Rav Amram Roua’h est décédé le mardi 29 mars à l’âge de 88 ans. Retour sur une vie de Torah au service de la communauté, au cours de laquelle Rav Amram a été plébiscité par les plus grands noms du judaïsme contemporain.
Baroukh Dayan Haémet. Rav Roua’h nous a quittés la semaine dernière, à l’âge de 88 ans, après une vie dédiée à la Torah, aux Mitsvot, aux actions de bienfaisance et au bien-être de son prochain.
Né en 1934 au Maroc, à Casablanca, Rav Roua’h fut versé dans la Torah dès sa plus tendre enfance. Ses aptitudes exceptionnelles et son étude Léchem Chamaïm, au nom du Ciel, le projetèrent très vite vers la Yéchiva reconnue de Sunderland en Angleterre, à partir de laquelle il décida de faire de la Torah son sacerdoce.
Après son mariage, il s’installa à Bné Brak, ville de Torah en Israël, où il étudia au prestigieux Kollel ‘Hazon Ich. Il fut alors très proche de Rav Ya’akov Israël Kanievsky, le Steipeler, père de Rav 'Haïm Kanievsky, et de Rav Elazar Mena'hem Man Chakh. Constatant son érudition peu commune, le Steipeler lui demanda, quelques années plus tard, de prendre la tête d’une institution de Torah à Strasbourg, ce que Rav Roua’h accepta, tout en revenant à Bné Brak, chez sa fille, chaque mois d’Eloul, pour se préparer aux fêtes de Tichri en venant notamment écouter les Chi'ourim du Rav Yé’hezkel Levinstein à la Yéchivat Poniovitz.
Il fut ensuite nommé successivement Machguia’h (surveillant) à la Yéchiva ‘Or Gaon et à la Yéchiva Cha’aré Tsion de Bné Brak, occupant ce dernier poste pendant trois décennies.
Il déménagea au début des années 2000 à Modi’in Illit, devenant Rav de la communauté Méssilat Yécharim. Il prit sur lui un acte de dévotion particulier, recommandé par le Ari Zal, consistant à prier chaque matin au Nets Ha’hama, au lever du soleil, pendant deux heures. Il restait au Beth Hamidrach, au centre d'étude, couronné de ses Téfilines toute la journée, mettant un point d’orgue à ne jamais tenir de paroles profanes dans l’enceinte de la synagogue. Refusant tous les honneurs, sa Tsidkout (rectitude) était proverbiale, allant même jusqu’à prendre sur lui, dans un acte de contrition ultime, un Ta’anit Dibour (jeûne de la parole) depuis Roch ‘Hodèch Eloul jusqu’après Yom Kippour, soit une durée de près d’un mois et demi.
Rav Amram Roua’h fut en outre extrêmement productif tout au long de sa vie, rédigeant un livre sur le Zohar avec la Haskama - l’approbation - de la sommité Rav Chmouel Wozner, ainsi qu’un livre sur le Michna Broura comprenant les ajouts du Kaf Ha’haïm.
Yéhi Zikhro Baroukh, que son souvenir soit une bénédiction pour chacun d’entre nous.