Le Rabbi Ya’akov (Jacob) Halévi Ben Shabbat Hatsadik (le Rilbash רילב"ש) était un rabbin Kabbaliste et commerçant transfrontalier, descendant de la tribu des Lévi installée depuis des siècles à Oufrane (Ifrane Anti-Atlas ou Ifrane Atlas-Saghir), dans le Souss, au sud du Maroc, et qui auraient servi de « prêtres » (Kohanim) au royaume juif d’Avraham Ha-Efrati, surnommé la « petite Jérusalem » en l’absence de Kohanim en ce lieu et à cette époque, après la destruction du Temple - le Beth Hamikdach (selon différents récits, dont l’un est rapporté dans La saga des familles de Joseph Toledano ainsi que dans le Séfer Ner-Ha-Ma’arav de Rabbi Ya'akov Moshé Toledano). Le Rilbash descendrait ainsi de l’une des plus anciennes familles installées en Afrique du Nord après la destruction du Beth Hamikdach. Certaines traditions feraient descendre le Rilbash, Rabbi Ya’akov Halévi, du Rif, Rabbi Isaac ben Jacob Alfasi Hacohen. Le Rilbash (tout comme ses ancêtres et ses descendants) était Kabbaliste, et ses aïeux avaient appris la Kabbale de Rabbi Elie Hagalili (le Galiléen), décrit sur sa Matséva ( pierre tombale) à Oufrane comme « notre Seigneur et Couronne de notre tête, le Pieux, le Saint, le Pur. L'Initié à la Kabbale ». Rabbi Elie Hagalili se serait exilé dans le sud du Maroc, à Oufrane, après une querelle avec son Maître. En raison notamment d’une Ma’hloket, un débat, sur la date sa mort (à un millénaire près, seuls les trois derniers chiffres étant notés sur sa pierre tombale), les traditions locales divergent sur l’identité du maître de Rabbi Elie le Galiléen : une tradition le décrivant comme le disciple du Rachbi, Rabbi Chim’on bar Yo’haï, le maître du Zohar, et l’autre comme un disciple de Rachi, Rabbi Chlomo ben Its’hak Hatsarfati, le maître de l'Exégèse.
Les Guédolim de notre génération à propos du Rilbash
Rabbi Jacob, que l’on appelle également le Rilbash, est parfois décrit comme « איש האלקים הקדוש רבי יעקב בן שבת הקדמון זיע"א » : le Saint homme de D.ieu, Rabbi Ya’akov Ben Shabbat l’Ancien (Hamakhon Lémitsvot Hatlouyot Ba’aretz, Shesh Mashzar 38, 2) ou bien « רבי יעקב בן שבת זצוק"ל הקדמון » : Rabbi Ya’akov Ben Shabbat zatsoukal l’Ancien (web.webix.co.il/sites/orchma/page347.asp).
Il est aujourd’hui encore considéré comme un Géant de la Torah, un « Gaon » par de nombreux Guédolim, tels que le Gaon Rav Réouven Elbaz chlita, Roch Yéchiva de Or Ha'Haïm et membre du Conseil des Sages de la Torah du Shass et par l'Admour de Boston, le Gaon Rav Mayer Alter Horowitz chlita, ainsi que par le Chacham Rav Pinchas Toledano chlita (ancien Grand Rabbin d'Amsterdam et Av Beth Din des Pays-Bas), qui mentionne le "Zekhout" (mérite / valeur) du Rilbash. Il est également décrit comme « un grand Maître au Maroc » par le Grand Rabbin Franck Teboul, comme un des Sages de la Torah par le Chacham Bashi Rav Yistz’hak Haleva chlita (Grand Rabbin du Turquie) et comme « le Sage Ancien Haki Rabbi Ya’akov Lévi Ben Shabbat » : «החכם הקדמון הקי רבי יעקוב לוי בן שבת » par l’Admour de Karlin Stolin, le Gaon Rav Baroukh Meïr Yaakov Shochet. D’autres de nos géants de la Torah actuels décrivent le Rilbash comme un Tsadik (un Juste), comme le Gaon Rav Réouven Elbaz chlita, le Bostoner Rebbe chlita, le Dayan Rav Yihya Teboul chlita et tant d’autres de nos éminents Rabbanim, ou tout simplement comme « Le Tsadik » par Rabbi David Hanania Pinto chlita (descendant de Rabbi Haïm Pinto).
Le Gaon Rilbash accomplit de nombreux miracles et d’après la tradition, c'est le prophète Elie qui lui apparut en 1572 (5332) en lui ordonnant de changer son nom de famille en celui de Ben Shabbat « fils du Shabbat » (parfois écrit dans certains livres Benchabbat ou Benchabat (Des hommes de foi, Hevrat Pinto, 116-117)). Ceci se produisit à la suite d’un miracle qui rendit célèbre le Rabbi, qui s’appelait donc avant cela, Rabbi Ya’akov (ha)Lévi, et qui refusa de transgresser le Chabbath.
Eliyahou Hanavi, le lion et le fils du Chabbath (l’histoire du miracle)
En effet, Rabbi Ya’acov Lévi voyageait un jour, en cette fin de XVIème siècle, dans le Sahara, dans le sud du Maroc avec une caravane transportant de nombreux passagers, comptant des hommes juifs et musulmans (Oufrane se trouvait alors sur l’une des routes du commerce transsaharien). La caravane se rendait dans une ville lointaine, à une quinzaine de jours de marche, et traversait des lieux dangereux, fréquentés par des brigands et de nombreux animaux sauvages. Les voyageurs parvinrent à échapper à tous ces dangers jusqu'à un vendredi, peu avant le coucher du soleil, et donc proche de l’arrivée du Chabbath. Rabbi Ya’akov (ha)Lévi s'adressa à toute la caravane pour expliquer, notamment à ses coreligionnaires, sa décision de s'arrêter là où ils se trouvaient, afin de respecter la Sainteté du Chabbath, plutôt que de continuer de marcher dans cette entreprise commerciale en ce septième jour. Il se tourna alors vers ses compagnons et leur dit : « Le Chabbath va bientôt commencer, et nous ne pouvons pas chevaucher le Chabbath. Nous devons nous arrêter ici, jusqu'à demain soir. Nous pourrons alors continuer notre route. » Ses compagnons de voyage essayèrent alors de le dissuader de s'arrêter dans un lieu si peu sûr, et dirent : « Cet endroit est dangereux ! Nous devons continuer à avancer à cause des animaux sauvages qui vivent ici. » Mais rien n’y fit. Voyant que le Tsadik ne pouvait être persuadé, le groupe reprit alors son chemin, laissant Rabbi Jacob derrière, tout seul.
Le rabbin lévite Rabbi Ya’akov, qui était imprégné d'une puissante Emouna (foi), attacha sa monture à un arbre, s’assit sur le sol, puis se mit à prier. Il leva alors les yeux et vit un énorme lion de l’Atlas face lui, tous crocs dehors, à une dizaine de coudées de lui ! Rabbi Ya’acov prit peur à la vue du lion (ces rois des animaux parcouraient les étendues sauvages de la région à cette époque), et il leva ses mains au Ciel, en priant Hachem de le sauver du lion. Alors, le Prophète Elie lui apparut soudainement et lui dit : « Ya’acov, pourquoi la peur a-t-elle envahi ton cœur ? Ne crains rien. C'est pour te protéger de tout mal et t'amener au lieu où tu te rends que le Saint Bénit-Soit-Il t'a envoyé ce lion. » L'esprit du Rabbi s'apaisa à l'écoute de ces mots, et il vit le lion se coucher face à lui, comme pour le garder (selon d’autres versions, il s’agissait d’un Ange ayant pris la forme d’un homme, plutôt que d’Eliyahou ; pensons ici à ce qu’écrit le ‘Hatam Sofer, Rabbi Moshé Schreiber, lorsqu’il explique qu’Eliyahou Hanavi, ayant les deux caractéristiques, matérielle et spirituelle, est parfois perçu comme un ange et peut opérer des actions purement spirituelles, ce qui lui permet par exemple de se rendre à plusieurs Brit-Milot simultanément ; Chout ‘Hatam Sofer, Tome 6, Simane, 98). L’ange/Eliyahou Hanavi dit ensuite au Rabbi : « Parce que tu as gardé le Chabbath, tu ne t’appelleras plus Lévi maintenant, mais Ben Shabbat (fils du Chabbath) ». C’est ainsi qu’on le connaîtra sous le nom de Rabbi Ya’akov (Halévi) Ben Shabbat (l’appellation désignant ainsi le miracle et le respect du Chabbath de ce rabbin lévite, et non, comme beaucoup de personnes portant ce nom, le fait d’être, très littéralement, né un Chabbath, ou d’avoir un ancêtre qui le soit). Il est également connu sous l’acronyme RYLBaSh (Rilbash).
Au lever du soleil, une fois la nuit – et le danger – passés, le lion baissa la tête et s’en alla (selon une autre version, le lion resta là pendant toute la journée du Chabbath également, se tenant à la même distance du Tsadik, à 5m environ, l'observant attentivement). Rabbi Ya’acov passa le Chabbath sur place, calmement et paisiblement, et attendit la fin de Chabbath avec l'apparition des trois étoiles.
À la fin du Chabbat, Rabbi Ya’akov Ben Shabbat l’Ancien sella sa monture et se prépara à continuer son voyage (d’après l’une des versions, à sa grande surprise, il vit le lion le suivre, quelques pas derrière, l’accompagnant jusqu’à sa destination pour le garder tout du long, ce qui lui permis d’arriver sain et sauf, et plus rapidement ; mais selon une autre version encore, celle de Rabbi Pinto dans Hevrat Pinto, le lion se serait soudainement approché à cet instant et se serait accroupi en baissant son dos, comme pour lui indiquer de monter sur lui ; Rabbi Ya’akov aurait alors chevauché le lion à grande vitesse, qui l’aurait emmené très rapidement à sa ville d’arrivée). Les habitants de la ville furent alors très surpris de voir arriver au loin Rabbi Jacob, pensant justement qu’il avait voyagé pendant le Chabbath, le voyant sans le reste de la caravane, plus tôt que prévu, mais sans être essoufflé, ni fatigué, le trouvant beau et élégant.
Puis, apercevant le lion derrière lui (dans d’autres versions : comme un halo lumineux), ils furent pris de stupeur. Au moment où le Tsadik foula le seuil de la porte de la ville, le lion s’arrêta, puis fit demi-tour pour repartir dans les contrées sauvages et arides du Sahara.
Le Gaon Rabbi Ya’akov Halévi Ben Shabbat raconta alors tout ce qui lui était arrivé. Les habitants demandèrent alors au rabbin Kabbaliste, incrédules bien qu’ils aient vu son arrivée de leurs yeux : « Mais le lion ne t’a pas mangé ? » et le Rabbi répondit : « Me manger, le lion ? Il m’a protégé le lion ! » Les habitants comprirent alors le miracle dont avait bénéficié Rabbi Ya’acov et lui dirent alors, eux aussi : « on ne t’appellera plus Ya’acov Levi, mais Ya’acov fils du Chabbath (Yaakov Ben Shabbat) ». Ce n’est que plus tard que l’on apprit, d’après la version de Rabbi Haïm Pinto Hagadol, que les hommes de la caravane, qui n’arriva jamais à bon port, avaient été attaqués et tués par des brigands dans le désert, et que le Rilbash, avait ainsi été épargné de ce sort par le mérite de sa foi et pour avoir sanctifié le Chabbath. Que le mérite du Tsadik nous protège, nous et tout Israël.
Le Gaon Rabbi Ya’akov Halévi Ben Shabbat Hatsadik est notamment mentionné, tout comme plusieurs de ses descendants, dans l'ouvrage Saint Veneration Among the Jews in Morocco de Issachar Ben-Ami (302, 370), et l’histoire du miracle avec le lion qui le protégea et Eliahou Hanavi qui lui fit changer son nom de Lévi à Ben Shabbat est relatée dans divers autres ouvrages, y compris le Séfer Ner-Ha-Ma’arav de Rabbi Ya’akov Moshé Toledano, le livre La saga des familles de Joseph Toledano (108), le livre Deux mille ans de vie juive au Maroc de Haïm Zafrani (217-218), le livre Des hommes de foi des publications Hevrat Pinto des descendants des Rabbis Haïm Pinto Hagadol et Hakatan (117-119), ou le Yagel Ya’akov du Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat, et le récit fut également transmis de génération en génération, en davantage de détails, parmi les descendants du Rilbash.
Guématria : le Rilbash était-il un « messie potentiel » ?
Il faut savoir que la valeur numérique de « בן שבת » : Ben Shabbat, le nom qu’Eliahou Hanavi a demandé à Rabbi Ya’akov de porter au lieu de Lévi, est de 754 (52+702) ; elle est la même que celle de : « ולא שאלו לשמי » : et ne demandez pas mon nom. Quel est son nom ? Lévi ; il reste un lévite, mais ce n’est plus son nom, il est autre chose, il est le gardien de Chabbath, le fils du Chabbath, le Saint Jour de repos commandé par Hakadoch Baroukh Hou, et valeur numérique de 754 de Ben Shabbat est aussi la même que celle de « רחמים וחיים ושלום » : miséricorde et vie et paix, c’est là une bénédiction : ainsi, lorsque nous souhaitons que la mémoire des justes soit une bénédiction (comme Chlomo Hamélekh l’écrit dans Proverbes 10 : 7), on voit que leur nom même peut être une bénédiction également. Enfin, « בן שבת » : Ben Shabbat a la valeur numérique de « משיח עכשו » : le messie maintenant. Est-ce à dire qu’au moment du miracle, le Gaon Rabbi Ya’akov était d’une telle pureté et d’une telle Émouna qu’il était un messie potentiel pour sa génération mais que le monde n’était pas prêt (comme il est écrit dans le Traité Sanhédrin 98a, que chaque génération voit se lever un « messie potentiel », si l’on écoute sa voix, cf. Psaume 95 : 7) ? Ou bien que la réalisation de ce miracle réunissait, du moins en théorie, les conditions de Kédoucha (sainteté) chez ‘Am Israël nécessaires à l’arrivée du messie ?
Le Rilbash, le Arizal, le Ramak… et la Guéoula
Ce miracle qui a changé le nom du Rabbi de Lévi en Ben Shabbat (ou Bensabat) se produisit en 1572 (5332), c’est-à-dire l’année de l’élévation de l’âme du Arizal, Rabbi Yits’hak Louria, l’un de nos plus grands maîtres Kabbalistes (on ne sait cependant pas s’il a existé une correspondance entre le Rilbash et le Arizal), et dont l’acronyme, ארי : Ari, signifie justement lion en hébreu. Rabbi Ya’akov Ben Shabbat serait né en 1524 (5284), au temps des Richonim, environ deux ans après la naissance du Ramak, Rabbi Moshé ben Ya’akov Cordovero (il n’existe pas non plus, à ce jour, de correspondance connue entre le Rilbash et le Ramak), et il aurait donc eu 48 ans au moment de ce miracle. Le nombre 48 (la valeur numérique de Lévi) a une place particulière dans la Kabbala. Il est écrit dans les Pirké Avot (6:5) que la Torah est plus grande que la prêtrise des Kohanim et que la royauté de Juda car la royauté est acquise avec 36 prérogatives, la charge des Kohanim avec 24, et que la Torah est acquise à travers 48 qualités. De même, il est écrit dans le traité Méguila (14a) que le peuple juif a eu 48 prophètes de Avraham à Malakhi, et le Zohar ajoute que les 48 prophètes sont « nourris » par 48 « gouttes » sacrées qui sont la manifestation de la Sainteté émanant de la rivière venant du Gan Eden (cf. Gen. 2:10). Enfin, les 48 ans séparant la naissance du Rilbash Hatsadik de l’année du miracle correspondent à la Guématria de « בא הגואל » : le rédempteur est venu. Certes, la présence d’Eliahou Hanavi dans le miracle, ainsi que du lion (attribut de la tribu de Juda) font penser au Messie descendant de David et à son arrivée devancée par Eliahou, mais nous savons aussi que le Rilbash était bien évidemment, Lévite, et que, même s’il est possible qu’il descendît de la tribu de Yéhouda par sa mère, il n’était bien évidemment pas le Messie. Une autre lecture peut alors se faire : non pas « בא הגואל » : le rédempteur est venu, mais « בא גאולה » : la rédemption arrive, dont la Guématria équivaut également au nombre 48 : sous-entendu, arriverait… par (la descendance du) Rilbash. Toujours est-il que le descendant du Rilbash demeurera un lévite (s’il s’agit bien d’un descendant de manière patrilinéaire, de père en fils). Dernier point, fort intéressant, concernant la Guématria du Rilbash (רילב"ש), celle-ci équivaut à 542, soit la même valeur que « בכוח משיח בו דוד ואליהו הנביא » : par la puissance du Messie (fils) de David, et d’Eliahou Hanavi.
98 ou 99 ans ? (Même date, même jour : deux années différentes)
Le Rilbash vécut jusqu’à un âge très avancé, 98 ou 99 ans : il existe une Ma’hloket, une « controverse » sur la date de l’élévation de son âme, au temps des A’haronim : tantôt le 22 Eloul 5382 (28 août 1622), tantôt le 22 Eloul 5383 (17 septembre 1623). On sait pourtant que c’était à Motsaé Chabbath, juste après la fin du jour du repos ; pas étonnant, pour le gardien/« fils » du Chabbath (par ailleurs, un très grand nombre de ses descendants, qu’ils portent ou non le nom Ben Chabbath/Bensabat, montent au Ciel aux alentours du Chabbath : que ce soit à Chabbath même, ou bien juste avant l’entrée de celui-ci, à Kabbalat Chabbath, ou encore juste à sa sortie, à Motsaé Chabbath). On pourrait alors penser que le jour permettrait d’identifier clairement l’année, qu’un 22 Eloul à la sortie du Chabbath, samedi soir, serait soit en 5382, soit 5383, mais non ! Miraculeusement, ces deux années, les deux dates tombaient exactement le même jour de la semaine ! D’où le doute subsistant sur la durée de ses jours. Si Rabbi Y’aakov avait 99 ans, il est bon de savoir que la valeur numérique de 99 est celle de « אליהו כי טוב » : Eliyahou (qui) est bon ; Eliyahou Hanavi, qui, justement, l’avait visité, protégé, et lui avait fait changer de nom. Si c’était 98, les 98 ans de la vie du Rilbash ont quant à eux, la même valeur numérique que « גאולה הגדולה » : grande rédemption, ainsi que « אהובים בלב » : bien-aimés dans le cœur ; mais bien-aimés au pluriel. Pourquoi au pluriel, alors qu’il s’agit d’une vie, d’une personne ? Car cela inclut sa descendance, puisque la valeur numérique de ses 98 des années et de « אהובים בלב » (bien-aimés dans le cœur) est la même que « הנחלה », l’héritage, le mot employé lorsque la Torah parle de la succession, de l’héritage à partager entre ses enfants. Et, en effet, de nombreux descendants du Rilbash bénéficièrent également de miracles et furent considérés comme des Tsadikim (sont évoqués ici les descendants directs du Rilbash ; il existe en effet de nombreuses personnes portant le nom de Ben Shabbat, Benchabat ou Bensabat, descendants d’un aïeul né un samedi : « ben Shabbat » et n’ayant donc pas de lien avec le Rilbash).
Bandits coincés dans le sable, eau dans le désert, visions d’Éliahou Hanavi : les descendants du Rilbash
- Rabbi Yossef Ben Shabbat, un rabbin Kabbaliste, fils aîné du Rilbash, et également considéré comme un Tsadik, mort en 5364 (1604), dont la tombe se situe à Oufrane (Ifrane Atlas-Saghir) également.
- Azouz Ben Shabbat, lui aussi un Tsadik et fils du Rilbash, mort en 5387 (1627) (bien qu’il soit plus rare maintenant de trouver ces prénoms parmi les Juifs, Azouz et Aziz - sa forme originale - sont des prénoms d’origine phénicienne/hébraïque/araméenne, qui étaient encore portés par les Juifs à cette époque) ; sa tombe se trouve à Oufrane également.
- Rabbi Chmouel Ben Shabbat (Chmouel ben Ya’akov Ben Shabbat), lui aussi fils du Rilbash, et considéré comme un Tsadik et comme l’un des Grands Rabbins d’Oufrane, dont l’âme s’éleva en 5401 (1641) en ce même lieu.
Des bandits coincés dans le sable
- Rabbi Yéhouda Ben Shabbat, son petit-fils (et donc arrière-petit-fils du Rilbash), est connu comme ayant lui aussi eu des pouvoirs extraordinaires et ayant réalisé de nombreux miracles. Il est notamment relaté qu’un jour où il marchait aux côtés de Rabbi Yossef Zozot de Tamzaourt, il aperçut des brigands qui voulaient attaquer des Juifs dans l’étendue désertique qui entourait Oufrane. Ne pouvant laisser une telle chose se produire, ils intervinrent et étendirent leurs bras dans leur direction : les bandits furent alors paralysés et se retrouvèrent coincés dans le sable par les pouvoirs de Rabbi Yéhouda Ben Shabbat et de Rabbi Yossef Zozot. Le groupe de Juifs fut ainsi sauvé et tous purent rentrer chez eux sains et saufs (cf. Saint Veneration Among the Jews in Morocco, 146). Sa Hiloula a lieu pendant ‘Hanouka, le 30 Kislev, et sa tombe se situe à Tillin (Ibid., 323, 334).
- Rabbi Mordekhaï Ben Shabbat et Rabbi Chalom Ben Shabbat : les fils de Rabbi Yéhouda Ben Shabbat, sont eux aussi considérés comme faisant partie des Tsadikim du Maroc, et sont enterrés comme leur père à Tillin, à une quinzaine d’heures de marche (environ 75 km) d’Oufrane (Ibid., 334). Rabbi Mordekhaï Ben Shabbat, souvent cité aux côtés de son père, aurait hérité des mêmes pouvoirs que son père et que leur aïeul (Ibid., 36).
Une cruche d’eau en plein désert
- Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat, rabbin Kabbaliste et poète du XIXème siècle, était Roch Yéchiva de la plus importante Yéchiva de la ville Mogador, membre du Beth Din de Rabbi David Hazan (Haham haYomi, hyomi.org.il, id=402) et auteur du livre de commentaires sur la Bible, Roua’h Ya’akov (« Le souffle de Jacob »), ainsi que du recueil de poèmes liturgiques Yagel Ya’akov (« Jacob se réjouira ») dans lequel il retranscrit notamment le miracle dont a bénéficié son aïeul (Études et recherches sur la vie intellectuelle juive au Maroc, 409). Il figure parmi les descendants les plus célèbres du Rilbash et est lui aussi décrit comme un « Gaon », un Géant de la Torah (The Path to Follow, Vaeira, 372, 4). A partir du XIXe siècle, les descendants du Rilbash ziya s’installent à Mogador (depuis Oufrane et d’autres localités du sud du Maroc).
Rabbi Yaakov Nissim Ben Shabbat fut le disciple du Rabbi Haïm Pinto Hagadol (« le grand », appelé aussi « le premier », pour le distinguer de son petit-fils du même nom). Au moment du bombardement de Mogador (Essaouira), alors capitale économique du royaume du Maroc, en août 1844 (5604), de nombreux Juifs quittèrent les lieux et s’enfuirent face à la menace d’une invasion de la ville par les troupes françaises. Parmi eux se trouvait Rabbi Pinto, accompagné de sa famille et d’un groupe de ses plus proches disciples. Après avoir parcouru une certaine distance, la chaleur commença à devenir difficilement supportable pour Rabbi Haïm Pinto, alors âgé de 95 ans. Il demanda alors de l’eau à son plus fidèle disciple, Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat, dont il connaissait la droiture, mais aussi les miracles qui s’étaient produits par et pour ses ancêtres. Rabbi Ben Shabbat se demanda alors comment il allait bien pouvoir trouver de l’eau en plein désert. Armé de sa profonde foi en Hachem, le Gaon se laissa comme « guider » en marchant d’un pas décidé dans une certaine direction, jusqu’à ce qu’il remarque, au beau milieu du sable, un homme qui portait une grande cruche d’eau fraîche. Il vint alors à l’homme, qui déposa la cruche dans ses mains. Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat partit rejoindre Rabbi Haïm Pinto en lui apportant la cruche, sans en boire une goutte malgré la soif qui l’envahissait lui aussi, et lui raconta ce qui était arrivé. Rabbi Pinto, le remerciant pour la précieuse eau, lui répondit : « l’homme que tu as croisé n’était autre que mon maître et père qui est descendu des mondes supérieurs afin de me soulager », avant d’ajouter : « nos Sages nous ont enseigné à ce sujet que les Tsadikim après leur mort sont appelés vivants » (Des hommes de foi, 116-117). La citation de nos ‘Hakhamim par Rabbi Pinto provient quant à elle du Traité Berakhot (18a), que l’on peut notamment lier à une explication du Maharal de Prague, qui nous dit que « la Torah n'est pas compatible avec la mort » et que « lorsque nous disons une chose au nom d’un Maître et qu’ainsi nous nous lions à lui par le biais de la Torah qui est la source de Vie, alors nous lui transmettons de la vie au point d’être capable de bouger les lèvres depuis la tombe » (Hidouché Haggadot, Traité Yevamoth, 96).
Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat eut de nombreux disciples, parmi lesquels figurait Rabbi Yéhouda Ben Moyal, qui devint plus tard Roch Av Beth Din de Mogador (à l’époque du Tribunal Rabbinique resserré). Il accomplit de nombreux miracles et publia plusieurs ouvrages, donnant pour tout le crédit à son maître, Gaon Harav Ya’akov Nissim Ben Shabbat (Haham haYomi, hyomi.org.il, id=136). Rabbi Ya’akov demeura de nombreuses années à Mogador comme Roch Yéchiva avant de partir s’installer à ‘Haïfa, et mourut à Lisbonne en 1858 (5619) ; sa Hiloula est le 19 Tichri (Haham haYomi, hyomi.org.il, id=402).
Publié par Moïse Montefiore
Le mérite de la publication posthume de l’ouvrage Roua’h Ya’akov de Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat revient à Sir Moïse Montefiore, philanthrope et Shérif de Londres, qui vécut presque 101 ans ; étant né à Livourne en 1784 (5545) et mort à Londres en 1885 (5645). Il se rendit au Maroc en 1864 (5624) afin de s’entretenir avec le Sultan du Maroc, Mohamed IV, sur la condition des Juifs d’Afrique du Nord, et obtint du sultan un "dahir", charte sur les Juifs marocains, les reconnaissant comme sujets au même titre que les musulmans (Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, 2004, 61). À cette occasion, Moses Haïm Montefiore alla également visiter Mogador et différents Rabbanim descendants de Tsadikim, tels que le fils de Rabbi Haïm Pinto Hagadol, Rabbi Hadane (Yéhouda) Pinto, et les descendants du Rilbash, neveux de Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat, Rabbi Abraham Ben Shabbat et Rabbi Ya’akov Ben Shabbat, à qui il offrit en cadeau un collier d’or à double chaîne. Sir Moses Montefiore resta en contact avec la communauté juive de Mogador et finança notamment l’édification d’un hôpital et le pavement des rues des deux Mellahs de la ville en 1869. Quelques années plus tard, Rabbi Hadane Pinto demanda comme faveur personnelle à Sir Moses Montefiore d’aider à l’impression du livre Roua’h Ya’akov du Gaon Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat, ce que fit Montefiore, en le faisant publier en 1881 (5641) dans sa ville natale de Livourne (La lumière du Juste, Hevrat Pinto, 25). Sir Moses Montefiore demeura toute sa vie en contact avec les neveux de Rabbi Ya’akov Nissim : Rabbi Abraham Ben Shabbat et Rabbi Ya’akov Ben Shabbat.
Celui qui a vécu 124 ans ? Ah non, 117 !
- Rabbi Avraham Ben Shabbat, le frère de Rabbi Ya’akov Ben Shabbat, était rabbin Kabbaliste et bijoutier. Il est réputé avoir vécu jusqu’à l’âge de 117 ans. Pour ne pas être à la charge de son fils chez qui il vivait dans son vieil âge, les gens lui apportaient des matériaux (or, pierres précieuses) et il en faisait des bijoux. Rabbi Avraham Ben Shabbat mourut à Mogador en 1923 (5683), et serait donc né vers 1806 (5566). Un jour, lorsque son arrière-petite-fille, qui avait eu l’opportunité de le rencontrer peu avant sa mort, apprit que sa grand-mère la Rabbanite Messaouda, avait perdu son père, Rabbi Avraham, elle demanda si c’était celui qui avait vécu 124 ans, et le rabbin qui officia lors de l’enterrement du Rabbi répondit : « Ah non, 117 ! ».
- Rabbanit Messaouda Ben Shabbat (francisé en Bensabat au début du Protectorat français), la fille de Rabbi Avraham, née en 1864 (5624), épousa Rabbi Messod Derhy. Hachem lui permit de vivre en bonne santé jusqu’au mariage de son plus jeune fils, Yitzhak Derhy, auquel elle assista, puis son âme s’éleva deux jours plus tard, à Kabbalat Shabbat, le 14 Adar 5690 (14 mars 1930). Elle le pressentit le matin-même, et avertit la communauté de Mogador, qui vint en nombre, incrédule devant son apparente bonne santé, lui rendre un dernier hommage de son vivant.
Rabbi Messod Edery, l’Amora Tanhum Edre’ia et le disciple de Rambam Yitzhak Edery
- Rabbi Messod Edery (אדרעי), francisé en Derhy (à l’arrivée du Protectorat français), né en 1850 (5610), était le fils du Rabbin d’Aït Baha, Rabbi Makhlouf Edery, et le cousin de Rabbi Shalom Edery et de Rebbe Hadane (Yéhouda) Edery de Safi. Leur nom et leurs ancêtres viendraient de la ville d’Edre’i (même orthographe que Edery en hébreu : אדרעי), l’une des premières villes conquises par les Hébreux, emmenés par Moché Rabbénou (Deutéronome III, 1-11), et donnée par Hachem à la demi-tribu de Ménaché (Deutéronome III, 12-14 ; Josué XII, 4 ; Josué XIII, 18-13). Rabbi Messod Edery ferait donc partie de la tribu Joseph, et plus précisément de celle de Ménaché. Il descendrait notamment de Rabbi Tanhum Edre’ia (אדרעיא) (parfois transcrit Ederya), Amora de la première génération vivant en Galilée (Yer. Ta’an I, 1), pair et contemporain de Bar Kappara, puis de Rabbi Yo’hanan (Yohanan bar Nafha) et de Resh Lakish (Rabbi Shimon ben Lakish), tous les quatre des Amoraïm, ou « Docteurs du Talmud », du IIIème siècle. Un autre des ancêtres de Rabbi Messod Edery serait Yitzhak Edery, élève du Rambam, Rabbi Moshé ben Maïmon. Dans une lettre de la fin du XIIème siècle retrouvée à Fostat, Rambam demande à la communauté juive égyptienne d’aider Yitzhak Edery (אדרעי) (parfois transcrit Isaac al-Dari) à payer sa « jizya », lourde taxe imposée aux dhimmis (non-musulmans) par les dirigeants musulmans, alors que celui-ci émigrait du Maroc vers l’Egypte, où résidait le Maître (Univ. Cambridge, document T-S 12.192). On ignore si c’est après ce dernier, mais le prénom Yits’hak fut ainsi grandement donné dans cette famille. On trouve, par exemple, Rabbi Moshé ben Yits’hak Ederhi (parfois écrit Ed-Dery), rabbin Kabbaliste et professeur de langues modernes orientales, notamment auteur de Torat ‘Haïm (1792), Yad Moshé (1809) et Ma'asseh Nissim (1818) ; né en 1774 (5534) à Agadir, grande ville la plus proche d’Aït Baha (à 65km), et installé avec sa famille à Mogador l’année suivante, il commença à enseigner à l’âge de 14 ans, voyagea dans toute l’Europe et enseigna au Beth Midrach « Etz Hayim » de Londres, avant de s’établir à Amsterdam où il fut parmi les fondateurs de la communauté séfarade ; il mourut à Jérusalem en 1842 (5602) (Deux mille ans de vie juive au Maroc, 38-39).
Des rêves prémonitoires un demi-siècle en avance
Rabbi Makhlouf Edery d’Aït Baha, le père de Rabbi Messod Derhy, fut décrit dans la Kétouba de son petit-fils comme « החכם השלם » : « le sage complet », et bénéficia d’une très longue vie. Il était doté du pouvoir de connaître l’avenir ; un jour, un homme qui jouait dans une rivière avec des amis la veille de son mariage noya sans le vouloir l’un de ses amis en lui maintenant trop longtemps la tête sous l’eau ; le Rabbi lui dit alors, le jour-même, que son fils mourrait noyé ; le dernier fils de l’homme mourut plus d’un demi-siècle après cette prédiction, lorsque son navire fut coulé.
Des enfants à 90 ans
Rabbi Messod Derhy était très versé dans la Torah et était également courtier (entre le grossiste et le détaillant) en fruits secs ; il voyageait dans tout le Maroc. Il partit lui aussi s’installer à Mogador vers 1890. Rabbi Messod se rendit en Egypte, mais point pour s’y installer : pour aller pèleriner en Erets Israël : il y alla à deux reprises, au début du XXème siècle, et mit à profit ses connaissances en médecine et en plantes médicinales pour en faire un moyen de subsistance (sans devoir transporter sur lui de grandes sommes d’argent sur des milliers de kilomètres), en servant ainsi de guérisseur aux populations locales des pays se trouvant en chemin. Rabbi Messod Derhy revint à Jérusalem une troisième fois en 1930 (5690), à l’âge de 80 ans, souhaitant mourir en Erets Israël (un âge déjà bien avancé à une époque où l’espérance de vie était de 50 à 60 ans dans ces contrées). À son arrivée à Jérusalem, il devint rabbin pour la communauté maghrébine de la vieille ville de Jérusalem ; les autres rabbins du Beth Midrach qu’il fréquentait lui dirent qu’il fallait qu’il trouve une (nouvelle) épouse, sa femme la Rabbanite Messaouda venant de mourir. Il se maria avec une femme de près 50 ans de moins que lui, et contre toute attente, eut 4 autres enfants avec elle, le premier des quatre naissant en 1933 (5693), alors qu’il avait 83 ans. Rabbi Messod Derhy vécut à Jérusalem (à l’époque des grands rabbins Gaon Harav Ben-Zion Meïr Haï Ouziel et Gaon Harav Abraham Isaac Hacohen Kook), jusqu’à l’âge de 97 ans. Cet homme presque centenaire (en particulier à cette époque), guérisseur et très érudit dans la Torah, qui eut des enfants à un âge « biblique », impressionnait grandement ses pairs, et il mourut en odeur de Sainteté le 19 Eloul 5707 (4 septembre 1947) à Jérusalem. Il repose sur le Mont des Oliviers.
- Yits’hak Derhy, fils de Rabbi Messod Edery (que celui-ci décida lui aussi d’appeler Yits’hak, comme l’élève du Rambam) et de la Rabbanite Messaouda (née Ben Shabbat), était un industriel qui faisait du vin Cachère d’abord à Mogador, puis à Casablanca (son jeune frère Ya’akov « Yankele » Derhy, né à Jérusalem dans les vieux jours de Rabbi Messod Edery, donna sa vie à l'État d’Israël à l’âge de 19 ans, faisant partie des soldats de Tsahal commémorés chaque année à Yom Hazikaron). Yis’thak Derhy, petit-fils de Rabbi Y’aakov Ben Shabbat par sa mère, vécut 95 ans et épousa Mazal Bensabat, la fille de Yossef Ben Shabbat et petite-fille de Rabbi Ya’akov Ben Shabbat.
Une rue renommée, un voyage en Amérique
- Rabbi Ya’akov Ben Shabbat, le frère de Rabbi Avraham Ben Shabbat et le neveu de Rabbi Ya’akov Nissim Ben Shabbat, était un rabbin Kabbaliste de Mogador, tout comme ses illustres ancêtres, et fut décrit comme « המשכיל ונבון הרב יעקב בן שבת » : l’instruit et le Sage, le Rav Yaakov Ben Shabbat. L’un de ses fils, Moshé Ben Shabbat (Bensabat), installa à l’occasion du 14 juillet 1919, première fête nationale française depuis l’armistice du 11 novembre 1818, un grand nombre de drapeaux français dans la rue où ils habitaient à Mogador, et fit construire un bateau large par rapport à cette grande rue (et long également - et l’offrit à la France. Il invita les autorités françaises, ainsi que des dignitaires de pays étrangers (consuls, etc.). Les autorités françaises lui demandèrent comment il s’appelait, il dit alors : « Moshé » ; ils lui annoncèrent alors que la rue dans laquelle se trouvait le bateau (et où il habitait, tout comme son père, Rabbi Ya’akov, et son frère, Yossef), s’appellerait dorénavant « Rue Moïse ». Très impressionné par cela, le consul américain l’invita aux Etats-Unis ; Moïse Bensabat déclina poliment, préférant offrir le voyage à son père. Les Américains acceptèrent. Rabbi Ya’akov Ben Shabbat, alors déjà âgé et pétri de Torah, décida lui aussi d’accepter, et ainsi de partager la sagesse du judaïsme marocain en général, et celle de ses ancêtres Tsadikim Kabbalistes en particulier, avec les rabbins américains venus d’Europe de l’Est, qui connaissaient plus les ‘Hakhamim ashkénazes que les séfarades. Il partit pour plusieurs semaines, le voyage en bateau transatlantique (moins d’une décennie après le Titanic) prenant plusieurs jours ; les Etats-Unis offrirent à Rabbi Ya'akov Ben Shabbat la nationalité américaine, mais pas à ses enfants. Il alla notamment à New-York, où il rencontra les Rabbanim de l’époque, tels que Rabbi Meïr Bar-Ilan, d’après lequel fut nommée l’université Bar-Ilan à Ramat Gan, ou Rabbi Dov Revel, le premier Président de la Yeshiva University. Son retour quelques semaines plus tard fut suivi d’heureuses retrouvailles. Moïse Bensabat, n’eut pas de descendance, contrairement à son frère, Yossef Ben Shabbat.
Une bénédiction contre une malédiction
- Yossef Ben Shabbat (francisé en Bensabat au début du Protectorat français du Maroc), le fils de Rabbi Ya’akov Ben Shabbat, naquit en 1874 (5634). Il était protégé américain (et dépendait donc du droit américain plutôt que marocain) et exerçait le métier de céréalier : il faisait du commerce avec l’Europe, notamment le Royaume-Uni et le Portugal (où son cousin, Moisés Bensabat Amzalak était le Président de la Communauté Juive de Lisbonne et contribua à sauver des milliers de Juifs d’Europe pendant la Shoah), ainsi qu’avec les Etats-Unis et les pays arabes ; il voyageait ainsi beaucoup. Très pieux, c’était un homme droit qui était lui aussi versé dans la Torah. Un vendredi, alors qu’il était en voyage d’affaires à Rabat, la capitale, par un jour d’été caniculaire, les musulmans locaux à qui il achetait leur blé à son juste prix, dirent : « voilà, le Ben Shabbat, qui vient encore nous prendre toutes nos céréales ». Il faisait extrêmement chaud ce jour-là, et il eut une insolation. On fit venir un médecin avant que Chabbath ne commence, qui assura que ce n’était rien. Yossef Bensabat commença alors à accueillir le Chabbath, comme à son habitude. C’est le lendemain que, comme tant de Ben Shabbat, son âme s’éleva, le 2 Av 5694 (samedi 14 juillet 1934). De cela, on apprend que nul n’est immune contre les mauvaises paroles, mais qu’une âme pure telle que la sienne monta tout de même au ‘Olam Hanéchamot (le Monde des Âmes) un Chabbath, bénéficiant ainsi de la même bénédiction que ses illustres et saints aïeux.
Trois fois visitée par Eliyahou Hanavi
- Mazal Bensabat, née en 1913 (5673), fille de Yossef Ben Shabbat, était, elle aussi, une vraie Tsadékèt, et fut visitée à trois reprises par Eliyahou Hanavi : une première fois en personne, puis à deux autres reprises en songe. Lorsqu’elle vit Eliyahou Hanavi pour la première fois, devant sa porte, celui-ci lui sourit, sans dire un mot ; elle ne pouvait rien dire non plus. Puis elle le vit partir dans le couloir, comme s’il « survolait » le sol. Lorsque que moins d’une minute après son départ, l’une de ses filles arriva, Mazal Bensabat lui demanda si elle avait croisé Eliyahou : à son grand étonnement, sa fille répondit qu’elle n’avait vu personne. C’est à ce moment qu’elle sût qu’il s’agissait bel et bien d’Eliyahou Hanavi.
Un petit-fils annoncé après 7 filles, un ciel du bout du Monde
En cette même période, juste avant que sa plus jeune fille lui annonce qu’elle était enceinte, Mazal Bensabat eut un rêve prémonitoire, se voyant avec sa fille et son petit-fils dans une belle voiture, en compagnie d’Eliyahou haNavi. Elle comprit alors qu’elle aurait un petit-fils, ce qui était tout à fait inattendu car elle-même n’avait eu que des filles (au nombre de sept), et que celles-ci, hormis une exception une décennie plus tôt, n’avaient eu que des filles également. Ainsi, avant que sa fille ne lui dise quoi que ce soit, elle le devina, et prédit également qu’elle aurait un fils. Mazal Bensabat épousa Yizhak Derhy, fils de Rabbi Messod Derhy et petit-fils de Rabbi Avraham Ben Shabbat, et vécut 99 ans ; malgré sa relative bonne santé, elle savait, la veille, qu’elle allait partir, et embrassa à de nombreuses reprises son petit-fils, Benjamin Derhy (dont elle avait prédit la naissance, annoncée par un songe dans lequel était présent Eliyahou Hanavi), comme si elle ne voulait le laisser partir si tôt. Son âme s’éleva le lendemain, juste avant Kabbalat Shabbat ; il est dit qu’il est bon de monter au Ciel un vendredi après-midi (Kétoubot, 3b), comme Maran Harav Haïm Kanievsky zatsoukal, afin d’arriver juste à l’heure pour Chabbath. Le lendemain de la fin des Chiva’, le ciel entier d’Erets Israël devint orange, en raison d’une tempête de sable provenant du Maroc, et toute la terre fut couverte par ce sable, avant la pose de la Matséva (installée pour le mois) à Har Haménou’hot à Jérusalem ; comme si Hakadoch Baroukh Hou avait souhaité qu’elle soit aussi enterrée avec le sol de son pays de naissance, où ses ancêtres lévites et Tsadikim Mékoubalim avaient vécu durant près de deux millénaires. Le Grand Rabbin d’Israël de l’époque, Rav Yona Metzger, s’excusa de ne pas pouvoir se déplacer sur place pour l’occasion, et demanda à l’un de ses proches collaborateurs au Grand Rabbinat d’Israël, le Rav Yossef Minsky, de le représenter. Le petit-fils de Mazal Bensabat, Dr Benjamin Derhy, qui était présent à ce moment-là, fut reçu par le Rav Metzger à son bureau à la Rabbanoute lorsqu’il revint à Jérusalem un an plus tard, pour « l’année ».
En lien avec les grands de la génération
- Dr Benjamin Derhy (qui est notamment l’auteur des parties portant sur la Kabbala, la Guématria et les exégèses de nos ‘Hakhamim présentées dans cet article), le petit-fils de Mazal Bensabat et de Yits’hak Derhy, descendant ainsi du Rilbash par Rabbi Ya’akov Ben Shabbat et par Rabbi Avraham Ben Shabbat, est enseignant-chercheur en France. Le Dr. Derhy est l’élève du Bostoner Rebbe (Rav Mayer Alter Horowitz) et eut la chance de rencontrer et de s’entretenir avec de nombreux grands Rabbanim, tels que Rav Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, Rav Gilles Bernheïm, ancien Grand Rabbin de France, Rav David Messas, zal, ancien Grand Rabbin de Paris (et fils du Possek Rav Chalom Messas, ancien Grand Rabbin du Maroc puis de Jérusalem), le Dayan Rav Yehia Teboul, Av Beth Din de Lyon et de sa Région, Rav Richard Wertenschlag, ancien Grand Rabbin de Lyon et membre honoraire de la Conférence des Rabbins Européens, Rav Daniel Dahan, Grand Rabbin de Lyon et de sa Région, Rav Franck Teboul, Grand Rabbin de Nice et de sa Région, Rav Moshé Sebbag, rabbin de la Grande Synagogue de Paris, Rav Nissim Malka, rabbin de la Grande Synagogue de Lyon, Rav Yona Metzger, ancien Grand Rabbin ashkénaze d’Israël, et Rav Yossef Minsky, ancien responsable de la cacheroute au Grand Rabbinat d’Israël, puis au Centre Rabbinique Européen. Le Dr. Derhy a également la chance de correspondre régulièrement avec de grands Rabbanim comme le Rav Shlomo Aviner (Shlomo Haïm Hacohen Aviner), Roch Yéchiva de Atérèt Yérouchalaïm et l’un des leaders spirituels du sionisme religieux (et élève du Rav Zvi Yehouda Kook, fils du Rav Abraham Yitzhak Hacohen Kook), le Rabbi David ‘Hanania Pinto, fondateur des Institutions ‘Hevrat Pinto (et descendant de Rabbi Haïm Pinto), ou le Rav Yossef Loria, directeur du séminaire Beera Chel Myriam (et descendant du Arizal, Rabbi Yitzhak Louria).
Le miracle de la main de l’Ange
Eliyahou haNavi / l’ange que voyaient sa grand-mère et le Rilbash, apparut également, à l’occasion d’un rêve prémonitoire, au Dr. Benjamin Derhy, qui bénéficia lui aussi de miracles, tout comme ses aïeux. Le plus impressionnant d’entre eux se produisit lorsqu’il avait une vingtaine d’années, et aidait sa mère à monter des courses. En montant les escaliers, alors que sa mère cherchait ses clefs devant, sur le pallier, il commença, les bras chargés, à tomber à la renverse : il sentit alors comme une main géante, allant de ses cuisses jusqu’à sa nuque, le retenir. Non seulement il sentit la main derrière son dos, mais il pouvait la visualiser : grande et charnue, comme s’il se voyait lui et elle derrière, en même temps. Puis, la main, qui arrêta sa chute, le redressa, ce qu’il n’aurait jamais pu faire autrement, les bras chargés de courses. Une fois redressé, il se retourna, et ne vit plus rien derrière-lui. C’est ainsi que cette intervention le sauva d’une chute certaine, du deuxième étage. Dr. Benjamin Derhy a notamment pour projet de rendre de nouveau possible le pèlerinage auprès de son ancêtre le Rilbash ha-tzadik, et reçoit parfois des requêtes (qu’il honore systématiquement) le sollicitant pour intercéder auprès de son illustre aïeul pour qu’il prie Hachem en leur faveur ; l’Admour hassidique de Karlin-Stolin ayant parlé de : « שחפץ ה' בידכם יצלית » : « la Volonté d’Hachem dans les mains » du Dr. Derhy (via la médiation du Rilbash).
Le lien entre le Rilbash et Eloul à la lumière de la Kabbale
La Hiloula du Gaon Rabbi Yaakov Halévi Ben Shabbat, a lieu le 22 Eloul, comme mentionné plus haut, soit trois jours avant la date de la Création du Monde. La valeur numérique du mot Eloul : אלול, le mois de l’introspection, est 67, soit la valeur de la Séfira Bina (בינה). D’après le Zohar, cette Séfira « est produite par l’union du Youd י et du Heï ה, comme son nom l’indique « (בן יה) » (littéralement, fils de D.ieu ; cette lecture de Rabbi Chim’on Bar Yo’haï se faisant via un Tsérouf : une permutation des lettres), Rabbi Chim’on ajoutant que « c’est la perfection de tout » (Zohar Tome 3, Idra Zouta Kadisha, 287b-296b). Rabbi Moshé Cordovero, dans son ouvrage Tomer Dvora, écrit d’ailleurs que la qualité éthique associée à cette Séfira est la repentance, pour se purifier et s’ancrer dans la Sainteté (Chapitre 4, pp.78-82). Avec l’ajout de ces explications du Ramak, les liens profonds entre cette troisième Séfira et le mois d’Eloul, tels que révélés par la Guématria, sont donc évidents. Ainsi, en ce dernier mois de l’année hébraïque, via les Séli’hot implorant la clémence divine pour nos fautes, mais aussi à travers la Tsédaka, la charité, ainsi qu’une introspection véritable, nous effectuons un travail de « תשובה שלמה » (Téchouva Chéléma), un repentir complet, afin que la « Chékhina », la Présence Divine, revienne à nous. D’ailleurs, « שלימה » (Chléma : complet) est également un Tsérouf (permutation des lettres) de l’expression « יה שלם » : intègre devant D.ieu. Enfin, l’expression « חודש אלול », le mois d’Eloul, a pour valeur numérique 385 (318+67), la valeur du mot « שכינה », Chékhina, la Présence Divine dans notre monde. C’est ainsi que la Chékhina, une fois rapprochée de nous, va nous lier par le Don de la Torah à la Connaissance : « דעת » (Da’at, qui est également, dans la Kabbala, une Séfira directement liée à Bina). C’est cette connaissance qui nous amènera à « Roch Hachana » la Tête de l’année. La Guématria le confirme une fois de plus, puisque la valeur numérique de l’expression « בדעת שכינה » (Chékhina béDa’at) : la Présence Divine et la Connaissance, est égale à 861 (385+476), soit la valeur de « ראש השנה » : Roch Hachana.
Restaurer le site pour permettre à nouveau le pèlerinage
Il n’est donc pas étonnant que le pèlerinage, en cette période de l’année si particulière, de ce Tsadik, qui accomplit de nombreux miracles, et dont la mémoire et le nom même sont une bénédiction, ait attiré avec une si grande dévotion des pèlerins, aussi bien juifs que musulmans, pendant des siècles, en cette fin du mois d’Eloul chaque année. Mais il n’est plus possible d'y péleriner depuis des décennies car la cave dans laquelle Rabbi Ya’akov Halévi Ben Shabbat l’Ancien était enterré s’est écroulée il y a bien longtemps (les cendres de 50 Nisrafim, qui avaient préféré le bûcher au fait de conjurer leur foi, à la fin du XVIIIème siècle, avaient également été enterrées dans cette cave, en raison de la présence du Rilbash, faisant déjà de la cave un lieu saint). Son descendant direct, le Dr. Benjamin Derhy a pour projet depuis une visite en 2014 de faire restaurer ce lieu de pèlerinage, en faisant ériger une tombe/cénotaphe avant l’entrée de la cave/grotte écroulée (afin de ne pas transgresser l’interdiction de pénétrer dans la grotte, ni de marcher au-dessus), ainsi qu’une stèle à la mémoire des 50 Nisrafim, en collaboration avec la communauté juive et les autorités du Maroc, pour qu’il soit de nouveau possible aux juifs (et aux musulmans) du Maroc et du monde entier d’aller à Ifrane Atlas-Saghir (Oufrane), au sud d’Agadir, pour y péleriner le Rilbash en y organisant des Hiloulot, ainsi que le Gaon Rabbi Ya’akov Halévi Ben Shabbat et les 50 Nisrafim aient de nouveau un lieu de sépulture. Le Dr. Derhy est, depuis quelques temps déjà, en contact avec les autorités marocaines compétentes afin d’obtenir les autorisations nécessaires ainsi que leur appui sur le terrain ; Baroukh Hachem, toutes les personnes à qui il a pu parler de son projet l’ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme et veulent aider, et tout semble avancer. Il a notamment discuté à ce propos avec Madame Mbarka Bouaïda, Présidente du conseil régional de Guelmim-Oued Noun et ancienne Ministre, et le Pr. Ahmed Sabir, ancien Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Ibn Zohr d’Agadir, qui ont montré un soutien appuyé. Il est également en contact régulier avec Monsieur Hervey Lévy, Responsable de la Communauté Israélite d’Agadir, qui a lui aussi apporté son précieux appui, comme l’a fait le Professeur Mohammed Moussaoui, Président de l'Union des Mosquées de France et dernier président du Conseil Français du Culte Musulman, qui soutient également cette initiative (puisque, fait rare, le Rilbash avait une telle aura auprès de la population que les musulmans allaient eux aussi le prier), ainsi que Mgr. Olivier de Germay, Archevêque de Lyon, Meyer Habib, Député des français de l’Etranger, ou encore Naftali Bennett, actuel Premier Ministre israélien.
La bénédiction des Guédolim de notre génération pour la réussite de ce projet
Le projet du Dr. Benjamin Derhy a surtout recueilli le soutien et les vœux de réussite d’éminents Rabbanim, tels que ceux du Gaon Rav Réouven Elbaz chlita, Roch Yéchiva de Or Ha’haïm et membre du Conseil des Sages de la Torah (Moetzet ‘Hakhmé Hatorah) du Shass, l’Admour ‘Hassidique de Boston, Gaon Rav Mayer Alter Horowitz chlita (le Bostoner Rebbe de Jérusalem), Membre du Conseil des Grands de la Torah (Moetzet Guédolé HaTorah) d’Agoudat Israël, l’Admour ‘Hassidique de Karlin-Stolin, Gaon Rav Baroukh Meïr Ya’akov Shochet (le Stoliner Rebbe de Giv’at Ze’ev), le Gaon Rav Shmouel Kamenetsky chlita, Roch Yéchiva de Talmudical Yeshiva of Philadelphia et Membre du Conseil des Grands de la Torah d’Agoudat Israël America, Gaon Rav Avraham Shaya Kanievsky chlita (fils aîné du Sar Hatorah Maran Rav Haïm Kanievsky zatsoukal et petit-fils du Steipeler, Rav Ya’akov Yisrael Kanievsky et de Maran Rav Yossef Shalom Eliyashiv, et petit-neveu du ‘Hazon Ich, Rav Avrohom Yeshaya Karelitz), Rabbi David ‘Hanania Pinto chlita, à la tête des Institutions ‘Hevrat Pinto (et descendant de Rabbi Haïm Pinto), Rav Baroukh Abou’hatsira chlita, dit Baba Baroukh (le fils de Baba Salé zatsoukal), Rav Yihya Teboul chlita, Av Beth Din de Lyon, Rav Philippe Shlomo Assous chlita, Grand Rabbin et directeur du service du Statut personnel du Consistoire de Paris, Rav Gilles Bernheïm chlita, Grand Rabbin du Consistoire Central et ancien Grand Rabbin de France, Rav Franck Teboul chlita, Grand Rabbin de Nice et de la Région, Rav Pin’has Toledano chlita, Chacham Emeritus d’Amsterdam et ancien Av Beth Din des Pays-Bas et le Rav Yits’hak Haleva chlita, Chacham Bachi (Grand Rabbin) de Turquie.
Les éminents Rabbanim qui ont tenu à montrer leur soutien ont tous fait le vœu qu’Hachem aide le Dr. Derhy à réussir dans cette entreprise (une Mitzva de « ’Hessed chel Emet », un acte de bonté de la vérité, selon le Chacham Pinchas Toledano), définie comme « assurément une affaire importante » : « ודאי ענין חשוב » par le Gaon Rav Shaya Kanievsky et comme une « noble entreprise » par l'ancien Grand Rabbin de France Gilles Bernheim. Elle est également décrite comme un « honorable projet » par le Dayan Rav Yihya Teboul, qui précise qu’il « partage parfaitement » celui-ci, comme une « initiative bénie » : « היוזמה הברוכה » par le Gaon Rav Réouven Elbaz et le Bostoner Rebbe, et comme une « initiative extraordinaire » par le Grand Rabbin Philippe Assous, qui ajoute qu’une fois accomplie, « régnera alors sur la Terre » de la « sainteté supplémentaire ». Enfin, l’admour de Karlin-Stolin définit le projet comme « très bon et très juste » : « טוב ונכון מאד » et l’Admour de Boston, qui décrit également le projet comme une « entreprise incroyable », explique que cette reconstruction permettra « aux Juifs (du Maroc et du monde entier) de monter en ce Lieu Saint pour prier et recevoir le salut pour tout le Klal Israël ainsi qu’individuellement » : « יאפשר ליהודים (ממרוקו ומכל העולם) לעלות לציונו הקדוש להתפלל ולקבל ישועות עבור הכלל והפרט ». Amen !
Benjamin Derhy