En Occident, il existe un conflit millénaire qui oppose la science à la religion. Il semblerait qu’elles ne fassent pas bon ménage. Quelles sont les origines de ce conflit ? Remontons l’histoire et essayons de découvrir l’étincelle qui mit le feu aux poudres.
À l’époque, l'Église occupait le devant de la scène culturelle. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle s’opposa farouchement aux découvertes scientifiques qui remettaient en cause son interprétation condescendante des textes bibliques. Pour ne citer que quelques exemples historiques, l’Inquisition romaine condamnera Galilée en 1633 pour ses hypothèses sur l’héliocentrisme de Copernic, à un exil rude et amer. Son crime était d’avoir déclaré que ce n’était probablement pas la terre qui faisait tourner le soleil autour de son axe mais plutôt l’inverse, contrairement à l’idée générale héritée du système de Ptolémée.
L’Église n’en était pas à son coup d’essai : elle brûla vif le philosophe hérétique Giordano Bruno pour ses propos qu’elle jugeait infâmes, et la persécution s’étala sur des siècles de chasse aux sorcières à l’encontre des hommes de science qui n’épousaient pas la doxa du clergé.
Conflit qui débuta dans le sang et l’ignorance
On pourrait envisager que le conflit naquit en ces temps reculés. Les idéologies tumultueuses furent incapables de coexister en paix. La science était alors victime de la religion. Par la suite, une grande partie de la philosophie, libre penseuse en essence et éthiquement opposée au dogme de la pensée cardinale, se rangea du côté des scientifiques et devint en grande partie “patriotiquement” matérialiste. Les “lumières françaises” en sont un bon exemple, mettant au monde des partisans engagés du mouvement matérialiste tel que Diderot, d'Alembert, La Mettrie, d’Holbach, Camus et bien d’autres. Portés par l’innovation des sciences expérimentales, ils se dirent qu’il n’était dorénavant nullement besoin des hommes de foi pour expliquer les causes du vivant et les enjeux de l’existence. D.ieu fut mis de côté avec une énergie quasi frénétique. Il y eut certes des penseurs qui n’adhéraient pas à cette propagande, tel que Voltaire, Descartes, Thomas d’Aquin mais leurs voies et leurs écrits en rapport avec l’existence de D.ieu furent étouffés par le flot narratif des penseurs engagés du camp adverse. Leurs écrits restèrent l’héritage des cercles fermés des initiés, la pensée dominante étant à l’athéisme naissant.
Et pour cause : quelques siècles plus tôt, le Prussien Emmanuel Kant (1724-1804) avait fait la démonstration rationnelle qu’en matière de métaphysique (divinité, éternité, etc.), l’esprit était capable de prouver tout et son contraire, donc il était vain de s’y attarder. (Critique de la raison pure, 1781)
Puis vinrent les “penseurs du soupçon”, dans le courant du 19ème siècle, qui ne prirent même plus la peine de combattre la religion. Ils se contentèrent simplement de ridiculiser ceux qui en auraient besoin, les qualifiant de dérangés. Nietzsche, par exemple, expliqua le besoin du lien avec D.ieu comme venant d’une haine viscérale du monde. Marx expliqua ce besoin comme celui du désir de fuir une société injuste et Freud comme celui de la recherche névrotique d’un père. Les guerres mondiales ne facilitant pas l’affaire, D.ieu eut sacrément mauvaise réputation.
Lorsque la science se mit au service de l’athéisme
Néanmoins, il manquait à tous ces penseurs déjà convaincus une hypothèse dite scientifique pour mieux asseoir leur matérialisme réactionnaire. C’est alors qu’en 1805, il y eut Laplace qui émit sa théorie du déterminisme et en 1809, Lamarck sa théorie de l’évolution ; puis en 1859, Darwin, sa théorie sur la sélection naturelle encore enseignée aujourd’hui aux classes dès la primaire, et religieusement préservée par l’institution scientifique.
Puis la narrative intellectuelle de la philosophie dont la vocation fut la recherche du vrai, du juste et de la morale, laissa place à une nouvelle philosophie empruntée au monde de la psychologie, celle du bien-être. On ne se souciait plus de ce qu’il était bon de faire mais de ce qui était agréable. Des systèmes de pensée se formèrent autour de ce mouvement général d’émancipation des mœurs comme l’existentialisme porté par Husserl (1859-1938), Heidegger (1889-1976) et Jaspers (1883-1969), où l’on créait dorénavant le sens que l’on voulait suivre dans la vie, l’apogée du subjectivisme. Les barrières morales s’effritaient doucement, doucement…
La science contre-attaque
Cependant, l’avancée scientifique venait à rattraper les idéaux des scientifiques matérialistes, leur faisant constater que l’Univers était bien plus complexe et improbable qu’ils ne le pensaient.
Tout d’abord, il y eut la théorie du Big Bang théorisée par Lemaître en 1927, observée par Hubble en 1929 et confirmée par Penzias et Wilson en 1965 qui va faire l’effet d’une traînée de poudre explosive chez les athées : l’Univers n’a pas toujours existé !
C’est alors que les rôles ont commencé à s’inverser. Les partisans du matérialisme dur persécutèrent les savants pour leurs travaux conduisant à une origine de l’Univers. Quelques victimes des systèmes soviétique et nazi : Alexander Friedmann (1888-1925), persécuté et selon certains, assassiné, Vladimir Fock (1898-1974) emprisonné, Nikolaï Kozyrev (1908-1983) déporté au goulag et condamné à mort, Albert Einstein (1879-1955) exilé…
Pourquoi la théorie du Big Bang faisait-elle si peur aux athées ?
Parce qu’elle ne collait pas avec la conception d’un Univers éternel empruntée aux philosophes grecs avec laquelle on pouvait aisément flouter l’idée d’une volonté créatrice originelle, prétextant qu’elle n’eut jamais lieu.
La théorie du Big Bang corrobore à merveille le texte biblique – avant, il n’y avait rien et, tout à coup, du néant surgit subitement la matière. Comme le déclara Arno Penzias, colauréat du prix Nobel de physique en 1978, “les meilleures données dont nous disposons sont exactement celles que j’aurais pu prédire si je n’avais rien lu d’autre que les cinq livres de Moïse, les Psaumes et la Bible.” (New York Times, Clues to Univers Origin Expected, par Malcolm W. Browne, 12mars 1978). Les implications philosophiques et théologiques d’une telle théorie ouvraient à nouveau le débat de la question d’un D.ieu créateur comme étant à l’origine de la matière. Pourquoi y avait-il quelque chose plutôt que rien ? Qui en décida ainsi ? Tant de questions que les régimes totalitaires, communistes et nazis, s’efforçaient d’étouffer coûte que coûte.
Puis l’avancée scientifique ne s’arrêta pas là. Elle déchiffra ce que l’on appelle aujourd’hui le réglage anthropique, ce réglage improbable d’une mécanique complexe et tout à fait indispensable à la vie, miraculeusement agencée pour permettre que nous soyons là. George Smoot, prix Nobel de physique en 2006, déclarera à ce propos que “l'événement le plus cataclysmique que nous puissions imaginer, le Big Bang, apparaît, à y regarder de plus près, comme finement orchestré. » (Wrinkles In Time : The Imprint of Creation, G. Smoot et Keay Davidson, Abacus, 1995, p.135)
Pour ne citer que quelques constantes en chiffres :
- La force gravitationnelle (G) est précisément à 6,67430*1011m3kg-1S-2
- La force électromagnétique (a) : 0,0072973525376
- La vitesse de la lumière ( c ) : 299792458m.S-1
Et ainsi de suite concernant la trentaine de constantes sur lesquelles repose notre Univers. Il est aujourd’hui admis par l’ensemble de la communauté scientifique que si une seule de ces décimales avait été différente de ce qu’elle est dans n’importe laquelle de ces constantes, l’Univers serait réduit au néant et la vie n’aurait jamais pu voir le jour. La question se pose à nouveau : qui est responsable de ce réglage minutieux et foncièrement précis ? Le hasard ? Le voilà bien trop savant pour être le coupable…
Les plus matérialistes confessent même leur stupeur face à une telle précision. Paul Dirac disait : “Si les lois physiques sont telles que le démarrage de la vie est d’une probabilité excessivement basse, tellement basse qu’il ne serait pas raisonnable de supposer que la vie ait pu commencer seulement par un pur hasard, alors il doit donc y avoir un D.ieu.” (H.S Kragh, Dirac: A scientific Biography, Cambridge University Press, 1990)
C’est alors que le camp de l’athéisme, essayant par tous les moyens de contrer l’évidence, imaginera des théories plus alambiquées les unes que les autres, réfutées une à une au fil du temps. Depuis les années 40 et la théorie de l’état stationnaire, en passant par les années 50 (1957) et la théorie des “univers multiples” jusqu’au Big Crunch en 1970 qui fut invalidé à son tour par le théorème de Borde, Guth et Vilenkin en 2012. Les militants de l’athéisme n’ont cessé de gratter les pages des cahiers de physique dans l’espoir de contrecarrer ce qui pointait l’évidence d’un D.ieu créateur.
Ce fut ensuite l’ère du microscope qui laissa apercevoir la complexité troublante de la cellule du vivant, avec en son sein l’équivalent d’une nano-usine dernier cri dotée d’une robotique excessivement complexe et d’un agencement à couper le souffle.
Certains scientifiques s’imaginaient pouvoir reproduire des conditions atmosphériques similaires aux conditions primitives, espérant ainsi créer une cellule vivante à partir de la matière morte, à l’instar du scénario Darwinien qu’ils tenaient pour sacro-saint. En 1953, Stanley Miller essaya de fabriquer la soupe prébiotique initiale, mais avoua lui-même (sur un plateau télé !) avoir exagéré quelque peu les conditions afin de les rendre favorables. Au final, il n'apparaît que quelques 13 à 22 acides aminés (briques élémentaires du vivant) encore très loin du résultat escompté, pourtant savamment pensé et orchestré par un expert. Alors, prêter au hasard une meilleure maîtrise des sciences serait… absurde.
Philippe Labrot, chercheur au Centre de biophysique moléculaire du CNRS d’Orléans, dira à ce propos : “Les avancées réalisées par les chimistes depuis l’expérience historique de Stanley Miller en 1953 semblent totalement dérisoires en regard de la tâche à accomplir.” (www.nirgal.net/ori_life1.html)
Vient s’ajouter à la complexité de la cellule, la découverte de la structure de l’ADN en 1953 par Watson et Crick. Cette structure est porteuse du message génétique d’une personne, codé dans la longue chaîne nucléotidique composée des “lettres” chimiques A-C-T-G. Un texte intelligent qui envoie des instructions très précises dans la cellule et qui vont être captées par les machines moléculaires pour bâtir, entretenir, agencer, même parfois corriger des erreurs de transfert et créer d’autres molécules (acides aminés, protéines etc.) indispensables à notre fonctionnement.
Qui est à l’origine de ce code si intelligent et complexe capable de contenir plus d’informations qu’un million de pages dans un noyau de six millièmes de millimètres ? Tout écrit ingénieux présuppose un esprit l’ayant préalablement pensé… encore un rendez-vous pour D.ieu !
Daniel Cohen, professeur de génétique à l’université d’Évry et directeur scientifique de la société Genset (génie génétique), fut l’un des tout premiers cartographes du génome humain. Il déclara un jour que « le génome est un programme écrit dans un langage extraordinairement sophistiqué. Est-il possible qu’un tel langage soit né du hasard ? On peut l’imaginer mais pas le démontrer. Personnellement, je suis passé en un an de l’état d’athée à celui d’agnostique. » (Le Point, 21 octobre 1995)
Mauvaise foi, quand tu nous tiens
Que répondent les militants au regard de ces nouvelles découvertes ?
C’est tout simple. Lisez par vous-même.
Le professeur George Wald, prix Nobel de biologie, déclara : ”La machine la plus sophistiquée qu’un homme ait jamais créée, par exemple l’intelligence artificielle, est comparable à un jeu d’enfant face à l’organisme le plus simpliste du corps humain. L’homme n’a qu’à considérer la tâche incommensurable que représente le corps humain pour comprendre que la création d’une seule cellule par le hasard est tout bonnement impossible. Malgré cela, nous sommes là par le résultat - je le crois - d’une évolution aléatoire.” (The Origin of Life du Scientific American, vol. 4 page 46)
Ou encore, le prix Nobel Harold Huri, de l'université de Californie qui déclarait : "Chaque chercheur qui enquête sur les origines de la vie trouve - plus il approfondit le sujet - qu’il est trop complexe pour qu’il soit le fruit d’une évolution spontanée et, malgré tout, nous nous rangeons à la foi de croire que la vie dans cette galaxie est le fruit de l’évolution de la matière morte…" (Science Monitor, 4 janvier 1962)
Croyez-vous que le combat ait cessé ?
Le Journal for the Scientific Study of Religion publiait le 25 janvier 2018 un article intitulé “Perceptions of Religious Discrimination Among US Scientists” dans lequel le Dr Elaine H. Ecklund et le Dr Christopher P. Scheitle y montraient que les scientifiques religieux étaient bien plus exposés à des actions discriminatoires que leurs collègues de “confession” athée. 33,8 % des scientifiques de confession catholique des 879 biologistes et 903 physiciens interrogés ont affirmé avoir été victimes d’actes discriminatoires plus ou moins explicites au sein de leur équipe de recherche. La guerre pour l’indépendance des mœurs s’est même exportée sur grand écran depuis les grosses productions hollywoodiennes qui n’hésitent pas à insérer leurs messages subliminaux - ou pas - dans leurs scénarios Marveliens par exemple. À défaut de preuves, on martèle…
Que nous reste-il à faire ?
Prier que le D.ieu d’Israël Se révèle vite et mette tout le monde d’accord...