Quel châtiment ! Ni plus, ni moins, Kora'h et tout son entourage (y compris les enfants qui sont innocents) se sont fait engloutir par la terre, montrant à tous combien la discorde éveille la colère d'Hachem.
Saviez-vous qu'une discorde repousse 100 Parnassot (subsistance matérielle) ? Il y a un rapport direct entre notre relation avec autrui et la Brakha qu’Hachem nous octroie. Il n'y a pas de meilleur ustensile qui contienne la Brakha que le Chalom et il n'y a rien de pire que la discorde, il faut s'en éloigner comme l'on s'éloigne du feu.
Dans le Talmud, il est raconté que dans la génération de A'hav (c'était un roi mécréant), bien qu'ils fussent tous idolâtres, ils gagnaient quand même les guerres parce qu'ils étaient solidaires. Par contre, dans la génération du roi David, il y avait énormément de Justes, mais ils tombaient nombreux au front, parce qu'ils n'étaient pas unis.
Moché Rabbénou, de par son comportement exemplaire, nous a enseigné combien il faut sacrifier pour le Chalom ! C'était le dirigeant du peuple et pourtant, il a pris l'initiative d'aller vers Datan et Aviram pour ramener la paix, bien qu'il leur avait déjà lancé un appel auparavant et qu'ils avaient refusé sa demande !!
Si Hachem est prêt à effacer Son nom pour que le Chalom revienne entre les conjoints, alors il est évident qu'il est de notre devoir de passer outre notre orgueil et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la présence divine ait Sa place ici-bas.
Éteindre le feu avant qu'il ne se répande !
"C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et il s’unira à sa femme et ils deviendront une seule chair" (Béréchit). Une seule chair ? Est-ce vraiment possible ? 1 + 1 = 1 ?!
Personne ne peut contredire cette réalité que 1 + 1 = 2.
Mais si la Torah nous enseigne l'objectif du mariage et de l'union au point de ne faire qu'un, cela veut dire qu'on peut y arriver ! De quelle manière ? Quel est le chemin à emprunter ? La réponse se trouve dans le verset de la Torah qui compare le mariage à la déchirure de la Mer Rouge.
Au fait, comment se fait-il que cette union de deux moitiés d'âmes complémentaires soit comparée à une brisure ? Il aurait été tellement plus adéquat de parler d'harmonie, de solidarité. Eh bien, là se trouve la réponse à notre question !
Pour arriver à l'harmonie dans le couple, cela nécessite une déchirure du soi.
Je ne suis plus toute seule, je dois faire de la place à mon âme sœur et pour cela il faudra faire des concessions, changer des habitudes, m'investir pour réjouir mon conjoint par rapport à ses aspirations et à ses volontés. Quand on travaille dans ce sens, automatiquement on n'est plus 1, on se "diminue", on devient peut-être un demi. Et, ½ + ½ = 1 !!
Ce travail mutuel vers l'union demande une prise de conscience des différences essentielles qui existent entre les conjoints du fait qu'ils sont de sexe opposé mais également du fait qu'ils ont un caractère différent, une éducation différente et qu’ils ont vécu des expériences différentes…
Dans le cadre de la vie commune, il y aura des situations qui tourneront au vinaigre, comme on dit. Les disputes dans le couple sont légitimes et inévitables, elles viennent juste prouver l'existence de deux êtres qui pensent, qui ressentent et qui expriment leur individualité.
Mais même une dispute, il faut savoir la gérer, on doit "savoir" se disputer !
Le Tiférèt Israël nous éclaire sur l'origine de l'aggravation de la discorde dans un couple.
Toute colère provient généralement du fait que l'un manque de respect à l'autre, et donc la personne qui s'est sentie attaquée rend également en rabaissant ou en blessant l'autre, et l'on rentre alors dans une dynamique de "qui gagnera la bataille ?".
Comment arrêter ce cercle vicieux ? Eh bien, tout simplement en versant de l'eau sur le feu qui est en train de se répandre. Il faut décider d'être celui qui éteindra le feu de la discorde, ce feu dévastateur qui dévore tout ce qui se trouve sur son passage ! Cette eau dont on parle, c'est la force du silence : s'abstenir de répondre, ne pas raviver la flamme qui brûle parce que pour se disputer, il faut être deux !
À partir du moment où il y en a un qui quitte le ring, il n'y a plus de possibilité de continuer le combat ! Rabbi Na'hman de Breslev disait : "Dommage que l'on n'ait pas appris à se taire avant d'avoir appris à parler !"
Une voiture peut monter très haut dans la vitesse, mais a-t-elle de la valeur sans freins ?
Le silence a plus de valeur que la parole et l'action !
Nous apprenons cela de deux espèces d'animaux qui ont sanctifié le nom d’Hachem en Égypte. Les grenouilles ont obéi à l'Éternel en sautant aveuglément dans les fours des Égyptiens. Leur récompense fut qu'elles sont restées intactes, le feu ne les ayant pas brûlées !
Les chiens, eux, ont été à l'encontre de leur tendance naturelle en s'abstenant d'aboyer et ont ainsi sanctifié le nom d'Hachem. Quelle a été leur récompense? Celle de bénéficier de toutes les viandes Tréfa (qui ne sont pas cachères) là où ils se trouvaient, comme il est écrit : "et la viande Tréfa, vous ne la consommerez pas, aux chiens vous la jetterez" (Chémot, 22, 30).
À première vue, l’acte des grenouilles semble plus grand que celui des chiens, mais de la récompense reçue en retour, on apprend qu'il est plus facile de rentrer dans un four ardent que de se maîtriser et de se taire.
Se taire au moment où ça le nécessite est un acte d'une très grande intelligence. "L'intelligence de la femme édifie sa maison" a dit le roi Salomon.
Joignons-nous à Aharon Hakohen qui était le symbole du Chalom et œuvrons toujours dans le sens de la conciliation, là est toute la grandeur de l'homme.
Chabbath Chalom à toutes !