L'événement toranique de cette semaine, qui est bien évidemment la lecture de la paracha «'Houkat », décrit tous les détails et prescriptions du processus de la « vache rousse » qui permettait, dans un rite très spécial lié à l'existence du Temple de Jérusalem, de se purifier de la mort. Or, ce commandement très éclectique est appelé dans la Torah « 'houka » (décret).
Nos sages indiquent bien que la raison du choix de cette dénomination tient au fait qu’il s’agit d’une prescription divine incompréhensible pour l’homme … Et ce pour qu'il parvienne à se montrer « courageux » et empli de « émouna » (confiance en D.ieu), afin justement qu'il persiste à obéir à ce commandement, même s’il ne le comprend pas.
Si bien que c’est donc par l'obéissance à une loi incompréhensible que l’on se purifie de la mort. Et ce, peut-être précisément parce qu’à l’origine, le Créateur de l'univers n’avait pas « prévu » que le monde serait mortel : Il l’avait en effet créé immortel. Et ce qui a généré l'apparition de la mort dans l’histoire de l’humanité tient au fait que l’homme a consommé du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. Il en résulte que ce qui rend « mortel », c’est cette soif immodérée pour la connaissance ! Dès lors, afin de pouvoir sortir du cycle de la mort, il faut savoir accepter - un jour, une fois - d'appliquer une loi divine sans la comprendre.
Cette force - car c’en est une ! -, s’appelle en hébreu « 'houka » - à savoir le décret que j’accepte en harmonie, car il émane du Créateur et que je m’y soumets bien volontiers. En d’autres termes, ce que je ne « comprends » pas, ce n’est pas ce qui est au-dessus de mon intelligence, mais ce que j’ai bel et bien choisi de ne pas comprendre.
Voilà précisément ce que D.ieu attend de l’homme !
Aujourd’hui, en cette période de notre histoire où la connaissance joue un rôle si proéminent, se remémorer de ce qu'est une « 'houka » de la Torah revient à faire preuve d’humilité. De la sorte, il devient possible, en quelque sorte, de « déplacer » l'aboutissement a priori « naturel » et « biologique » de la vie qu'est la mort, afin d’accéder - par là même - à une forme d’éternité …