Rav Yochiahou : "L'homme doit ressembler à un cours d'eau"
D. teste l’homme à travers les épreuves qu'il lui envoie. L'homme ne doit pas se fâcher contre le Ciel ni dire: « Hachem, pourquoi m’as-Tu fait ceci ? Hachem, pourquoi m’as-Tu fait cela ? » Mais il doit accepter tout ce que D. lui envoie avec amour et avec joie.
Lorsque l'homme ne surmonte pas une épreuve, il perd tout ce qu’il possède. Il faut savoir surmonter les épreuves les plus difficiles.
Nous avons lu il y a quelques années une légende contenant un enseignement très fort. Un artisan gagnait sa vie en façonnant des reproductions humaines. Il était particulièrement doué, ses reproductions étaient parfaitement identiques aux personnes. Une fois, il entendit que l’ange de la mort s’apprêtait à venir prendre son âme. Il prit peur, il ne voulait pas mourir. Aussi, façonna-t-il onze reproductions de sa personne, de son visage et de son corps, parfaitement conformes.
L’ange de la mort entra chez lui. L'artisan se tint immédiatement comme toutes les reproductions. Douze formes parfaitement identiques se tenaient ainsi. L’ange de la mort fit le tour, qui allait-il prendre ? Il ne savait pas quoi faire. Aussi, alla-t-il prendre conseil auprès de ses amis. Le Ben Ich ‘Hai raconte qu'il questionna ses amis : « Comment vais-je savoir qui est cet homme ? Tous sont identiques ! » Ses amis lui dirent : « Nous allons te dévoiler un conseil. »
Le Ben Ich ‘Hai raconte que l'ange de la mort entra à nouveau dans la maison de l'artisan. Immédiatement, l'artisan se tint debout avec toutes ses reproductions, impossible de l’identifier. L’ange de la mort dit alors: « Toute ton œuvre est parfaite à l'exception d'une chose. » Lorsque l'artisan entendit cela, il sauta et répliqua : « Qu’est-ce que j’ai fait qui n’est pas parfait ? » L’ange de la mort lui dit : « Ça, n'est pas parfait ! Tu as laissé l’orgueil dans ton cœur, que tu n'acceptes pas de perdre. Mais maintenant que tu as perdu, tu as tout abîmé, et voici ton âme. » L’ange de la mort prit son âme et le tua.
Le Ben Ich ‘Hai dit : ainsi est l’homme. L’homme doit travailler de toutes ses forces pour être en mesure de contrôler sa personne. Même s'il voit que quelque chose lui est difficile, il doit être sage et apprendre à vivre avec. Il ne faut pas se révolter et vouloir tout détruire. Les gens perdent leur vie lorsqu'ils arrivent à un point de crise. Dès lors qu’ils se trouvent face à une difficulté, ils brisent tout et détruisent leur monde. A cause d’une chose minime, l'homme subit des dégâts immenses. Et qui sait si sa vie redeviendra comme avant !
C’est pourquoi, l’homme doit savoir se contrôler lorsqu'il lui arrive des choses difficiles.
Un grand rav se trouvait dans une ville où régnait une énorme discorde : entre les fidèles et le rav, entre les synagogues. Il y avait de grandes dissensions.
Un jour, le rav fit un cours à la synagogue et les participants, des hommes impies, se levèrent et commencèrent à crier, à maudire et à revendiquer. Ils dirent des choses terribles. Le rav ne répliqua pas, il se tut et ils continuèrent à argumenter, à crier, à maudire. Le rav demeura muet. Après une heure de cris sans qu'il ne réplique, le rav leur dit : « Je suis pressé, je dois donner un cours de Torah dans un autre endroit. Je termine le cours et dans deux heures, je reviendrai et continuerai à écouter toutes vos revendications. »
Les fidèles n’en crurent pas leurs yeux. Voilà deux heures qu’ils le maudissaient, l’insultaient, lui disaient des choses terribles et il ne répondait pas. Et après ca, qu’est-ce qu’il leur dit ? Qu'il se rend à un cours de Torah et revient deux heures plus tard afin qu'ils continuent à protester.
Ils étaient stupéfaits : « Rav, vous ne voulez pas nous crier, nous réprimander ? Vous dites seulement que vous allez revenir dans deux heures !? » Le rav leur expliqua : « Il y a vingt ans de cela, j’ai compris ce qu’était la vie ! Et lorsque j’ai compris ce qu’était la vie et ce qu’était la crainte du Ciel, toutes mes revendications contre vous se sont terminées. C'est Hachem qui fait tout. Hachem a causé maintenant que vous disiez tout ce que vous dites. Cela fait déjà vingt ans que je n’ai pas de revendications contre vous. Dans deux heures, je reviendrai et vous continuerez à dire ce que vous voulez. »
C’est là un grand fondement et un grand enseignement. L’homme entend parfois quelque chose qui lui est désagréable et s'emporte. Contrarié, il détruit tout à cause d’un mot qui l'a dérangé. Il perd sa famille, divorce, détruit sa parnassa ; il détruit tout.
L’homme doit être sage : lorsque l’on jette sur lui une torche de feu, il doit être semblable à un cours d’eau dans lequel la torche va tomber et s’éteindre. S'il est semblable à un champ de ronces, la torche va s’enflammer, il y aura un feu plus grand encore et il perdra tout.
L'on doit apprendre à être semblable à un cours d’eau. Si l'on a une dissension à la maison, un différend avec un associé, etc., l'on doit être le cours d’eau qui éteindra la torche et non un champ de ronces qui causera une grande destruction.
L'homme rencontre une difficulté avec n’importe quelle personne au monde, il doit être le cours d’eau dans lequel tout ce qui tombe s’éteint.
>> Appel : l'association Torah-Box prépare l'édition du premier livre en français du Tsadik, Rav Yochiahou Pinto. Ceux qui veulent participer à son financement et le dédier à la mémoire d'un proche, nous contacter par email : [email protected] ou par téléphone en France : 01.80.91.62.91)