Voici quelques réflexions personnelles pour nous aider à nous préparer au mieux à Tich'a Béav, et hâter la délivrance avec l'aide d'Hachem...
Pourquoi vouloir la Guéoula (la délivrance) ?
Est-ce que nous voulons réellement la Guéoula ? Pour vivre sincèrement ces jours de deuil sur la destruction des 2 Temples, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes et nous poser la question : "Est-ce que nous voulons réellement que cet exil se termine ?" Et pour répondre à cette question, il nous faut la compléter par une autre question. Si la réponse est oui, alors pourquoi voulons-nous que cet exil prenne fin ?
D.ieu attend de nous d'être des personnes vraies et de rechercher la vérité. Alors posons-nous cette question de savoir pourquoi nous désirons tant que le Machia’h vienne. Sans hypocrisie, ni faux fuyant. Voici quelques réponses que j'ai trouvées en moi, qui sont bien sûr loin d'être exhaustives mais qui vous aideront peut-être à désirer plus ardemment la fin de cet exil. Le plus important étant de vous poser les questions visant à faire grandir en vous ce cri du cœur qui ne laissera pas Hachem indifférent : "We want Machia'h now !" (Nous voulons le Machia’h maintenant !).
Alors... pourquoi ?
Pour que le monde cesse de souffrir,
Pour que l'on puisse vivre une vie de Vérité,
Pour que le mensonge, la douleur, la peine et la méchanceté disparaissent,
Pour que nous sentions totalement l'amour d'Hachem envers nous,
Pour parvenir plus facilement à accomplir Sa volonté, source de tout bonheur,
Pour annihiler tous sentiments négatifs de nos cœurs,
Pour que D.ieu puisse se dévoiler à tous et que tous puissent jouir d'une véritable proximité avec Lui.
C’est maintenant à vous de prendre votre plume et de chercher vos réponses… (que vous pouvez écrire en commentaire de cet article si vous le souhaitez). Car ce n'est qu'en sachant pourquoi nous désirons une certaine chose, que nous réaliserons que nous la désirons véritablement.
Les mères et le deuil du Beth Hamikdach
Je partage avec vous cette réflexion personnelle qui j'espère vous inspirera. Une maman a la capacité de s'endeuiller sur la longueur de cet exil plus que toute autre personne. Pourquoi cela ?
Avec la destruction du Beth Hamikdach (Temple), la Chékhina (la présence divine) a été exilée. Depuis, Hachem est caché, et nous n'avons plus autant qu'à l'époque du Temple, la possibilité de sentir Sa présence et Son amour. Le Ram'hal nous enseigne que D.ieu a créé ce monde pour nous "donner du bien". Mais avec l'exil, nous sommes devenus moins sensibles à voir et ressentir la bonté et l'amour d'Hachem à notre égard.
Nous, les mamans, avons également besoin de donner à nos enfants. Comme cela est écrit, la vache désire que son veau allaite encore plus que le veau lui-même. Nos pensées tournent en permanence autour de nos enfants. De leur bien-être, leur tracas, leurs joies etc. Lorsque nous les aimons, cet amour n'est qu'un reflet de l'amour que D.ieu nous porte. Lorsque nous les voyons souffrir, nous souffrons pour eux comme la Chékhina qui souffre tant de cet exil. Même lorsque notre enfant est loin physiquement de nous, notre cœur est avec lui. Il ressent ses difficultés et ses tourments à distance. Le cœur d'une maman n'a pas de limites.
Être maman est un des moyens qu'Hachem nous a donnés pour nous aider à ressentir Son amour et Son désir de nous avoir près de Lui. Chaque chose dans ce monde est susceptible de nous aider à mieux servir Hachem. La maternité en est une. En cette période de Ben Hamétsarim, je ressens fortement qu'être maman m'aide à ressentir la souffrance de la Chékhina. Puisse ce ressenti hâter la délivrance totale et que D.ieu notre Père puisse se dévoiler à nous totalement !
La semaine officielle de deuil de plus de 2000 ans d'exil...
Toute l'année, nous courons, métro-boulot-dodo, cette course effrénée qui nous empêche de nous poser les bonnes questions et de prendre du recul. Pourquoi courons-nous ? Où voulons-nous arriver réellement ? Quels sont nos objectifs dans la vie ? À Tich'a Béav, nous lisons la Méguilat Eikha. Eikha signifie "Hélas” ou “Comment". Cette Méguila commence en effet par les mots "Hélas/Comment elle est assise solitaire, la cité naguère si populeuse !"
Nos Sages nous enseignent que ce même mot Eikha, ponctué différemment, est utilisé par D.ieu Lui même après la faute du fruit interdit. Il demande à Adam "Ayéka" : où es-tu ? En effet, après la faute Adam se cacha et D.ieu vint vers lui en douceur lui demandant où il était. Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi nous enseigne que D.ieu nous pose cette question tous les jours. Mais il ne s'agit pas d'une question concernant notre emplacement géographique mais plutôt : "Où sommes-nous ?" "Où en sommes-nous ?" "Sommes-nous conscients de nos devoirs sur terre ?" "Sommes-nous en recherche de vérité ?"
Ces questions exigent de nous une introspection : qu'est ce que D.ieu attend de nous ? Où cette existence nous mène-t-elle ?
Dans le conte de la Princesse disparue de Rabbi Na'hman, le ministre, étant parti à la recherche de cette dernière, se réveille d'un très long sommeil et réalise qu'il était si proche du but : retrouver la princesse mais il s'endormit et au réveil, il prononça ces mots clés : "Où suis-je dans le monde ?" C'est cette même question existentielle que chaque Juif a le devoir de se poser tous les jours. Ce n'est certainement pas un hasard si cette période précède celle de Eloul et de la Téchouva. D'ailleurs dans cette Méguila, le prophète Yirmiyahou nous invite à cette introspection dans le verset 40 du chapitre 3 lorsqu'il dit : "Examinons nos voies, scrutons-les et retournons à l'Éternel". Nous désirons tous ardemment la Guéoula (la délivrance).
Mais pour vouloir réellement que D.ieu se dévoile à nous et que cessent les malheurs nous devons lui prouver que nous Le désirons vraiment, totalement. Que nous désirons faire Sa volonté plus que tout. Que nous voulons Lui être fidèles. Et pour cela, ces premiers jours du mois de Av viennent nous sensibiliser à notre lien avec Hachem, au sens de nos vies.
Nous vivons dans un monde où la vérité est cachée. Cette course que nous avons mentionnée nous fait oublier que D.ieu attend notre réveil pour Se dévoiler et envoyer le Machia'h. Ce réveil ne peut se faire que lorsque nous réagirons à Son appel : "Où es-tu ?" Alors comment réagir ? En répondant présent à cet appel. En prenant conscience que notre monde se dirige vers un monde de Vérité, un monde où D.ieu se dévoilera et où nous vivrons pleinement et en totale adéquation avec la parcelle divine qui est en nous...