Nous nous trouvons actuellement dans la période la plus sombre de notre calendrier. Celle qui précède le 9 Av, commémorant la destruction des deux Temples dans des conditions de détresse indescriptible.
La question est : que faut-il transmettre, et comment transmettre ces évènements dramatiques à nos enfants ?
Comme il est agréable de raconter les miracles de la sortie d’Egypte à Pessa’h, le sauvetage miraculeux des juifs à Pourim et ‘Hanouka, mais que dire de la tragique destruction du Temple !?
L’exercice se complique encore du fait que les vacances d’été riment plutôt avec joie et insouciance qu’avec deuil et tristesse !!
Comment donc aborder ce sujet depuis maintenant, et, plus difficile encore, le jour-même du jeûne de Ticha’ Béav ?
De manière générale, il est bien de transmettre à nos enfants la joie de la Torah et des Mitsvot. Ainsi, durant cette semaine, essayons de vivre et de leur faire vivre le bonheur d’une vie en présence du Beth Hamikdach.
Les jours précédents, il est bien que toute la famille se plonge dans l’atmosphère si particulière qui régnait à l’époque où le Beth Hamikdach se tenait dans toute sa splendeur :
La magnificence du Temple, la description des Korbanot (offrandes), la présence d’Hachem que l’on ressentait à chaque instant, la colonne de fumée qui se tenait droite au-dessus du Mizbéah (l’autel) sans jamais vaciller ; et, même si cela ne vous semble pas approprié à la période, la description du jour de Kippour, l’explosion de joie à Sim’ha Beth Hachoéva (fête que l’on célèbre à Souccot), etc.
Il existe de nombreux livres à ce sujet, n’’hésitez pas à investir sur ce type de lecture, ce sont des trésors pour la vie !
Nous ne pouvons nous attrister que sur quelque chose dont nous connaissons la valeur.
Un enfant dont le château de sable est démoli ressent un terrible chagrin. Mais que le Beth Hamikdach soit détruit ne signifie rien pour lui, il vie très bien sans !... malheureusement.
C’est pourquoi, il est indispensable de raconter et re-raconter toute les merveilles, tous les miracles, tout le bonheur, l’extraordinaire proximité que nous avions avec Hachem.
Cela permet, d’une part, d’aborder ces jours tragiques de façon positive, et d’autre part, de réellement venir à ressentir la perte que nous subissons au quotidien.
Pour ceux qui ont la chance de se trouver en Erets Israël, soit parce qu’ils y habitent, soit parce qu’ils y sont en vacances, rendez-vous dans la vieille ville de Jérusalem, et n’hésitez pas à multiplier les visites en mettant l’accent sur la vie tellement heureuse de cette époque. Même avec des petits, vous pouvez vous rendre à « Makhone Hamikdach » une visite parfaitement guidée et illustrée du Beth Hamikdach.
Après avoir passé des journées en se plongeant dans la vie de Jérusalem de l’époque, nous pouvons en venir à parler de sa destruction.
Le jour-même de Ticha’ Béav, si vous en avez les forces, prenez un peu de temps pour raconter des histoires.
Là aussi, il existe nombre d’ouvrages sur le sujet. Attention à ne pas montrer d’images violentes. Il faut juste relater les évènements qui ont conduit au ‘Horbane, la destruction. L’histoire de Kamsa et Bar Kamsa, nous permet de mettre en exergue combien il est important pour Hachem de se comporter avec respect et amitié vis-à-vis de l’autre.
N’hésitez pas à leur dire que vous êtes triste que le Beth Hamikdach ne soit pas encore reconstruit. Mais qu’Hachem attend notre Téchouva, et espère Lui aussi très bientôt le reconstruire.
Expliquez-leur que chaque Mitsva que nous faisons est comme une pierre que l’on apporte pour sa reconstruction. Une belle Brakha (bénédiction), une belle Téfila (prière), un geste gentil avec son frère, son ami, son papa et sa maman, sont autant de pierres qui reconstruisent le Beth Hamikdach.
Nous jeûnons, ne nous lavons pas, sommes assis très bas pour montrer notre tristesse, mais aussi et surtout, notre profond désir de voir le Beth Hamikdach reconstruit.
On peut par exemple faire un tableau de bonnes actions : dessinez un mur de pierre, et, pour chaque Mitsva, quelle qu’elle soit, colorier une pierre. Lorsque le « mur » est entièrement colorié, offrez-leur un cadeau, qui pourra être par exemple… un puzzle du Beth Hamikdach !
Il est indispensable dans le cadre de l’éducation des enfants de toujours véhiculer des messages positifs.
Et surtout, n’oubliez pas de leur dire qu’ Hachem est toujours proche de nous et combien Il nous aime !
Dans le Kodech Hakodachim, l’endroit le plus saint du Beth Hamikdach, se trouvaient deux Krouvim, des chérubins, qui se faisaient face. Lorsqu’Hachem était en colère contre Son peuple, ils détournaient leurs visages.
Comment étaient-ils alors que le Temple brûlait : Ils s’enlaçaient !!!...
Que nous méritions tous d’assister à la reconstruction du Beth Hamikdach dans la joie et l’allégresse, rapidement, de nos jours.