La Paracha de Vayé’hi marque la fin du livre de Béréchit avec l’arrivée des Bnei Israël en Egypte, et la mort de Yaacov puis de ses 12 enfants. Dans le livre de Chemot, l’histoire prend un autre tournant. Il ne s’agit plus d’épisodes ponctuels de personnes exceptionnelles, mais de la naissance et de l’évolution de tout un peuple – de l’esclavage et de la grande libération, jusqu’au don de la Torah et la construction du Michkan – par lequel Hachem réside parmi le peuple d’Israël.
A l'instar de fondations solides qui nécessitent d’être coulées profondément, le Maharal de Prague explique que le peuple d’Israël devait impérativement naître dans un esclavage éreintant. Pour mériter l’élection et le don de la Torah, les Bnei Israël devaient se faire briser, physiquement et moralement, afin de bâtir leur Emouna – croyance – en Hachem parfaitement. La descente en Egypte de Yaacov et de sa famille n’est donc pas la cause de l’esclavage, mais sa conséquence.
Le Midrach raconte la grande fourberie avec laquelle Pharaon parvient à asservir les Bnei Israël.
Il commence par les amadouer avec des conditions de travail alléchantes, afin de les motiver à fournir le meilleur d’eux-mêmes. Puis doucement, il diminue leur paye, mais continue d’exiger de chacun le même rendement. Jusqu’à ce que les Bnei Israël deviennent de véritables esclaves soumis. Puis ses astrologues prédisent la naissance du libérateur d’Israël. Pharaon décide de noyer dans le Nil tous les nouveau-nés garçons. Désespérés, les Bnei Israël guérissent un mal par un mal : ils se mettent à jeter les nouveau-nés dans le ciment des pyramides, afin d’alléger un peu leurs tâches.
Et un jour, le train infernal fait escale. Pharaon meurt – ou est frappé de lèpre, selon le Midrach. Les Bnei Israël implorent alors Hachem de daigner les sauver de cet esclavage. Et quelle souffrance éveille la miséricorde d’Hachem ?
Nos enfants, nos enfants, et nos enfants !