Parfois, on se sent frustrée et triste parce qu’on a le sentiment qu’Hachem n’entend pas nos prières. Mais j’ai été le témoin d’un miracle qui a prouvé à tout jamais le contraire !
La saison des mariages
Mon amie Léa s’était mariée par une chaude journée d’août. Avec mes amies, ce soir-là, on avait fait danser la Kalla (mariée) jusqu’à en avoir mal aux pieds et quand on est allées l’embrasser avant de partir, on lui a toutes souhaité d’avoir le mérite de vite fonder un beau et grand foyer !
Quelques mois plus tard, une autre des amies du groupe s’est mariée et on s’est toutes retrouvées de nouveau pour faire la fête. Bien sûr, Léa était parmi nous et je me souviens que plusieurs filles lui avaient posé la même question… "Alors Léa ? Est-ce que tu as une bonne nouvelle à nous annoncer ?" Mais non, il n’y avait pas de bébé en vue. Toutes les filles savaient combien elle avait hâte de devenir maman !
Malheureusement, les mois et les années passèrent et aucun bruit d’enfant ne vint troubler le silence de sa maison...
Pire ! Dans notre groupe de copines, les unes après les autres en près de 3 ans étaient déjà devenues mamans.
J’avais remarqué qu’avec le temps, le sourire de Léa avait disparu. Plus personne n’osait lui poser la question de savoir si elle avait une bonne nouvelle à annoncer.
Le temps de la colère
Un matin, j’étais passée la prendre en voiture devant chez elle. Nous allions assister à la Brit-Mila du premier enfant d’une de nos amies. C’était une journée joyeuse ! Mais Léa ne souriait pas. Tout le trajet, je la sentais tendue et j’en avais mal pour elle.
C’était agréable de retrouver le groupe d’amies, parce qu’avec l’arrivée de nos bébés, c’est sûr, on avait moins de temps pour nous voir aussi souvent qu’on l’aurait voulu. On était toutes heureuses de célébrer l’arrivée d’un petit prince… sauf peut-être Léa, qui était restée tout le temps en retrait et qui nous avait à peine parlé.
Dans la voiture au retour, l’ambiance était encore pire qu’à l’aller !
A un moment où la voiture était à l’arrêt dans les bouchons, d’un coup, sans comprendre, Léa s’est mise à hurler : “Pourquoi D.ieu me fait ça à moi ?” et ensuite, elle s’était mise à pleurer à chaudes larmes.
C’était affreux, elle ne s’arrêtait plus, comme si elle ne pouvait plus contenir sa douleur une minute de plus. Moi, secrètement, je priais Hachem de m’aider à trouver les mots qui pourraient l’apaiser.
Et puis, après de longues minutes de pleurs et de silence, je lui dis : “Peut-être que cela fait partie d’un plan ?”
Je me souviendrai toujours de son regard ! Elle avait de grands yeux rouges à cause des larmes. Elle s’était attendue à tout sauf à cette phrase. Et moi, je ne savais pas pourquoi, mais, d’un coup, je sentais le besoin de lui parler avec sincérité : “Tu sais qu’Hachem fait tout pour le bien. “Hakol Létova”, comme on dit. Pourquoi alors ne répondrait-Il pas à ta prière ? Léa, je te connais, je sais que depuis des années tu rêves d’avoir des enfants, des petits Tsadikim comme tu les appelles, et de les élever dans un foyer de Torah. Tu crois vraiment que D.ieu t’en veut et te punit ? Ça n’a aucun sens ! D.ieu n’est pas au même niveau que nous… et c’est tant mieux !
Peut-être qu’on n’y comprend rien et sûrement qu’on ne peut pas comprendre, mais viens, on lui fait confiance et on se dit que, si ça prend plus de temps pour toi que pour les autres, c’est pour une bonne raison ?”
Je ne savais pas ce qui m’était passé par la tête à lui parler comme ça ! A la fin du trajet, elle ne parlait toujours pas et elle descendit de la voiture sans un mot.
Une confiance qui apaise
Ce trajet m’avait tellement marquée que le soir, j’avais raconté toute l’histoire à mon mari, qui avait dû me consoler en me disant qu’il fallait continuer à prier pour elle et que, oui, j’avais bien fait de lui rappeler combien Hachem l’aimait.
Le lendemain, je reçus un message avec juste un mot : “Merci”. J’étais soulagée.
A partir de ce moment, je vis une tout autre Léa. Elle avait retrouvé son sourire. Elle était moins tendue, comme apaisée, et je la voyais avec plaisir s’activer dans l’association où elle travaillait.
Quelque temps après, elle me raconta qu’elle avait fini par accepter que, oui, Hachem ne la punissait pas et elle avait plutôt décidé de remercier le Maître du monde pour chacun de Ses bienfaits. Elle n’avait plus peur ! Au contraire, elle ressentait une joie intense à faire confiance à D.ieu. Bien sûr, elle continuait de prier pour devenir mère et espérait toujours, mais ses prières de tristesse s’étaient transformées en prières d’espoir. Quelle belle leçon d’Emouna (foi en D.ieu) !
Un an après cette confidence, avec toutes les copines, on s’est réunies pour une très, très… très heureuse occasion !
C’était la Brit-Mila… des triplés de Léa !
Elle et son mari venaient d’accueillir 3 petits Tsadikim dans leur maison et leur vie changeait à jamais !
Quand je me penchai pour embrasser la jeune maman comblée, elle me dit à l’oreille : “Tu avais raison, Hachem a pris son temps. 3 fois plus de temps parce qu’Il a multiplié le miracle par 3 ! Ça valait la peine d’attendre !”.
L’histoire de Léa m’a offert la plus belle des leçons… Hachem entend chacune de nos prières… et quand on croit qu’Il n’y répond pas, c’est juste parce qu’il y a quelque chose d’encore mieux qui nous attend… 3 fois mieux même !