Dans la paracha de cette semaine (Choftim), la Torah interdit aux juges de recevoir le moindre cadeau, même dans l’intention de juger convenablement. La Torah affirme que ce cadeau corrompra le jugement !
[Au passage, la Torah interdit de donner ou recevoir même une toute petite somme et affirme que cela influencera le jugement. En effet, bien que le juge ne s’enrichisse pas en recevant dix centimes, il sera touché par l’attention qui lui a été donnée et sera ainsi acheté ! Ceci vient nous encourager à être gentil avec tout le monde : un simple sourire ne coûte rien et peut faire revivre la personne qui le reçoit ! Le Sabba de Slabodka disait que chacun a besoin de ressentir qu’il est apprécié par au moins une personne. Autrement, il n’arrivera pas à vivre, ‘Has véchalom ! En étant agréable avec notre prochain (et en particulier avec ceux qui sont rejetés de la société) nous pouvons redonner le goût et la joie de vivre à de nombreuses personnes !]
Rav El’hanane Wassermann apprend d’ici la force de la corruption : si une simple pièce peut aveugler un juge (même qui est juste et qui recherche la vérité), à plus forte raison que les plaisirs de ce monde-ci peuvent nous aveugler.Le Rav ajoute que c’est pour cela que nombreux ont des difficultés de ressentir Hachem. Un simple regard sur la création aurait du permettre de comprendre et sentir qu’elle n’a pas été crée toute seule et qu’il y a un Créateur à l’Univers ! Pourquoi une graine qui se décompose sous terre crée un nouveau plant ? Comment ne pas être impressionné du fonctionnent du corps humain ? Et de la nature toute entière ? Et de la capacité de réflexion humaine ? Et de la reproduction ? La liste est encore longue…
La réponse la plus claire est d’admettre l’existence d’un Créateur ! Mais non, car cela obligera à l’écouter et à vivre avec des limites. Or, dans sa nature, l’homme est attiré par le mauvais penchant et préfère vivre sans contrôle… L’homme est donc aveuglé par tous ses désirs et c’est ce qui l’empêche de voir la vérité !
D’ailleurs lorsqu’on lui apprend que tel professeur a découvert un danger quelconque et dit qu’il faut faire attention à quelque chose (qui ne le concerne pas), il le croira entièrement, car il n’est pas soudoyé par ses envies pour ne pas croire !
[Pour arriver à vivre parfaitement avec Hachem, il est nécessaire de mettre ses partis-pris de côté. Mais bien sûr, il faut s’éloigner des fautes, car elles obstruent le cœur de voir et sentir la vérité ! En particulier des fautes de sainteté et de l’alimentation interdite !]
Le message de Rav Wassermann nous permettra de vivre les précautions de nos sages. En effet, certains ont du mal à les comprendre, mais il faut savoir que c’est normal car les tentations du corps nous empêchent de les saisir. Il faut savoir que les sages, qui ont réussi à se détacher de tous les désirs matériels, ont compris le risque ou le danger de tel comportement.
Ceci sans oublier qu’il y a une mitsva de la Torah de respecter toutes les interdictions et mitsvot des sages. C’est d’ailleurs pour cela que l’on récite la bénédiction des mitsvot (et que l’on remercie Hachem « Qui nous a ordonné de faire telle mitsva) même sur une mitsva d’ordre rabbinique (voir le Caf Ha’haïm 158, 1, rapporté dans Rabbi Réphaël Baroukh Tolédano).
Le mois d’Elloul, le mois de la téchouva, vient de commencer ! Si durant toute l’année nous pouvons et devons nous rapprocher d’Hachem, à plus forte raison durant ce mois qui est consacré à la téchouva. Il est possible d’atteindre une proximité avec Hachem qui, espérons, nous accompagnera toute l’année. Profitons de cette période pour redoubler de forces dans l’accomplissement des mitsvot, dans la fuite des fautes et dans la préparation au jour du jugement, Roch Hachana !