À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès), ce jour, de notre maître Rabbi Aharon de Belz, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod haRabbi mi-Belz, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Le Tsadik et Kadoch, Rabbi Aharon Rokéa’h, est le quatrième Admour de la dynastie ‘Hassidique de Belz, et fondateur de cette ‘Hassidout en Israël après la Shoah.
Il est né au mois d’Eloul 1880 (5640), son père est l’Admour Rabbi Issakhar Dov Rokéa’h de Belz, nommé « Aharon » du nom de son arrière grand-père, l’Admour de Tchernobyl, et l’Admour Rabbi Aharon de Karlin. Sa mère est décédée jeune, et il grandit chez son grand-père, l’Admour Rabbi Yéhochou’a Rokéa’h.
Ses débuts d’Admour
Le 2 Adar 5658 (1898), à l’âge de 14 ans, il se marie. Après son mariage, il se consacre à l’étude de la Torah et au service divin, se détachant des affaires de ce monde et dormant peu. Il choisit la voie de l’humilité et fuit les honneurs. Après le décès de son père le 22 ‘Hechvan 5687 (1926), il est nommé à sa place Admour et Rav de la localité de Belz.
À son époque, le nombre de ses ‘Hassidim s’amplifie et se chiffre à des milliers, et son influence s’étend. Il est connu pour être un Gaon (géant) dans toutes les parties de la Torah, le Talmud et la partie ésotérique de la Torah, et possédait l’esprit prophétique. Il exerça la fonction d’Admour pendant 13 ans dans la ville de Belz, puis, dans le sillage de la Deuxième Guerre mondiale, après avoir perdu toute sa famille et se trouvant lui-même en danger, il se voit contraint de fuir.
Sauvetage du Rabbi pendant la Deuxième Guerre mondiale
La bourgade de Belz fut conquise par les Allemands environ deux semaines après le début de la guerre, mais fut transférée aux Russes conformément au pacte Ribbentrop-Molotov, qui stipulait que Belz faisait partie du domaine russe.
Les ‘Hassidim de l’Admour estimèrent que la vie du Rabbi était en danger sous l’autorité des Russes, et Rabbi Aharon s’enfuit avec son frère, le Rabbi de Bilgoria, dans des villages aux alentours de Belz, sous domination allemande. Ils résidèrent dans le village de Sokal jusqu’à Chavou’ot de l’an 1940 (5700), et à Premichlan jusqu’à Chavou’ot de l’an 1941 (5701).
Une photographie de Rabbi Aharon de Belz fut imprimée dans le journal allemand, « Der Stirmer », et les Nazis se mirent à sa recherche. Après l’invasion de la Pologne orientale par les Allemands, les Nazis firent brûler la synagogue de Premichlan, un feu au cours duquel le fils du Rabbi fut brûlé vif et une grande partie de sa famille périt. Les proches du Rabbi réussirent à le faire fuir avec son frère dans la région de Cracovie.
Pendant sept mois, le Rabbi vécut sous une fausse identité au ghetto de la bourgade de Vishnitzia, jusqu’au début des envois en masse vers les camps de la mort à partir de cette région. Le Rabbi et son frère furent alors transférés à Cracovie même, où ils vécurent dans la clandestinité pendant cinq mois.
En dépit de la clandestinité, la maison du Rabbi à Cracovie se transforma en lieu de pèlerinage pour les ‘Hassidim. Après la liquidation du ghetto de Cracovie, le Rebbe et son frère furent conduits au ghetto de Bochnia. Ce ghetto servait de camp de travail et c’était un lieu de cachette pour d’autres Admourim. Le Rabbi et son frère furent enrôlés comme tailleurs, et le Rabbi y vécut sous un nom d’emprunt, Aharon Singer. Au vu du danger croissant auquel ils s’exposaient, le Rabbi et son frère furent transférés à Budapest dans le cadre d’une mission complexe, par le biais d’un ancien officier hongrois, en échange d’une forte somme d’argent.
Son Aliya en Erets Israël
Le 21 Tévet 5704 (1943), le Rabbi et son frère quittent leurs ‘Hassidim et se rendent en Erets Israël par la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce, Istanbul, et Beyrouth.
Le 9 Chevat 5705 (1945), ils arrivent en Erets Israël. L’arrivée du Rabbi en Erets Israël signale le début de la renaissance de la ‘Hassidout de Belz après la terrible Shoah. Rabbi Aharon posa les fondations pour développer la ‘Hassidout, qui devint l’une des plus grandes et plus importantes d’Israël. L’Admour s’installa dans la rue E’had Ha’am au centre de Tel-Aviv.
Après avoir perdu toute sa famille dans la Shoah, il se remarie en l’an 5709 (1949) avec la Rabbanite ‘Hanna, veuve de l’Admour de Bergsaz assassiné pendant la Shoah.
Une conduite de sainteté
Le Tsaddik Rabbi Aharon de Belz disait de lui-même : « Un homme a le droit de s’enorgueillir de la qualité avec laquelle il est né. Je suis né pour ma part avec la qualité de compassion. »
Il ne tolérait pas d’entendre du mal sur aucun Juif, même par allusion, et jugeait toujours les Juifs favorablement. L’Admour ne prononça jamais les propos de « Mé’halèl Chabbath, profanateur du Chabbath », et lorsqu’il parlait d’un homme qui ne respectait pas le Chabbath, il le nommait : « Qui oublie l’essentiel du Chabbath » ou bien : « Un Juif qui pense que c’est vendredi ». En voyant une voiture circuler le Chabbath, il s’exclamait : « Mazal Tov, Mazal Tov ! », car, dans son esprit, la voiture transportait certainement une accouchée en route vers l’hôpital.
L’Admour Rabbi Eliézer Chlomo Shick zatsal relate que le Rabbi avait un grand ‘Hidouch sur la Mitsva de respect aux parents, et il accomplissait au pied de la lettre et avec dévouement tout ce que son père, l’Admour Rabbi Issakhar Dov de Belz, lui ordonnait. Une fois, son père lui prescrivit de ne pas se rendre au Mikvé pendant une certaine période, connaissant sa faiblesse et sa fragilité, craignant que cela lui porte gravement atteinte. Son beau-frère, l’Admour et Rabbi Pin’has d’Ostila fut grandement étonné de le voir aller un jour au Mikvé, même après l’ordre de son père, car il savait qu’il considérait chaque parole de son père avec la plus grande déférence. Il se décida à le suivre un jour qu’il se rendait au Mikvé, et se dissimulant dans un coin pour ne pas qu’on le remarque, il le vit se déshabiller et avancer vers l’eau du Mikvé, puis, de toute sa stature, déclarer : « Léchem Yi’houd Koudcha Bérikh Hou, etc., Je suis prêt et disposé à accomplir la Mitsva de respect du père qui m’a ordonné de ne pas aller au Mikvé », et il revint sur ses pas pour renfiler ses habits et rentrer chez lui.
Décès
Le soir du Chabbath de la Parachat Ekev, le 10 Av 5717 (1957), l’Admour tint des propos de Torah à ses ‘Hassidim, comme d’habitude les soirs de Chabbath, et il dit entre autres : « Lorsqu’un père ou un Rav quitte ce monde, si ses fils ou élèves continuent à se conduire dans la voie où il les a guidés, ils augmentent le salaire de leur père ou Rav dans les mondes supérieurs. » Ces propos furent interprétés par la suite par ses ‘Hassidim comme un testament explicite du Rabbi. À la fin de son discours, l’Admour ne se sentit pas bien, entra dans son lit, demanda de l’eau et récita « Chéhakol Nihiya Bidvaro », et cessa ensuite de communiquer avec son entourage.
L’Admour fut hospitalisé à Cha’aré Tsédek, mais son état continua à se dégrader, et, à l’issue du Chabbath du 21 Av 5717 (1957), il décéda. Des milliers de Juifs issus de toutes les couches et les courants se rassemblèrent pour participer à son enterrement qui eut lieu le dimanche au cimetière Har Haménou’hot.
Comme il n’a pas laissé d’enfants, son remplaçant est son neveu, fils de son frère, l’Admour Rabbi Issakhar Dov Rokéa’h, qui était un enfant au moment du décès de son oncle et commença à prendre la direction de la ‘Hassidout quelques années plus tard.
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