La vie à deux est quelquefois source de frustrations. Le Rambam écrit : comment ces deux personnalités si différentes que sont l’homme et la femme peuvent-elles vivre ensemble ? C’est une grande gageure ! Et il ajoute qu'il est possible que les deux partenaires se comprennent parfaitement. Nous pouvons faire de notre vie conjugale une réussite, un havre de paix et de bonheur. Car chaque être humain ressent le besoin d’avoir quelqu'un qui vive près de lui. Chacun aimerait donner du bonheur et non causer du tort. Comment être heureux ? Je vais vous donner un petit « tip », une petite compréhension, qui je l’espère vous aidera…

“Allo, David ?” “Oui, c’est moi, bonjour !” Une employée de la banque informe : “Votre compte est déficitaire. Le déficit doit être couvert au plus tard la semaine prochaine !”

La plupart d'entre nous avons un compte bancaire, géré par des retraits et des dépôts. Les dépôts doivent être en conformité avec le travail tenace que nous avons effectué le mois précédent. Le solde est le résultat d’une bonne gestion. Sans dépôts, il est impossible de procéder à des retraits. Comme chacun le sait, quand nous ne déposons pas suffisamment d’argent sur le compte, le compte devient déficitaire, et nous payons alors de sacrés intérêts !

La relation du couple est un microcosme, un petit monde à l’image de l’univers. À l’instar du monde, le couple a besoin d’avancer, de se renouveler, d’investir, d’innover. L'investissement est une des caractéristiques du mariage stable et heureux, qui dure dans le temps, il faut s’investir dans le couple. 

Imaginons le lien affectif entre mari et femme dans une sorte de « compte en banque ». Le mari possède une possibilité de déposer et de retirer dans le compte de sa femme, et la femme possède également la même possibilité dans le compte de son mari. La gestion des comptes par les époux doit faire preuve de créativité et d’innovation.

La clé de l'innovation pour développer la relation conjugale est d’opérer le plus souvent possible des dépôts chez l’autre et d’éviter au maximum les retraits.

David dans notre exemple est en minus, il risque de payer des intérêts. Comment ces « tractations » se traduisent-elles dans le domaine affectif et émotionnel ?

Chaque action qui est de nature positive et enrichissante émotionnellement et/ou chaque action qui peut prévenir une action négative, qui empêche de renvoyer dos à dos le couple, constituent des « dépôts ».

Ces « dépôts » peuvent être multiples et plus ou moins difficiles à réaliser. Citons pour exemples : le/la partenaire peut être prévenant(e), afficher un sourire, manifester une disponibilité pour l’autre, chercher à se réconcilier rapidement…

En revanche, la colère, la rancœur, ou tout acte ou caractère négatif tourné vers le/la conjoint(e), sont des « retraits ».

Citons pour exemples : bouder, chercher à vaincre plus qu’à communiquer, garder rancune, être peu enclin à la réconciliation, entretenir paresse et mauvaise volonté…

Parmi les retraits, il y en a qui sont entièrement légitimes et nécessaires de temps à autre, mais qui requièrent un état d’esprit bienveillant sur le couple et une maturité bien sûr, suffisante.

Mais attention, la règle d’or consiste à avoir clairement à l’esprit que le/la conjoint(e) ne peut « retirer » que s’il/elle a effectué suffisamment de « dépôts ».

Donc, pour rafraîchir et cultiver la relation conjugale, les deux partenaires doivent tenter d'exécuter autant que possible le plus grand nombre de dépôts et d'éviter autant que possible des retraits. 

Comme dans un compte bancaire, c’est les intérêts qui nous font bouger, la menace que cela va vous coûter plus cher !

Aussi, le sourire, que nous n’avons pas voulu donner, va à présent nous coûter plus cher dans notre relation. Si Monsieur a refusé de dire un petit mot gentil, ce qui n’aurait coûté qu’un mot gentil, après trois semaines de bouderie et de silence, il va falloir un voyage en Amérique pour compenser cela ! Sinon, il sera menacé de fermeture du compte !

Attention : Si votre compte frôle la ligne rouge, chaque dépôt ne doit pas être interprété comme un excédent, mais comme une couverture pour équilibrer la Banque des émotions. 

Comme nous l’avons dit, il faut beaucoup plus de dépôts que de retraits. Voici un exemple qui va illustrer nos propos : Daniel et Rina sont venus en consultation : Daniel se sent frustré, il se plaint que, malgré tous les efforts qu’il fait, et prend la peine d’être gentil avec sa femme, elle ne lui accorde aucune importance. « Vendredi, j'ai emmené à ma femme un bouquet de fleurs en l'honneur du Chabbath, mais c’était comme si cela n’avait aucune importance ! »

Rina conteste sèchement : « Qu'est-ce qu'il pense ? Il ne me parle pas depuis deux semaines, puis il va acheter un bouquet de fleurs, et il croit que cela va suffire ! »

Daniel a alors réalisé qu'il se trouvait avec un déficit de dépôts très grand et le bouquet était tout simplement une tentative d'équilibrer le compte de la « Banque des émotions » qui est dans le compte de son épouse. 

Les couples heureux ont tendance à déposer cinq fois plus qu’ils ne retirent !

Exemples de dépôts : je me fais un café, je lui en fais un aussi. Je me rends disponible pour l’écouter. Je comprends qu’il faut envoyer son costume au dégraissage et aller voir sa mère, ou faire la vaisselle, offrir des fleurs, ne pas oublier son anniversaire...

Retirer consisterait, dans l’exemple d’aller voir sa mère, à dire : « Eh bien non, nous n’allons pas chez pas ta mère ! » ou « Bon nous allons chez ta mère, mais alors c’est toi qui laves le parterre ! … » 

À noter, que chez les enfants, après une vingtaine de dépôts, nous pouvons faire un retrait en raison de leur sensibilité et leur jeune maturité émotionnelle.

Toutes les recherches le prouvent, pas de secret, il faut s’éloigner de « donnez, donnez-moi ! » et s’enrichir avec le « donner, donner ! »… La règle : il faut beaucoup de dépôts pour pouvoir retirer.

Bonne chance !