La croyance en D.ieu, la Emouna, est sans aucun doute la pierre angulaire du Judaïsme, le principe fondamental qui nous unit à Hachem et à Sa Torah. Le Bita’hon, la confiance en D.ieu, est également un concept crucial, qui va de pair avec la Emouna. Mais quelle est la différence entre les deux et comment jongler avec ces derniers pour parvenir à une connexion intime avec notre Créateur ? Et surtout, comment mettre en pratique de façon concrète ces deux éléments qui peuvent sembler d’emblée si abstraits ? Il s’agit d’un sujet monumental et dont l’ampleur est immense, mais tentons d’y répondre de façon concise dans cet article.
D’abord, le mot Emouna en hébreu signifie fidélité. La Emouna se définit communément par la foi, mais il s’agit en fait d’être fidèle à une vérité inébranlable est éternelle, soit Hachem et Sa Torah. Selon ce principe, La véracité de la Torah d’Hachem et Sa Torah doit résider en nos cœurs de façon tellement forte et claire que nul ne peut venir ébranler.
Le Bita’hon, quant à lui, signifie confiance en hébreu, et ressemble beaucoup à la Emouna, mais reste différent. La différence principale entre les deux est que la Emouna est une prise de conscience, un concept abstrait qui se situe principalement à l’intérieur d’une personne, alors que le Bita’hon est une mise en pratique concrète et extérieure de cette Emouna. En gros, la Emounah réside en notre cerveau et cœur, alors que le Bita’hon s’exprime dans nos actes.
De manière générale, ces deux concepts reposent sur le fait que rien dans la vie n’arrive par chance ou par coïncidence : tout est issu de la providence Divine.
Comment jongler avec ces deux principes afin de parvenir à une relation intime avec notre Créateur ? Et comment les appliquer ? Le ‘Hovot Halévavot écrit que le véritable Bita’hon est la paix d’esprit que l’on trouve lorsque l’on fait confiance à Hachem. Quelqu’un qui a une confiance aveugle en D.ieu mènera une vie beaucoup plus paisible que celui qui se fait du mauvais sang pour chaque soubresaut qui se dresse sur sa route. Le Bita’hon, c’est lorsqu’on réalise que notre vie n’est pas entre nos mains ; nous n’en avons pas le contrôle. C’est le Tout-Puissant qui contrôle. Ainsi, une Hichtadlout (effort personnel) est nécessaire pour avancer dans la vie, mais le Bita’hon est en fait le moyen le plus puissant de réussite, car lâcher prise est une forme d’abnégation en soi, et requiert ainsi une foi et une force inégalées.
J’aimerais relater une histoire vraie à propos des étudiants du Gaon de Vilna afin d’illustrer ces deux concepts. Bon nombre des étudiants du Gaon de Vilna ont décidé de parfaire leur niveau de Bita’hon. À un certain moment, ils ont entendu de la part de leur maître que lorsqu’une personne désire améliorer son niveau de Bita’hon, Hachem lui envoie une opportunité de le faire, jusqu’au moment où elle est capable d’intégrer ce concept par elle-même.
Une fois, ces étudiants sont allés dans une cave pour étudier. Ils n’ont pas apporté de nourriture ou de boissons avec eux, car ils avaient confiance qu’Hachem leur en enverrait. Ils sont restés dans cette cave durant deux jours entiers. Le troisième jour, ils ont aperçu un homme qui passait à proximité de l’entrée de la cave avec un panier contenant plusieurs tranches de pain. Submergés par l’excitation, ils ont cru qu’Hachem leur envoyait de la nourriture. Cependant, un des étudiants remarqua que l’homme s’était arrêté bien plus loin que l’entrée de la cave, et rien ne laissait donc présager qu’il s’apprêtait à entrer dans la cave. L’étudiant s’est donc approché de l’homme et lui fit signe de rentrer. L’homme ne le toisa même pas et s’en fit.
Les étudiants comprirent sur-le-champ la leçon que l’on venait de leur enseigner. En demandant à l’homme d’entrer dans la cave, ils firent preuve d’un manque de Bita’hon.
Cette histoire nous démontre sans aucun doute que le Bita’hon est un concept très difficile à atteindre et qu’il se travaille dans les plus petites actions et subtilités.
La femme incarne plus que quiconque la Emouna et le Bita’hon de par sa relation proche avec son Créateur. En effet, le quotidien et l’existence de la femme sont marqués des événements qui requièrent une croyance et une confiance très forte en D.ieu; notamment la construction de son foyer, l’enfantement et l’éducation de ses enfants. La foi et la confiance en D.ieu qu’éprouve la femme sont véritablement ce qui fait avancer le monde et ce qui préserve la continuité du peuple juif, tel que nos matriarches nous l’ont maintes fois démontré au courant de notre histoire.
Puissions-nous être des maîtresses de la Emouna et du Bita’hon et faire amener la Guéoula (délivrance) de nous jours, Amen !