Le Talmud dit : « Depuis que le saint Temple de Jérusalem a été détruit, il n’y a pas de jour sans malédiction, plus de rosée bénéfique… Les fruits ont perdu leur goût… ». Alors, par quel mérite le monde pourra-t-il survivre ? Le Talmud répond « par le mérite de la Kedoucha que les anges prononcent et du “Yéhé chémé rabba” du Kaddich, sanctification suprême du nom de D.ieu. »
Mais pourquoi, bien qu’il ne contienne aucune allusion à la mort, le kaddich est devenu la prière des endeuillés ? D’ailleurs, existe-t-il un seul enfant qui puisse se tenir auprès du cercueil d’un parent sans prononcer cette prière particulière ?
L’obligation de réciter le kaddich pour un défunt est fondée sur l’histoire de Rabbi Akiva :
Un jour, alors qu’il se rendait au cimetière, Rabbi Akiva rencontra un homme dévêtu, noir comme le charbon, qui portait un grand fagot de bois et courait à toute allure. Akiva l’arrêta.
- “Pourquoi peines-tu de cette façon ? Si tu es un esclave je vais te racheter et te rendre ta liberté.”
- “Par pitié laisse moi partir, je suis un défunt et on m’envoie chaque jour ramasser des fagots qui servent à me brûler.”
- “Que faisais-tu dans ce monde ?” questionna Akiva.
- “J’étais percepteur, mais je favorisais les riches, je les flattais et tournais les choses à leur avantage, alors que les pauvres je les tyrannisais.”
- “Peut être sais-tu par les anges chargés de te punir s’il y a un espoir d’annuler l’épreuve qui t’a été infligée ?” questionna Akiva.
- “Ils ont dit que si j’avais un fils qui récite le kaddich en public on me libérerait. Lorsque je suis mort, ma femme était enceinte et j’ignore si c’était un garçon.”
Rabbi Akiva lui demanda son nom, le nom de son épouse et celui de sa ville.
La veuve de ce défunt avait eu un garçon ; il n’avait même pas été circoncis. Rabbi Akiva s’empressa de circoncire l’enfant. Il lui enseigna un peu de Torah, le « Chéma Israël », le « Birkat Hamazone ». Quand l’enfant se renforça en Torah, il lui apprit à dire le kaddich. Lorsque l’enfant récita en public « yitgadal véyitkadach chémé rabba…», et que la communauté répondit « yéhé chémé rabba… », instantanément, l’âme tourmentée fut libérée de son châtiment. Cette même nuit, le père apparu en rêve à Rabbi Akiva et lui dit : « Sois en paix Akiva, tu m’as apporté le repos et m’a épargné des souffrances du Guéhinom ».
On apprend de cet incroyable témoignage que la récitation Kaddich, par sa sainteté, a le pouvoir de désarmer l’opposition du tribunal céleste. Il est pareil à la rosée qui vient de D.ieu pour apporter vie et profusion à toutes Ses créatures et… aux morts innombrables qui reposent sous terre et qui attendent que le Kaddich hâte leur salut.