filé ») et nouz (« tressé ») (Yevamoth 5b, Nidda 61b)
22,12
Tu te feras des cordons en franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvres.
Des tresses tu te feras
Même en mêlant [laine et lin], raison pour laquelle les deux versets se font immédiatement suite (Yevamoth 4a)
22,13
Si un homme, ayant épousé une femme et cohabité avec elle, la prend en haine,
Il est allé vers elle
Il arrivera un jour que
22,14
invente contre elle des prétextes d'accusation et répand sur son compte un bruit calomnieux, en disant: "Cette femme, je l'ai épousée; et en m'approchant d'elle, je ne l'ai point trouvée vierge",
Il mettra contre elle des accusations
Tout péché crée [l’occasion d’en commettre] un autre : Puisqu’il a transgressé l’interdiction de haïr (Wayiqra 19, 17), un jour viendra où il médira d’elle
Cette femme-ci
D’où l’on apprend que l’on ne peut parler [en justice] qu’en présence de son adversaire (Sifri)
22,15
le père et la mère de la jeune femme se nantiront des preuves de sa virginité, qu'ils produiront devant les anciens de la ville, au tribunal.
Le père de la jeune fille
Ceux qui ont laissé pousser des mauvaises herbes subiront de la honte à cause d’elle
22,16
Et le père de la jeune femme dira aux anciens: "J'avais donné ma fille pour épouse à cet homme, et il l'a prise en haine;
Le père de la jeune fille dira
Cela nous apprend que la femme n’a pas le droit de prendre la parole [en justice] en présence du mari (Sifri)
22,17
et maintenant il invente des prétextes d'accusation, disant: "Je n'ai pas trouvé chez ta fille le signe de la virginité." Or, voici la preuve de la virginité de ma fille!" Et ils déploieront le drap devant les anciens de la ville.
Ils déploieront le linge
Cette expression est une image : Il leur faut rendre l’affaire aussi blanche qu’un linge (Sifri)
22,18
Alors, les anciens de cette même ville se saisiront de l'homme et le châtieront;
Ils le châtieront
Par la peine de malqouth (Ketouvoth 46a)
22,19
et ils le condamneront à payer cent sicles d'argent, qu'ils remettront au père de la jeune femme, parce qu'il a émis un bruit calomnieux sur une vierge d'Israël; de plus, elle restera sa femme, il ne pourra la répudier de sa vie.
22,20
Mais si cette accusation était vraie, si la jeune femme n'a pas été trouvée vierge,
Et si cette chose-là était vraie
Attestée par des témoins et après avertissement légal : elle s’est prostituée après fiançailles (Ketouvoth 44b)
22,21
on la conduira à l'entrée de la maison de son père, et les gens de sa ville la lapideront jusqu'à ce que mort s'ensuive, pour avoir commis une infamie en Israël en se prostituant dans la maison paternelle. Et tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi.
Vers l’entrée de la maison de son père
Voyez les mauvaises herbes que vous avez laissé pousser ! (Ketouvoth 45a)
Pour prostituer la maison de son père
Comme : « “dans” la maison de son père »
Les hommes de sa ville la lapideront
En présence de tous les hommes de sa ville (Sifri)
22,22
Si un homme est surpris ayant commerce avec une femme mariée, ils mourront tous deux également, l'homme qui a eu commerce avec la femme, ainsi que cette dernière. Et tu feras disparaître ce mal en Israël.
Ils mourront également les deux
A l’exclusion des rapports contre-nature, lesquels ne procurent pas de plaisir à la femme
Egalement
Y compris ceux qui auraient ensuite des rapports avec l’un des deux. Autre explication : Y compris l’enfant. Si elle est enceinte on n’attend pas qu’elle accouche (‘Arkhin 7a)
22,23
Si une fille vierge est fiancée à quelqu'un, et qu'un homme, la rencontrant dans la ville, cohabite avec elle,
Et qu’un homme la trouve dans la ville
C’est pourquoi il couche avec elle : la brèche attire le voleur. Si elle était restée chez elle, il ne lui serait rien arrivé (Sifri)
22,24
vous les conduirez tous deux à la porte de cette même ville et les ferez mourir par lapidation: la jeune fille, par la raison qu'elle n'a pas crié à l'aide, étant en pleine ville; et l'homme, par la raison qu'il a abusé de la femme d'autrui. Et tu extirperas le mal du milieu de toi.
22,25
Mais si c'est dans les champs que l'individu a rencontré la jeune fiancée, s'il lui a fait violence en cohabitant avec elle, cet homme qui a cohabité avec elle mourra seul;
22,26
et à la jeune fille tu ne feras rien: elle n'a rien commis qui mérite la mort. Car, comme si un homme se jetait sur un autre et le tuait traîtreusement, ainsi s'est passée la chose.
Car c’est comme si un homme se lève
Voici ce que cela veut dire au sens simple : Elle a été forcée, il l’a attaquée avec violence, à l’instar d’un homme qui se dresse contre un autre pour le tuer. Et nos maîtres en ont déduit que cet exemple, qui semble venir donner un enseignement, reçoit ici son propre éclairage (Pessa‘him 25b, Sanhèdrin 73a)
22,27
En effet, c'est dans la campagne qui l'a rencontrée; la jeune fille aura crié, mais personne n'a pu la secourir.
22,28
Si un homme, rencontrant une fille vierge non fiancée, la surprend et abuse d'elle et qu'ils soient pris sur le fait,
22,29
l'homme qui a eu commerce avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante sicles d'argent, et elle deviendra sa femme, parce qu'il l'a violée; il ne pourra la répudier de sa vie.
En fermant les yeux comme si on ne l’avait pas vu