Chalom Rav,
J'aimerais savoir quels sont les rapports entre écriture et oralité dans la culture rabbinique ?
Merci.
Bonjour,
Nos Sages disent : "La Torah a été donné oralement afin que les méchants ne puissent pas la falsifier". Voir Midrach Rabba, Parachat Nasso, chapitre 14.
A l'origine, depuis l'an 2448, et ce, durant plus de 15 siècles, la Torah se transmettait de bouche à oreille. Pas le moindre détail n'échappait à qui que ce soit. Hachem a donné une Torah écrite, mais son vrai sens a été donné oralement.
Le Maharal explique : La Torah est une source jaillissante. Elle est illimitée. Il n'est pas possible ni concevable de l'écrire car, alors, c'est lui donner une limite bien définie. Des dizaines de milliers d'ouvrages ne suffiront jamais pour englober ce que la Torah comprend.
Il a été nécessaire de mettre tous les commentaires par écrit suite à la dispersion des juifs à travers le monde et suite aux persécutions qui furent à l'origine de l'oubli, le plus grand ennemi de l'étude. Lisez, ici, le huitième et le neuvième article : https://www.torah-box.com/question/les-13-articles-de-foi-du-rambam_17535.html
Pour savoir qui a reçu la Torah orale depuis Moché, voir ici : https://www.torah-box.com/question/qui-a-recu-la-torah-orale-depuis-moche_26081.html
Pour un exemple parmi tant d'autres, de l'importance de la Torah orale, voir ici : https://www.torah-box.com/question/d-ou-connaissons-nous-l-endroit-de-la-brit-mila_32539.html
La Torah écrite et la Torah orale sont comparées à « deux sœurs inséparables ». La Torah écrite, étudiée ou analysée sans les lumières de la Torah orale - Midrachim et Talmud - n’a pas toujours un sens accessible, elle est considérée comme un livre obscure et impénétrable.
A une époque de l'histoire, il y a plus de deux mille ans, le Karaïsme prônait un accomplissement de la Torah basé essentiellement sur le sens littéral des versets, sans prendre en considération les explications de la Torah orale se trouvant dans le Talmud, transmises à notre Maître Moché au mont Sinaï. Les adeptes de ce courant de pensée sont les Karaïtes ou Karaïm.
L'origine du mot Karaïsme et Karaïte est le mot "Kra" qui, en araméen, signifie verset. En effet, leur doctrine reposait exclusivement sur le sens simple du verset de la Torah, en éloignant - malheureusement - toutes autres explications, clarifications, ou éclaircissements.
Nos Sages enseignent qu'Antignoss Ich Sokho, disciple de Chimon Hatsadik (Cohen Gadol durant le second temple) avait deux élèves, Tsadok et Baïtouss, qui abandonnèrent la religion, suite à un enseignement de leur maître.
Cet enseignement est rapporté dans Pirké Avot, Chapitre 1, Michna 3 : "Ne te livre pas au service de ton maître (Le Créateur) dans le but de recevoir une récompense, sois comme ce serviteur qui est au service de son maître par amour et par vénération "
En prenant connaissance d'une telle instruction, ils s'étonnèrent: "Est-il concevable qu'un ouvrier ayant fourni des efforts durant la journée, ne reçoive pas de salaire compensatoire, le soir ? "
De suite, ils abandonnèrent leur maître afin de répandre autour d'eux, des interprétations de la Torah au gré de leurs humeurs et de leurs instincts.
Ils formèrent deux "écoles" où les "adeptes" portaient le nom de Tsdokim et Baïtoussim.
Il est inutile de souligner que ces deux élèves ont manqué de comprendre le sens simple des paroles de leur maître, ce qui les a menés vers un chemin dont l'aboutissement n'est autre que la dérive, l'échec et la perte. Avot déRabbi Nathan, Chapitre 5.
Plus tard, ces deux écoles ont donné naissance à un autre courant de pensée, le Karaïsme, prônant un accomplissement de la Torah basé essentiellement sur le sens littéral des versets, sans prendre en considération les nombreuses explications de la Torah orale se trouvant dans le Talmud, transmises à notre Maître Moché au mont Sinaï. Les adeptes de ce courant de pensée sont les Karaïtes ou Karaïm.
Pour des détails supplémentaires, lisez la seconde partie de cette réponse : https://www.torah-box.com/question/que-represente-le-karaisme_1184.html
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.