Un homme résidant en Israël avait des difficultés à joindre les deux bouts. Ses dettes ne cessaient de s’accumuler et les besoins de sa famille augmentaient. Voyager à l’étranger pour tenter de collecter des fonds était trop coûteux, il décida donc que pendant la saison touristique, il se rendrait dans des hôtels pour trouver éventuellement un homme riche qui serait prêt à l’aider.
Un jour, il se dirigea vers le lobby du Sheraton Plaza à Jérusalem, qui était rempli de touristes du monde entier. Il jeta un regard circulaire sur le lobby, puis remarqua un riche Américain avec sa famille.
Ne s’étant jamais lancé dans une telle démarche, il s’approcha timidement de l’homme et lui demanda s’il pouvait lui parler quelques minutes. L’Américain leva les yeux et au bout d’une seconde, accepta d’un hochement de tête. Le pauvre homme se présenta et décrivit avec une sincérité profonde certaines des difficultés qu’il traversait.
L’homme aisé avait très souvent entendu ce genre d’histoires et demeurait généralement impassible lorsque des mendiants le sollicitaient, mais il avait toujours essayé de donner généreusement dans de nombreux cas similaires. Cette fois pourtant, il écouta attentivement pendant que son interlocuteur parlait, le fixant du regard, en lui accordant toute son attention.
Une fois que l’homme eut fini de parler, l’Américain déclara : « Mon cher ami, monte avec moi dans ma chambre d’hôtel, je te donnerai un chèque. » Une fois dans sa chambre, l’homme sortit son carnet de chèques et écrivit un chèque de 20 000 dollars ! Il le tendit à l’indigent, surpris et sans voix. Puis le bienfaiteur déclara : « Si tu reviens demain, je te donnerai un autre chèque. »
Notre homme revint le lendemain, et son bienfaiteur lui donna un autre chèque de 20 000 dollars ! L’homme, ébahi, le serra chaleureusement dans ses bras. Il ne put résister et demanda ce qui avait causé à ce Tsadik d’agir avec tant de générosité.
L’homme aisé essuya des larmes et s’expliqua : « Il y a de longues années, j’étudiais à la Yéchiva en Amérique. Mes parents décédèrent lorsque j’étais jeune, et j’étais seul. Baroukh Hachem, je me fiançai à une merveilleuse jeune fille, mais comme je n’avais personne vers qui me tourner et très peu d’argent en réserve, je réalisai rapidement qu’il me serait difficile de préparer seul le mariage. Je créai un budget avec le peu d’argent à ma disposition et me lançai dans les préparatifs.
En premier lieu, je m’adressai à un traiteur, en lui exposant ma situation, expliquant que je n’avais qu’une petite somme à lui donner en paiements différés sur plusieurs mois. S’il acceptait mes conditions, j’organiserais le mariage chez lui. De manière incroyable, il me donna son accord.
Je m’adressai ensuite à un fleuriste voisin et fit la même offre. Le commerçant accepta également. Enfin, j’entrai chez un tailleur et me renseignai sur un costume de marié, en proposant les mêmes conditions de paiement, et les merveilleux propriétaires acceptèrent de m’aider.
Quelques jours avant mon mariage, j’assistai au mariage d’un ami et réalisai ce que j’avais oublié. L’orchestre qui y jouait était vivant et divertissant, et je regrettai de n’avoir plus d’argent pour la musique. Rassemblant mon courage, je m’approchai du claviériste. Je lui exposai ma situation, celle d’un orphelin tentant de préparer seul son mariage, sans argent pour payer des musiciens. Je lui demandai s’il était libre le soir de mon mariage, et s’il n’était pas pris ce soir-là, ma Kala et moi serions tellement heureux d’embellir notre Sim’ha par de la belle musique.
Il me répondit qu’il allait y réfléchir et je quittai les lieux. Je ne savais pas s’il allait accepter ou non, mais je n’avais pas d’autres options à ce moment-là, et je fis ma Hichtadlout, je fis l’effort demandé. »
Les yeux de l’homme riche commencèrent à briller de joie et il poursuivit : « Le soir de mon mariage, arrivé dans la salle, le claviériste était déjà là, mettant en place tout un système sonore, et sa musique ce soir-là fut particulièrement réussie. Grâce à lui, le mariage a été vivant, joyeux et mémorable ! » L’homme démuni écoutait, envouté.
Puis le bienfaiteur conclut : « Tu ne me reconnais pas et tu ne te souviens peut-être pas de moi, mais tu étais ce claviériste à mon mariage il y a des années de cela, et je ne peux te dire à quel point je te suis reconnaissant pour l’immense acte de bonté que tu as fait pour moi. Hachem a fait en sorte que je puisse te rendre ton ‘Hessed, et te remercier comme il convient ! »