La délivrance d’Egypte est liée au mérite des femmes pieuses, comme nos maîtres le disent « par le mérite des femmes pieuses, Israël fut délivré d’Egypte ».
Quelle en est la raison ? Le Talmud dans Sota 11b rapporte : « Au moment où les femmes venaient puiser de l’eau, D.ieu présentait des petits poissons dans leur cruche et elles puisaient moitié poissons, moitié eau. Elles plaçaient deux marmites sur le feu, une marmite d’eau chaude et une autre de poissons. Elles amenaient le tout à leurs maris, elles lavaient leurs maris, les frictionnaient, leur donnaient à manger et à boire, et s’unissaient à eux dans un endroit discret dans les champs. Ainsi, les enfants d’Israël se multiplièrent, et, par ce mérite-là, intervint la délivrance d’Egypte. »
Il est dit dans la Paracha de Vayakèl que Moché construisit le bassin de cuivre qui permettait aux Cohanim (prêtres juifs) de se purifier avec les miroirs des femmes vaillantes (Chémot 38, 8). Rachi explique que les filles d’Israël possédaient des miroirs dans lesquels elles se regardaient pour se parer. Ces mêmes miroirs ont été chéris par D.ieu, qui a enjoint Moché de ne pas les refuser pour la construction du Tabernacle. En effet, Moché, pensant que ces miroirs étaient un symbole d’égocentrisme, voulait les refuser.
Dieu lui dit : « Au contraire, accepte-les ! Ces miroirs Me sont très chers, car, par leur intermédiaire, les femmes vaillantes ont érigé de nombreuses générations en Egypte. Quand leurs maris rentraient épuisés par leur travail, elles les réconfortaient par une boisson et de la nourriture, puis, enlaçaient leurs maris, se regardaient avec lui dans ce miroir, puis les séduisaient par ces termes “je suis plus belle que toi” » . Il y avait union, et elles enfantaient dans les vergers, comme il est écrit dans le Cantique des cantiques : “Sous le pommier, je t’ai réveillé”.
Le bassin de purification du Tabernacle a donc été construit avec ces miroirs, symbole non pas d’égocentrisme, mais de la consolidation des liens entre les époux au temps de l’esclavage accablant en Egypte.
De même, le jour du don de la Torah, nous pouvons remarquer que les femmes ont accepté la Torah avant les hommes. Car celles-ci acceptent plus facilement les paroles de Torah.
Hachem a ordonné de parler avec les femmes de manière agréable, comme il est dit dans Chémot (19-3) : « Ainsi tu parleras à la maison de Ya’acov et tu diras aux enfants d’Israël ». Pour la maison de Ya’acov (les femmes), le terme employé est “Tomar”, ce mot est défini comme une parole douce, alors que pour les enfants d’Israël (les hommes), il est écrit “Tagued”, défini comme une parole plus précise, mais plus dure.
De là nous apprenons qu’elles ont accepté la Torah, non sous l’influence de leurs maris, mais de D.ieu directement.