Avez-vous déjà entendu l'expression disant que ce qui nous énerve le plus chez les autres, ce sont nos propres défauts ? Et si justement, apprendre à se voir chez les autres nous permettait d'apprendre à grandir, à évoluer ?
Lorsque les défauts des autres nous énervent et nous mettent en rage, il est compliqué de se dire que nous faisons en réalité face à nous-même. Nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas être comme ça ! Et pourtant, notre interlocuteur nous renvoie bien notre reflet, mais nous n'en sommes pas conscients. Nous préférons essayer de faire changer l'autre plutôt que de prendre cela comme un moyen de nous améliorer.
Pire encore, il nous arrive souvent de rejeter ce qui nous énerve, nous embarrasse ou nous met mal à l'aise chez notre interlocuteur, mais cela ne règle pas le problème de fond, qui peut ressurgir alors que nous parlons avec d'autres personnes.
Se découvrir à travers l'autre
Cependant, nous devons bien comprendre que ce qui nous énerve chez les autres parce que nous le ressentons inconsciemment en nous n'est pas un comportement précis, mais se trouve plutôt au niveau de l'être. C'est parfois un trait particulier que nous avons appris à contrôler pour ne pas le laisser paraître en société mais qui, s'il nous énerve chez les autres, est encore plus visible sur notre propre personne sans que nous ne nous en rendions compte.
Plutôt que d'essayer de contrôler ces aspects que nous n'aimons pas chez les autres et encore moins chez nous, nous devons apprendre à les accepter. Et pour cela, nous devons d'abord en prendre conscience, et découvrir ce qu'ils peuvent nous apporter de positif afin de profiter de leurs bons côtés. Lorsque nous serons réconciliés avec ces traits chez nous, nous les apprécierons aussi chez les autres, ce qui nous aidera à avoir un rapport apaisé à nous-même et aux autres.
Nous avons tous des qualités et des défauts, c'est normal. Mais plus nous encensons les qualités, plus les défauts nous semblent malfaisants, vulgaires, etc. Et si nous cachons ces défauts, c'est bien parce que nous pensons que cela nous rend meilleurs. Nous estimons qu'aller contre notre nature nous est bénéfique, mais cela génère en réalité de la souffrance : nier notre nature profonde nous fait du mal car cela signifie que nous ne nous aimons pas intégralement. C'est bien pour cela que nous n'acceptons pas ces défauts que nous voyons chez les autres : ils nous renvoient à la souffrance que nous vivons.
S'accepter est primordial pour mettre fin aux souffrances. Nous avons tous peur d'être jugés, laissés de côté, d'être ridicules, mais s'accepter, c'est aussi apprendre à dépasser ces peurs et vivre plus sereinement.
Accepter ses peurs
Y a-t-il quelque chose qui vous dérange chez votre partenaire ? Ne pensez pas à un comportement précis, mais plutôt à une façon d'être. Cet aspect qui vous dérange est aussi présent chez vous, et c'est quelque chose qui apparaît par rapport à vous-même ou par rapport aux autres. Dès que vous avez découvert ce trait, essayez de creuser et de découvrir la peur qui vous empêche de faire apparaître ce trait au grand jour. Essayez aussi de vous souvenir d'une situation dans laquelle ce trait de personnalité est ressorti chez vous : cela vous aidera à comprendre ce qui le déclenche, mais aussi à comprendre que les autres personnes n'ont pas cette manière d'être uniquement pour vous énerver.
Par exemple, en couple, on peut reprocher à ses partenaires successifs de ne pas vouloir s'engager, d'être immatures et de prendre leurs distances au moment où la relation se fait plus profonde. En conséquence de quoi on s'accroche à eux, on ne veut pas être abandonné : ce faisant, on adopte soi-même un comportement immature, mais sans en avoir conscience. Il est alors important de comprendre cette peur et la motivation sous-jacente (besoin d'être sécurisé, par exemple). Une fois que l'on comprend cela, on se rend compte de ce qui occasionne nos propres actions, et on apprend à savoir mieux se suffire à soi-même.
D'une certaine façon, ce qui nous énerve lorsque nous voyons chez les autres des façons d'être qui sont en réalité les nôtres, c'est que ces personnes se permettent d'être pleinement elles-mêmes, alors que nos peurs nous tirent en arrière.
Nous pensons que devenir meilleur passe par le changement, mais en réalité, cela passe d'abord par l'acceptation ! Pour pouvoir commencer à changer, il nous faut accepter ce qui est présent en nous et sur lequel nous fermons les yeux. Ainsi, la prochaine fois que votre interlocuteur aura une façon d'être qui vous énerve, demandez-vous ce qui se cache sous cette sensation, et si ce n'est pas là l'occasion de grandir.