"Lorsque j’étais à la yéchiva, j’ai été invité durant l’un des repas de chabbat chez le rav Nissim Toledano, de mémoire bénie. Je me souviens que le rav nous a dit une explication sur la paracha. Il a finit en disant qu’il avait vu ce commentaire dans un livre.
Afin de l’honorer, son épouse, la rabbanite, affirma qu’il connaissait effectivement beaucoup de livres…
Mais le rav (qui était âgé) n’entendait pas bien et comprit mal le commentaire de son épouse. Il pensa qu’elle voulait lui dire qu’il n’avait pas beaucoup de commentaires personnels et que les seuls dvar thora qu’il connaissait étaient puisés d’autres personnes.
Pourtant le rav ne s’énerva pas et ne fit pas la moindre grimace de mécontentement. Il hocha de la tête en approuvant : « C’est vrai, je ne connais rien de moi-même. Je suis obligé de chercher des commentaires dans d’autres livres. »
De mon côté, j’observais la scène silencieusement et je remarquais que la rabbanite n’avait pas entendu l’acquiescement du rav. Elle ne savait pas que le rav avait mal compris et elle ne s’excusa pas.
Pourtant le rav continua à se comporter comme au début du repas. Il n’arrêta pas de louer et glorifier son épouse, sans ressentir la moindre vexation. Précisons qu’ils n’étaient pas de jeunes mariés. Ils étaient déjà mariés depuis cinquante-six ans…"
Il ne faut pas penser que ce niveau de grandeur d’âme ne nous concerne pas. Nous aussi, chaque fois que D’ nous présente une épreuve, nous pouvons ressembler à ces tsadikim en surmontant, même une seule fois, l’épreuve. Lorsque quelqu’un nous méprise, se moque de nous et que nous nous taisons, nous faisons partis de ce saint groupe. De même pour toutes les mitsvot… Combattons notre mauvais penchant et nous recevrons toutes les bénédictions de la thora."