A l'occasion du plus grand enterrement que le monde ait connu avec celui du Rav Ovadia Yossef, de mémoire bénie, qui nous a ému à tous, il convient d'y tirer un enseignement important.
Il est écrit dans le Talmud (Traité Chabbath, 105b) : « Tout celui qui verse des larmes pour un homme pieux, D.ieu les compte, et les entrepose avec Ses trésors, ainsi qu’il est dit dans les Psaumes (Téhilim 56, 9) : « Veuille compter, Toi-même, mes courses vagabondes, recueillir mes larmes dans Ton urne, oui [les consigner] dans Ton livre ! ».
Que signifie le terme « entreposer » ? Pourquoi D.ieu compte-t-Il ces larmes ? D.ieu manque-t-Il de larmes, alors que les enfants d’Israël ont fait pleuvoir un déluge de larmes tout au long de leur exil ?
Quel besoin a donc D.ieu de compter et d’entreposer ces larmes en particulier ?
Il semblerait qu’une grande leçon de morale soit dissimulée dans ce texte. En effet, chaque fois qu’un Tsadik quitte ce monde, la foule pleure sa disparition à chaudes larmes et s’éveille à de meilleurs sentiments. Cependant, une fois le triste évènement passé, le monde retourne à sa routine sans que la disparition du Juste n’ait eu aucun effet et n’ait produit aucun changement.
S’il en est ainsi, dit D.ieu, lorsque vous pleurez et versez des larmes, Je les conserve et les entrepose en attendant de voir si, suite à vos larmes, vous avez modifié vos comportements car dans ce cas, elles prennent toute leur valeur.
Mais si chacun vaque à ses occupations et que toutes les larmes que vous avez versées n’ont été suivies d’aucune Téchouva, elles n’ont effectivement aucune valeur. (Kol Yéhouda)