Je viens de séjourner à Johannesburg et à Cape Town et j’ai vécu une expérience extraordinaire. Les Juifs sud-africains sont exceptionnels. Ils ont un vrai cœur juif - l’étincelle juive présente dans leur âme est si palpable qu’en un instant, elle devient une flamme qui les fait revenir au Sinaï. J’ai mille et une histoires à raconter : des adultes, hommes et femmes, qui ont fondu en larmes, regrettant les années où ils vécu sans Mitsvot et déterminés désormais à vivre une vie de Torah. Certains sont venus en voiture aux Chabbatot organisés à Johannesburg et à Cape Town, et après notre discussion sur la valeur du Chabbath, ont décidé de ne pas reprendre la voiture pour rentrer chez eux, mais de passer la nuit à proximité. Il y avait aussi nos beaux jeunes hommes ou femmes fréquentant des petit(e)s ami(e)s non juifs, prenant l’engagement de rompre la relation, de trouver des conjoints juifs et de fonder des foyers juifs fidèles à la tradition.
Le public, venu en masse, était composé de jeunes et de vieux, d’étudiants et de professionnels, tous unis par un but : se reconnecter à leur héritage, se rapprocher de Hachem et vivre une vie de Torah.
La communauté d’Afrique du Sud est-elle unique en son genre ? Ce phénomène d’éveil juif n’est-il pas évident ? Dans mon travail où je tends la main à chaque Juif, j’ai voyagé dans le monde entier. Il va de soi qu’il y a une faim spirituelle partout où résident des Juifs, même dans les lieux les plus reculés du globe. Notre génération vit les ‘Hevlé Machia’h, les douleurs de l’enfantement du Machia’h, notre génération est frappée d’épreuves et de tribulations, de souffrances et de douleurs. En de telles périodes, les gens aspirent à trouver des réponses qui transcendent la sombre réalité du matérialisme et de l’hédonisme.
Nous sommes également la génération dépeinte par le prophète Amos : « Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur Dieu, où J'enverrai de la famine dans le pays : ce ne sera ni la faim demandant du pain ni la soif de l'eau, mais le besoin d'entendre les paroles de l'Eternel. » Il y a une vraie soif, et plus le terrorisme s’intensifie, plus la quête de spiritualité augmente. Notre monde est en feu et le seul moyen de combattre ce feu consiste à allumer un plus grand feu dans notre cœur. Ceci dit, je pense que la communauté juive d’Afrique du Sud est particulière. Ils sont très ouverts à la Torah, réceptifs à la Téchouva, si reconnaissants pour le Moussar (éthique juive) les remontrances et les critiques. Quel est le secret de cette belle communauté ?
« Dérekh Erets Kadma Latorah » : « Les bonnes manières, le respect, la dignité sont des conditions préalables pour intégrer la Torah ». Je pense que voilà l’un des points forts de nos frères d’Afrique du Sud. La plupart des Juifs sont d’origine lituanienne. Les images de leurs grands-pères et grands-mères sont gravées avec affection dans leur cœur et leur esprit. C’est une communauté chaleureuse, tournée sur la famille qui a réussi à s’isoler d’un grand nombre de ravages de la culture occidentale. Au fil des ans, ils se sont peut-être assimilés du point de vue juif, mais ils n’ont jamais perdu cette intégrité particulière de leurs ancêtres. Leur grâce et gentillesse est évidente dans chacune de leurs conversations et leur Kavod HaTorah, leur respect pour les maîtres en Torah et leurs enseignements est intrinsèque à leur nature. Ce fut une immense gratification spirituelle pour moi de prendre la parole à Johannesburg et à Cape Town…les Pérot, les fruits que nous avons plantés sont absolument magnifiques.
Outre le fait d’avoir assisté à cette extraordinaire réponse à l’appel de la Téchouva, j’ai également vécu certains événements incroyables - des incidents qui ne peuvent être attribués à la pure coïncidence. Je vous en livre juste un.
L’été dernier, alors que je séjournais en Israël, ma petite-fille me demanda de lui rapporter une « bague du roi Chlomo ». Qu’est-ce qu’une bague du Roi Chlomo, me demanderez-vous ? Le Midrach nous enseigne que le roi Chlomo avait commandé une bague pour être façonnée de sorte à le maintenir toujours dans un état d’esprit approprié, une bague qui l’aiderait à tenir la dépression à distance et dans le même temps, le protègerait d’un excès de confiance dans les jours où la bonne fortune lui sourirait. Une telle bague pouvait-elle être conçue ? Absolument ! Les termes « Gam Zé Ya’avor…ça aussi, ça passera » étaient gravés sur la bague de sorte que si des jours sombres ou tristes se présentaient, le roi serait fortifié par le fait de savoir que Gam Zou Létova, cela passerait. Mais si, d’un autre côté, le roi avait l’occasion d’exulter de sa bonne fortune, la bague le protègerait d’une exubérance, car au final, cela aussi passerait. Ma petite-fille me demanda de choisir un passage pour graver à l’intérieur de la bague.
Je cherchais dans Jérusalem une telle bague, et je trouvais un bijoutier pour la fabriquer. Pour la partie intérieure de la bague je choisis le passage : « Hinéni Lo Yanou Vélo Yichan Chomer Israël - le Gardien d’Israël ne dort ni ne sommeille » afin que nous reconnaissions qu’il est vrai que tout passe, mais l’amour et la protection de D.ieu sont éternels.
Enthousiasmée par ces bagues, j’en fis fabriquer d’autres en pensant qu’elles feraient de beaux cadeaux. Lorsque je partis pour l’Afrique du Sud, j’en emportais une avec moi, en pensant que je pourrais rencontrer quelqu’un à Johannesburg qui pourrait profiter du réconfort qu’elle apporte.
Dès mon arrivée, j’appris le décès douloureux d’un jeune mari et père de famille des suites du cancer. Sa famille, bouleversée, venait de commencer la semaine de deuil. J’atterris jeudi soir et vendredi matin, de bonne heure, je rendis visite à la jeune veuve et ses enfants. Ses amies m’accueillirent à la porte et m’informèrent qu’elle était dans un très mauvais état mental et émotionnel. Je m’assis à côté d’elle et lui parlai, puis je sortis la bague de mon sac et lui racontai l’histoire. Elle fondit en larmes, mais ce n’était pas des larmes de désespoir, mais de foi. La jeune veuve me relata une histoire incroyable, qui laissa sans voix toute personne qui l’entendit.
Dans les dernières semaines de la maladie de son mari, son corps était si rongé par la douleur qu’il n’avait plus la patience pour rien. La musique, la radio, la télévision lui étaient insupportables. Son inaptitude à le distraire et le réconforter la trouble et frustra. Puis quelqu’un lui offrit un cadeau : un gros livre de récits d’inspiration et de foi. Elle ouvrit le livre et lut la première histoire à son mari. Il l’apprécia et y trouva du réconfort. Vous avez deviné de quelle histoire il s’agissait ? L’histoire de la bague du Roi Salomon - Gam Zo Létova - cela aussi passera. »
Coïncidence ? Appelez-le comme vous voulez, mais pour moi, la réponse est évidente. Hinéni Lo Yanou Vélo Yichan Chomer Israël - le Gardien d’Israël ne dort ni ne sommeille. »