Une fiole d’huile de la période de Yéhouda Hamaccabi a été découverte la semaine dernière par une petite fille de 7 ans partie en excursion avec sa mère.
Hadass Goldberg Kider et sa maman Ayélet se promenaient à proximité du Kibboutz de Nir David dans la vallée de Beth Chéan, lorsqu’elles aperçurent un objet en céramique intact déposé à l’entrée d’un repaire de porcs-épics.
Hadass s’émut à la vue de l’objet, et sa mère, étudiante en archéologie à l’université de ‘Haïfa, lui a expliqué qu’il s’agissait d’une fiole qui servait de lumière à l’époque antique.
La mère s’est hâtée de contacter Nir Distelfeld, superviseur de l’unité chargée de la dissuasion des pillages à l’autorité des antiquités. « Notre unité se charge d’enrayer les activités illégales de pilleurs d’antiquités dans tout le pays, explique Distelfeld. Dans ce cas-là, de simples porcs-épics, qui creusent leur taverne en hiver, sont responsables de cette découverte », précise-t-il.
« Les porcs-épics aiment les sites d’antiquités, car la terre y est plus aérée en raison des activités humaines du passé, » ajoute Distelfeld en précisant : « La famille Goldberg recevra un certificat de reconnaissance pour leur geste de bons citoyens - pour les remercier de l’information communiquée, et de la remise de la fiole aux autorités du pays. »
C’est une fiole caractéristique de l’époque des Hellénistes, lorsque les Maccabées ont combattu les Grecs. À cette époque (début du deuxième siècle avant l’ère chrétienne), on a commencé à produire des fioles en argile dans des moules : la partie supérieure et la partie inférieure ont été produites séparément, puis assemblées. Cette nouvelle technique permit la production d’une quantité considérable de fioles, ainsi que l’ajout d’une variété de décorations. On peut attribuer ce changement de technique à l’innovation arrivée en provenance de l’ouest. Par la suite, dans des périodes postérieures, il apparaissait parfois sur les fioles une décoration de la Ménora et d’autres motifs à thème juif.
Il est intéressant de constater qu’au même endroit, une inscription en grec a été découverte, une correspondance royale entre Antiochus III, le premier gouverneur des Séleucides et le gouverneur séleucide local. Cette inscription a été découverte en 1960, et constitue une preuve du règne des Grecs en terre sainte.
Dr Einat Imbar-Armon, coordinatrice pédagogique de la société des antiquités du nord du pays et spécialiste des fioles en argile, explique : « Antiochus III, mentionné dans l’inscription, était enclin à se comporter avec bonté avec les Juifs, contrairement à son fils Antiochus Epiphane, connu également sous les termes d’ « Antiochus le méchant ». À l’époque d’Antiochus Epiphane, les décrets furent promulgués et il y eut des poursuites sans précédent contre les Juifs, qui ont conduit au final, en l’an 167 avant l’ère chrétienne, à la révolte des Maccabées contre les Grecs en Judée. » La révolte des Maccabées et leur prodigieuse victoire miraculeuse sur les Grecs sont le miracle que l’on rappelle chaque année ces jours-ci.