1. La dimension exceptionnelle de ce jour nous a été spécifiée dans le Midrach Téhilim :
A Roch Hachana, toutes les créatures sont jugées une à une, elles défilent devant Hachem « comme un troupeau de moutons (examinés par le berger) », les Juifs comme les non-juifs.
Les Anges qui représentent les Nations prétendent : « Nous sortis acquittés du jugement divin ! » Mais personne ne sait qui sort réellement qui a été acquitté, le Peuple Juif ou les Nations…
Dès le 1er jour de la fête de Souccot, lorsque tous les Juifs, petits et grands, prennent leur Loulav de la main droite et leur Etrog de la main gauche, tout le monde sait que le Peuple Juif a été acquitté, car ces Mitsvot, tel un trophée, symbolisent la réussite.
Et lorsqu’arrive le jour d’Hocha’ana Rabba, les Juifs saisissent des branches d’Arava, et font 7 fois le tour de l’estrade où on lit la Torah. L’officiant, tel un ange, serre dans ses bras un Séfer Torah, les fidèles font des « rondes » autour de lui comme faisaient les prêtres autour de l’Autel du Temple…
Aussitôt, les anges se réjouissent et annoncent : « les Juifs ont gagné ! Les Juifs ont gagné ! »
2. Le Talmud de Jérusalem décrit lui aussi le jour de Hocha’ana Rabba comme un jour particulier de Téfila en interprétant ainsi le verset (Isaïe 58,2) :
« Jour après jour ils s’adressent à moi…. » : il s’agit de la sonnerie du Chofar et de la ’Arava lorsque les Juifs se réunissent à la synagogue (à Hocha’ana Rabba)
3. Le livre du Zohar présente dans son style imagé un autre aspect de ce jour, celui de la confirmation de la décision prise par le Tribunal Céleste à Roch Hachana :
« Au cours de la dernière nuit de la fête, les dépêches quittent le palais royal », « Le 7ème jour de la fête, est prise la décision finale et les dépêches quittent le palais royal ».
Autre extrait du Zohar :
« …Jusqu’a denier jour de la fête, le 8ème, si l’homme a fait une Téchouva parfaite, devant son Créateur, ses mauvais décrets sont annulés. Sinon, les ordres seront transmis et la sentence exécutée… ». Il ressort de cet extrait que les ordres ne « partent » qu’au début du 8ème jour, le soir de Chémini ’Atséret, mais durant toute la journée de Hocha’ana Rabba qui le précède, il est encore possible de modifier le jugement.
4. Les Sages appelés « Guéonim » (7ème siècle) considéraient le jour de Hocha’ana Rabba comme la continuité de ceux du mois d’Eloul, tout entier consacré à la Téchouva. Ainsi, Rav Haï Gaon voyageait chaque année de Bavel à Jérusalem pour pèleriner au Mont des oliviers et procéder à des « Hakafot » (tours rituels) 7 fois de suite, suivi d’une foule nombreuse. Lorsqu’on lui demandait pourquoi il marchait seul et ressentait une si grande joie, il répondait qu’il était accompagné du prophète Eliyaou ! C’est ainsi que les anciennes générations vivaient ce jour empreint d’une dimension exceptionnelle.
5. Enfin, dans certains rituels de prières, le jour d’Hocha’ana Rabba est désigné comme LE jour de la « signature » divine (et non celui de Yom Kippour) :
« A Roch Hachana, ils seront jugés, à Yom Kippour, ils seront inscrits et à Hocha’ana Rabba, sera apposée la signature » (extrait du « Ountané Tokef »)