A l'occasion de la Hiloula de notre maître Rabbi Chalom Abi'hssira, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Rabbi Chalom, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Rabbi Chalom Abi'hssira זצ"ל est né en 1892 (תרנ״ג) à Rissani, dans la région de Tafilalet, au sud du Maroc. Il était le fils de Rabbi Aharon Abi'hssira זצ"ל, lui-même fils de Rabbi Yaakov Abi'hssira זצ"ל, connu sous le nom du Abir Yaakov. Sa mère était Esther Amsellem.

Dès l’âge de 3 ans et demi, son père engagea un maître particulier venu de l'extérieur, Rabbi Massoud Amsellem זצ״ל, qui enseigna à trois élèves : Rabbi Chalom, son frère Rabbi Chmouel (alors âgé de 7 ans) et leur neveu Rabbi Makhlouf (âgé de 3 ans). À onze ans, Rabbi Chalom commença à étudier avec son frère aîné le traité Baba Metsia, qu’il approfondit durant une année entière.

Par la suite, son père le confia à son cousin, le grand érudit et pieux Rabbi Yé'hia Adahan זצ״ל, avec qui il étudia toute la semaine, du dimanche au vendredi, ne retournant chez lui que la veille du Chabbat. Rabbi Yé'hia, homme saint et dévoué, lui inculqua un service de Dieu empreint de pureté et de sainteté, à travers l’étude des ouvrages de moussar et de 'hassidout.

Leur étude commençait aux alentours de minuit, par la récitation du Tikoun 'Hatsot avec une ferveur et une douleur profonde pour la destruction du Temple. Après cette prière, ils poursuivaient leur étude jusqu’à l’aube, puis se couvraient du talith, mettaient les tefillins et récitaient la prière de Cha'harit. Ensuite, ils lisaient les Téhilim avant de reprendre l’étude du Talmud et des autres textes sacrés, progressant sans cesse dans la sainteté et la pureté.

Rabbi Chalom fut éduqué dès son plus jeune âge à une rigueur extrême dans l’étude de la Torah. Jusqu’à l’âge de vingt-sept ans, il resta plongé dans l’étude au sein de la Yéchiva "Abir Yaakov", fondée par son grand-père Rabbi Yaakov Abi'hssira זיע״א. Il étudiait jour et nuit sans relâche, et sa crainte de Dieu précédait toujours sa sagesse.

En raison de l’éloignement de Tafilalet des grands centres d’étude et du manque de livres, l’étude suivait l’ordre du "Hok LéIsraël", un programme quotidien comprenant des passages du Tanakh, de la Michna, du Talmud, du Zohar, ainsi que des textes de moussar et de halakha. En six ans, ils parcouraient tout le Hok LéIsraël avec une compréhension approfondie.

Il est rapporté que les étudiants se divisaient en petits groupes et se dispersaient régulièrement afin d’aller étudier dans des lieux où se trouvaient plus de livres. Après quelques mois, ils revenaient et partageaient leurs connaissances acquises, maîtrisant ainsi l’ensemble du Talmud, du Choul'han Aroukh et des décisionnaires.

Rabbi Chalom était d’une humilité exceptionnelle et d’une assiduité sans pareille. Il était reconnu pour sa diligence dans l’étude, ne perdant jamais une minute. Même lorsqu’il recevait des visiteurs, après quelques minutes, il retournait immédiatement à son étude. Son érudition était telle que tous ceux qui ouvraient ses ouvrages étaient frappés par sa maîtrise de la Torah écrite et orale. Ses proches témoignent que la lumière de sa pièce d’étude restait allumée jour et nuit.

À l’âge de vingt-sept ans, un drame frappa la famille Abi'hssira. Son cousin, le saint Rabbi David Abi'hssira זצ״ל, frère aîné du célèbre Baba Salé, fut assassiné en martyr.

Cette période coïncida avec une période troublée au Maroc. Après la mort du roi, son fils Moulay Youssef monta sur le trône, mais ses nombreux frères contestèrent son règne et déclenchèrent une rébellion. Le pays sombra dans le chaos, et le roi rebelle de Tafilalet accusa les Juifs de collaborer avec les Français. Il décida de les exterminer, mais certains notables arabes intercédèrent, expliquant que les Juifs étaient indispensables à l'économie locale. Finalement, il choisit de tuer leur chef spirituel, et c’est ainsi que Rabbi David Abi'hssira fut exécuté dans des circonstances atroces, הי״ד.

Après cette tragédie, Rabbi Chalom et plusieurs membres de la famille durent fuir au-delà de la frontière algérienne et s’installèrent à Colomb-Béchar, en Algérie, alors sous contrôle français. Cette stabilité incita de nombreuses familles juives de Tafilalet à s’y réfugier.

Rabbi Chalom, alors âgé de vingt-sept ans, prit immédiatement la responsabilité de la communauté juive locale, rôle qu’il occupa pendant quarante-deux ans. Il assura toutes les fonctions spirituelles et veilla à préserver les traditions et la Torah, malgré l’influence de la culture occidentale.

Il refusa toute rémunération pour son rôle de guide communautaire, suivant l’enseignement : "Tout comme j’enseigne gratuitement, vous aussi, enseignez gratuitement." Pour subvenir à ses besoins, il ouvrit un commerce de tissus, confié à une employée afin de ne pas perdre de temps sur son étude. Les non-juifs le respectaient profondément et achetaient chez lui des tissus pour les robes de mariée, croyant que cela apporterait bénédiction et prospérité.

En 1962 (תשכ״ב), après l’indépendance de l’Algérie et la montée des violences anti-juives, Rabbi Chalom et de nombreux Juifs durent fuir vers la France. Il s’installa alors à Marseille, dans le quartier de Sainte-Marguerite. Contrairement à son rôle en Algérie, il refusa toute fonction communautaire, préférant se consacrer à la rédaction et à l’impression de ses ouvrages.

Son humilité légendaire se manifesta jusqu’à la publication de ses livres. Lorsqu’un imprimeur exigea d’inclure une photo de lui sur la couverture, comme c'était la coutume chez les auteurs séfarades, Rabbi Chalom refusa catégoriquement. "Si mes livres ne peuvent être imprimés qu'à la condition que ma photo y figure, je préfère renoncer à leur impression", déclara-t-il. L’imprimeur comprit qu’il n’avait pas d’autre choix que de publier les livres sans portrait.

Le 6 Adar 5734 (28 février 1974), Rabbi Chalom ressentit l’approche de sa fin. Il demanda à son épouse une potion de purification, puis fit asseoir ses enfants autour de lui et leur demanda de réciter le Chéma Israël. Il quitta ce monde dans une sérénité absolue, entouré de ses proches.

Son enterrement, le 7 Adar 5734 (1ᵉʳ mars 1974), rassembla des milliers de personnes à Marseille, où il repose encore aujourd’hui. Son tombeau est un lieu de pèlerinage et de prière.

Rabbi Chalom laissa derrière lui une bibliothèque monumentale, comprenant des perles de sagesse dans tous les domaines de la Torah. Parmi ses ouvrages majeurs :

  • Kéli Kessef – Commentaires sur la Torah et les haftarot
  • Zahav Cheba – Interprétation des livres des Neviim et des Téhilim
  • Kaf A’hat – 'Hidoushim sur le Talmud et Pirkei Avot
  • Mélits Tov – Responsa et commentaires halakhiques sur Even HaEzer
  • Divrei Chalom – Recueil de 'Hidoushim sur le Tanakh

Sa vie fut un modèle d’érudition, de piété et d’humilité. Que son mérite nous protège et accompagne le peuple d’Israël. זכותו יגן עלינו.

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